mercredi 23 juin 2010

Les mots sans fin (1)


tout aussi loin que mes yeux le pourront
tout  aussi profond que mon coeur le voudra
tout aussi sûr que un et un font deux
toute aussi calme que je serai
quand mes mots seront sous la tempête
comme une ombre qui marchera aux abois
j’avancerai
sur ma peau s’allumera un frisson ou pas
quelle importance ce sera à une heure ou un jour ?
tout redeviendra comme avant
tout aussi loin qu’il sera
redeviendra la caresse enfermée dans mon poing
le souffle étonné de l’abandonner
tout aussi loin que mes yeux le  pourront
tout aussi profond que sera l’horizon
toute aussi sûre que les ailes de l’oiseau
je lierai mes mots à l’encre de mes quinze ans
parce que

mercredi 9 juin 2010

rebelle insomnie


Dame au Claisse n’aimait pas les accents
elle aimait prendre les dames noires
sur les cases ivoires du quadrillage
elle aimait sans se soucier
de la verticale et de l’horizontale
elle jouait se livrant au hasard
elle jouait noire et perdait souvent blanche
terminant la partie le plus naturellement
la mine de fer du crayon en l’air

elle avait pris aux dieux le sourire du temps
aux princesses les boucles blondes
au firmament l’onde de choc des titans

elle ne savait jamais la fin
ni qui de l’eau du bouclier
baignant aux brumes incertaines
jouant flottant libre au cadran
des mots de croix de la vie et du sang

elle n’aimait ni les accents ni les virgules
ni les signes qui prenaient l’absence d’un point connu
elle supposait toujours pouvoir revenir
un jour grave un jour aigu
un jour sans rien que de l’amour
ne laissant aucune trace sous son chapeau de chine

au saut d’une puce elle aimait sourire
mais vraiment elle n’aimait pas les accents
ni le nom qu’on lui avait choisi
elle aimait prendre les dames noires
sur les cases ivoires du quadrillage
elle aimait sans se soucier
de la verticale et de l’horizontale
elle jouait se livrant au hasard
elle jouait noire et perdait souvent blanche
terminant la partie le plus naturellement
la mine de fer du crayon en l’air…

mercredi 2 juin 2010

0,139 kg de bonheur

Bien sûr j’ai raté mes photos de sable… l’émotion.
Jamais on ne dirait du sable, on dirait des graines, des graines de mer, mais si fines et saupoudrées de  l’or des îles…avec des diamants… des diamants qui dans le petit pot en verre que je secoue doucement, apparaissent, disparaissent…c’est si beau.
Le sable resté sur le bureau, je l’ai mis dans mes chaussures, pour qu’il continue le voyage. Il a traversé la moitié de la Terre, il a traversé toute la France, maintenant il traverse ma maison, il me porte et j’ai les pieds qui sautillent d’aller plus loin.
Il n’a pas crié crissé dessous mes dents, il n’a rien à voir avec le sable des mers du Nord, non, rien à voir…comme la perle noire à mon poignet que je mordille sous l’oeil du petit miroir.
Je suis en plein voyage, je suis ailleurs, ce n’est sur aucune carte, c’est sur une île qui bouge au vent, pas loin du ciel, c’est Jeanne…