dimanche 24 avril 2011

hors saison

elle serait brune
elle aurait les yeux marrons
elle aimerait le vin mais la bière aussi
elle aurait des formes généreuses
avec de vrais seins de femme
pas une poitrine de préadolescente
elle me réveillerait le matin
et pendant qu’elle fumerait sa première cigarette
je préparerais le café
de l’arabica pas trop fort mais pas trop léger non plus
on irait à la mer, ou à la montagne, à la campagne, quelque part, en ville, se perdre dans la nature ou se perdre dans la foule, ou simplement ouvrir la fenêtre sur le soleil
elle saurait me faire l’amour
me faire rougir de plaisir
et je saurais la faire jouir aussi parce que je l’aimerais
au plus profond d’elle-même
d’autres jours
nous prendrions le train ensemble pour aller au printemps
de Prague, ou de Bourges, ou du Bout du Monde
du Bistrot de Ménilmontant jusqu’aux Insurgées Déferlantes
les endroits qu’est-ce que ça peut faire ?
du moment d’y aller ensemble
une nuit on serait vieilles et on se jouerait The L Word saison 86
sur le canapé d’extrême orient de nos cheveux blancs
nous serions toujours ces amantes ardentes du premier jour
je serais peut-être devenue aveugle mais pas sourde
lorsqu’elle me croquerait l’oreille pour la dernière fois

mais il n’y aurait pas de dernière fois
…ce serait l’avantage des rêves qui ne se réalisaient jamais

mercredi 13 avril 2011

Jusqu’aux dernières gelées…

crier au bord des larmes
le départ du bateau pirate
sa capitaine noire
aux voiles de tous ses amis
hurler toute la souffrance
des racines
fauchées dans l’éclair blanc d’un sourire
ne rien comprendre
ne rien attendre
dénuder la terre
et au fur et à mesure
semer les fleurs blanches
les graines prises à la volée
au creux de la paume usée
les ongles cassés déchirant le silence

souffler un instant au repos tendre
ne rien attendre
ne rien comprendre
que l’été qui arrive à grand vent
en oubliant le sens de la vie

être incrédule aux rides
et rire de son corps cassé
faire l’amour dans un champ de lys blancs
et ne rien comprendre
et ne rien attendre.

lundi 4 avril 2011

Aslemin Button


J’ai passé le pas, comme passer à travers le miroir, c’est ce que je voulais depuis le début, mais en chemin j’avais fini par oublier.
Ce n’est pas grand-chose et je ne considère pas ça comme un essai, mais bel et bien un début ou une fin. Je ne suis pas inquiète, c’est fait et je devais le faire.
Ne vous méprenez pas, c’est simplement une aventure de moi à moi, un passage que je n’ai encore partagé avec personne, connue ou inconnue.
J’ai réussi à m’extraire et à me poser, à me relire et à me reconnaître. J’avais toujours pensé me lier à quelqu’un pour le faire, j’ai failli c’est vrai, et puis non, maintenant que j’ai grandi en confiance, j’assume avec sérénité…je n’ai engagé « que » moi.