dimanche 23 novembre 2008

…Je souris



Boucle d’amour
tes longs silences d’or
naissent dans l’aurore.
Sur la paresse de ton corps
la lumière dessine
le chemin du trésor.
Il fait orange
il fait rose et doux
il fait rouge à la frange
de dépasser le velours.
Boucle d’amour
Spirale lisse qui se déroule.
Le soleil se perd en voiles du jour.
A la porte entrouverte,
il se glisse vent de la promesse,
celle d’aimer encore le ciel levant
sur ta peau se jouant de ses mille caresses…

jeudi 20 novembre 2008

Petite chanson de l’eau




Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau

Ferme tes beaux yeux
Mon cœur amoureux
Laisse tes cheveux
Nous noyer à deux
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau

Filent les bateaux
Couvre moi la peau
De baisers tous chauds
Toujours des nouveaux
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau


Donne moi le port
Où t’aimer encore
Dans l’île au trésor
Caresser ton corps
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau

La mer est partout
Quand je pense à nous
A tes mots si doux
Dans le soleil roux
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau…

dimanche 16 novembre 2008

feuille épinglée(1)



Elle était là comme suspendue au dessus de cet édifice blanc au toit d’ardoises grises, la nuit, elle énorme sphère de sable traversée d’un doigt passant en forme de sourire, bienveillante, imposante et si complice, me connaissant depuis la nuit des temps.
Je me sentais aussi vieille et aussi jeune qu’elle, j’avais ma place sur la terre, elle dans le ciel muette des mots d’ici ; et pourtant elle savait, elle qui voyait tout, et l’amour, là-bas tout au bout, aux portes de cette autre mer.
Aujourd’hui je suis triste, infiniment triste, je dépose mes rêves, la lune n’est plus mon amie, elle n’est plus personne, mes mots n’ont plus rien à faire d’autre que de se taire et mes yeux se porter à l’horizon de mes monts noirs qu’ils n’auraient jamais du quitter.
Je suis en perte d’écriture, je chute de nuage en nuage, de cirrus en cirrocumulus jusqu’à ce qu’enfin il se mette à pleuvoir pour m’amortir plume du vent dans la flaque de l’encre du temps.
En tombant j’éclabousserai d’une neige d’étoiles, les flocons de la brume désespérante qui m’entoure, qui m’étreint et m’enserre dans ce que j’ai de plus cher : le souffle de la vie.
Je n’aurai plus alors qu’à me relever un peu détrempée, un peu sonnée, un peu oublieuse du passé, l’âme en lavis de transparence à recouvrir d’une nouvelle écriture, toujours la même mais avec un peu moins d’azur, toujours un peu moins jusqu’à ce jour où tout s’écrira blanc sur blanc et que je n’aurai plus rien à dire que de parler au vent mon père qui m’a vu naître et qui me verra disparaître petit courant d’air échappé du monde de l’ordinaire.

Ensuite ou avant ce moment, je ne sais plus très bien à présent, je serai chat pour complètement changer de vie, un chat poisson avec une cour de sirènes à se faire coucher les sardines en boîte comme dans le petit poucinet, sauf que la boîte serait l’univers de mes phantasmes, vieille survivance de temps révolus ou il neigeait plus d’étoiles entre les draps froids de l’insomnie que toute une éternité d’hivers en Sibérie…
Avec parcimonie, je m’accorderai chastement des battements de cils de volupté repue entre deux impromptus à ciel ouvert…juste pour écrire en lacérant d’une griffe la mer devenue plate pour qu’elle se réveille aux abysses de mon profond tourment.
Oui… je serai un chat capricieux.
Comme la vengeance d’avoir dans une autre vie tout perdu d’un battement de cils, je ferai la lune et le soleil juste en me pinçant de l’intérieur la joue.
Je serai un chat de pure cruauté aux fourrures de l’amour exacerbé miaulant jour après jour tous les mots tus depuis tant d’années...
*Edit du vingt : Âme sensible ne cliquez pas ici.

mardi 11 novembre 2008

la fille du vent




J’aime, et les ténèbres qui entourent le mystère de votre amour, la rougeur noire qui souffle douce colère dans le passage bleu des mots qui me manquent, et que j’invente, loin de trouver cela imaginaire, plus qu’inventer d’ailleurs, car je devine en les dessinant les scènes de vos tempêtes ou de votre calme infini, comment à chaque fois vous vous retrouvez seuls amants au bout du monde l’un contre l’autre blottis.

dimanche 9 novembre 2008

...roux libre


 



je frissonne de froid et de chaud
cheveux dressés
cheveux en boucles
les antennes de mon corps crient
le répit du jour et de la nuit
j’ai la parole en fuite
clignotante
disent les passants
tant pis
cheveux dressés
cheveux en boucles
entortillés d’exploits
et de mon sortilège de sort
la mine grise
et des blondeurs en dérouille de surprise
je ne sais pas
demain dans quel état
mes beaux tu trouveras
mouilles électriques
déracinées derme aphrodite
blanchies à la lune
de passer frigo aux étoiles
ou rien qu’une oraison
à un crâne sans amour

en plus
on m’a volé mon manteau
celui en plumes de foulards
quand le corbeau de ma tête
a hurlé : c’est elle la garce
j’ai couru
c’était tout à l’heure
j’ai tout laissé
j’ai mon honneur
je frissonne de froid et de chaud
si tard et si tard levée tôt
j’ai du silence
et encore des mots pour ne rien dire
je frissonne de froid et de chaud
cheveux dressés
cheveux en boucles
du bout des doigts je transpire
je pense à mon manteau
celui du jour et de la nuit
je pense à ma peau
que j’ai laissé là bas
à celle aussi qui me coiffait
dans la gelée de l’hiver et qui riait
je débloque
j’ai la parole en fuite
je tourne le coin de mon lit
peut-être pourrais-je dormir
une heure ou deux à décoder
les images sous mes paupières
j’ai froid et j’ai chaud
il me manque mon manteau
les rues respirent les chats
parce que c’est dimanche
la lune est voilée comme moi
les pavés
les pavés
c’est bon pour personne
personne
personne
sonne
ne
e

mardi 4 novembre 2008

Oui…



et mes yeux ne voient plus rien
que le silence des matins
que le réveil des couleurs
où poser mon regard d’ailleurs

d’ailleurs c’est là où je pars
laissant les draps épars
sur la lumière de ce jour
si beau si flou de l’amour

de l’amour que je ressens
quand je ne vois plus dedans
que laisser filer mes yeux au ciel
pour ne voir plus rien qu’elle

qu’elle et la mer bleue d’étoiles
qui s’allument boréales
de taches douces sans mots
et qui l’habillent en jour nouveau

alors mes yeux ne voient plus rien
que le silence des matins
que le réveil des couleurs
où poser mon regard d’ailleurs

…d’ailleurs