Les longs
silences ne valent rien, rien d’autre peut-être que la patience de se taire.
Mais que vaut d’attendre pour parler lorsque s’étend cet immense gâchis à perte
d’années lorsque tout est deviné sans une parole un jour de mai.
Mai, le mois
de tous les exils, de tous les départs, de tous les renouveaux et celui d’une
seule arrivée qui n’est même plus le point d’où j’ai tout quitté, simplement
une fosse où enterrer tous les formats que j’ai pu prendre sans jamais
exagérer, des signaux orangés sur des vagues convenues d’être à vos yeux
appropriée.
Ma place.
C’était devant cette page blanche, ce sourire rien que pour moi, ce bout de
doigt qui effleurait l’intérieur de mon poignet, cette empreinte qui s’effaçait
éternellement pour recommencer, encore plus douce pour soulever en moi l’être
qui me reconnaissait. Je t’aimais à chaque fois que dans l’éternité si prompte
à me quitter pour me resserrer en à peine me touchant tu me recommençais.
Virgules d’amour volant entre les lignes je ne veux plus rentrer sous terre
pour des personnes qui simplement me haïssent pour les avoir mises dans
l’inconsistance, j’étais invisible derrière ma cape de vent, c’était ma seule
faute, mais à qui la faute ? La vie m’a appris à faire semblant, toute
petite déjà, semblant d’être une fille, d’être une bonne élève, d’être
sérieuse…. Pourquoi devoir me justifier ? Ces personnes que j’ai côtoyées
durant des années subitement m’en veulent non pas pour mon silence comme elles
le disent mais pour l’absence que je vais leur causer car à elles seules de démêler
le calme plat qui s’est abattu sur moi après leur tempête.
J’ai perdu
mon travail pour elles, pour moi j’ai perdu cette chose qui m’obligeait à m’ignorer
et je me sens SIMPLE, SIMPLEMENT MOI.