dimanche 17 mai 2009

A l’Encre de la Lune


Sa page est large si blanche
à dessiner les hanches d’une femme
si belle et si ouverte de mots offerts
qu’elle est la Lune qui se pose sur la mer.
Elle sait tout
le ventre rond
le croissant d’or
où s’accroche la cape noire de jalousie
et les feux de l’amour aussi
que souffle le vent aux nuages
des gris des blancs
des roux des éclaircis.
Elle porte une robe de voiles
un bateau sombre habillé de vagues.
Elle s’envole vers les montagnes
où jaillissent les roches si pures
taillées par les frissons d’une source.
Elle se fait l’amante des éclairs
la foudre étoile de tous les arbres
elle devient sang cruelle de l’hiver
puis douceur de l’orage solitaire.
Elle se vide pour emplir la nuit
elle écrit sur
les draps bleus froissés
les parfums de la vie
le goût salé
où se fondent les deux corps noyés.
Elle est la Lune
elle s’accroche à tous les ciels
réveille les phrases ensevelies
défait et refait les cordes du violon.
Sa page est large si blanche
à écrire les rivages d’une femme échouée
si belle et si ouverte de ses bras offerts
qu’elle est la plage où s’épouse la mer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laisser quelques mots ?