mardi 30 octobre 2012

L'infirmière pleure


Elle en avait les yeux mouillés, elle pleurait comme dans ces moments où l’on ne peut pas pleurer, ces moments…
Elle répétait : c’est la première fois que ça m’arrive, et moi souriante et soulagée qui ne comprenait rien d’autre qu’elle n’aurait pas à me repiquer, je lui disais bêtement que moi c’était la troisième fois.
J’aimerais la revoir, enfin plutôt retomber sur elle (puisque l’absurde c’est toujours que ce soit une différente à chaque fois), parce qu’elle a eu l’honnêteté de me dire qu’elle avait claqué la veine, qu’il fallait appuyer fort et puis en rentrant chez moi faire des compresses d’alcool à l’eau tiède. C’est elle qui a appuyé fort des deux mains d’ailleurs. Chez moi j’ai retrouvé un kit de compresses avec des pinces (intéressantes ces pinces pour un usage intra-scolaire au sein de mon projet récupération d’objets en plastique de tous genres…) et une bouteille d’alcool…enfin la douleur vive apaisée, vraiment j’ai eu mal, de cette sensation d’aiguille toujours présente…je me suis mise à réfléchir.
« Pourtant j’ai pris une fine aiguille… »
Moi je sais, mais après, seulement maintenant en revoyant dans ma tête le tube plein à rebord j’oserai dire, car d’habitude c’est…c’est…au mieux…deux petites fioles au compte-gouttes et l’infirmière rassurante qui dit « ça suffira bien assez ».
Je sais qu’elle est allée trop vite. Je pense simplement…
Je suis contente pour elle que ce soit arrivé, être une infirmière « chevronnée » ne veut pas dire n’avoir jamais de « couac », je me demande d’ailleurs comment elle a pu faire pour n’en avoir jamais eu.
Et puis ce soir avec l’Amiral qui me parle de motif de renvoi…Je me dis qu’au vingt et unième siècle  on pourrait admettre que les Asl& ont des veines spéciales et que c’est la faute de personne !!!

mercredi 17 octobre 2012

Une chantrice et une acteuse...


Je l’ai fait par curiosité, je l’ai fait aussi parce que je savais que tout avait changé et que je n’aurais aucun souvenir du passé.
Je l’ai fait en vérité car j’avais le choix, le choix du lieu mais pas que ça. Le choix du temps d’attendre, le choix du jour, le choix d’octobre.
Je devais trouver l’espace qui ne me ferait pas fuir,  celui qui dès la porte d’entrée ne me tétaniserait pas, et à toutes les portes ensuite.
Je l’ai fait car quel qu’en serait le résultat, je l’aurais fait et c’était déjà une victoire. Comme déjà sortir seule du labyrinthe et de passer dans un couloir entouré de jardins. C’est insensé ce que peuvent cacher comme dédales certaines façades de centre-ville.
Tu sors la poitrine engluée, les lunettes revissées de travers sur ton nez et c’est tout de suite le trottoir de la pluie, un joli feu rouge, une flaque, un carré de boue et un petit bonhomme vert qui t’ouvre les clous.
Je ne voulais pas me retrouver seule dans la cour des miracles.
Maintenant j’attends sans attendre le développement écrit des clichés compressés et de tous les beaux arrêts sur image du film produit par l’Académie… Je souris ami lecteur, je souris parce que ma mère aurait été heureuse de savoir que je n’ai plus peur de m’exposer.

dimanche 7 octobre 2012

Hipposonge


Pour que brillent les étoiles, il suffit d’enlacer les fils d’or de nos pensées et pour que Youmé la bergère des coeurs devienne la reine du ciel il suffit de la merveille de nous aimer…
Les gouttes de pluie sur la vitre déroulent des hippocampes à l’infini, je connais seulement maintenant ce qu’est l’intensité de la poésie, avant ce n’était rien, je ne savais pas ce courant qui me traversait pour passer cette autre frontière, je ne savais pas…