Elle en avait les yeux mouillés, elle pleurait comme
dans ces moments où l’on ne peut pas pleurer, ces moments…
Elle répétait : c’est la première fois que ça m’arrive,
et moi souriante et soulagée qui ne comprenait rien d’autre qu’elle n’aurait
pas à me repiquer, je lui disais bêtement que moi c’était la troisième fois.
J’aimerais la revoir, enfin plutôt retomber sur elle
(puisque l’absurde c’est toujours que ce soit une différente à chaque fois),
parce qu’elle a eu l’honnêteté de me dire qu’elle avait claqué la veine, qu’il
fallait appuyer fort et puis en rentrant chez moi faire des compresses d’alcool
à l’eau tiède. C’est elle qui a appuyé fort des deux mains d’ailleurs. Chez moi
j’ai retrouvé un kit de compresses avec des pinces (intéressantes ces pinces
pour un usage intra-scolaire au sein de mon projet récupération d’objets en
plastique de tous genres…) et une bouteille d’alcool…enfin la douleur vive apaisée,
vraiment j’ai eu mal, de cette sensation d’aiguille toujours présente…je me suis
mise à réfléchir.
« Pourtant j’ai pris une fine aiguille… »
Moi je sais, mais après, seulement maintenant en
revoyant dans ma tête le tube plein à rebord j’oserai dire, car d’habitude c’est…c’est…au
mieux…deux petites fioles au compte-gouttes et l’infirmière rassurante qui dit « ça
suffira bien assez ».
Je sais qu’elle est allée trop vite. Je pense
simplement…
Je suis contente pour elle que ce soit arrivé, être
une infirmière « chevronnée » ne veut pas dire n’avoir jamais de « couac »,
je me demande d’ailleurs comment elle a pu faire pour n’en avoir jamais eu.
Et puis ce soir avec l’Amiral qui me parle
de motif de renvoi…Je me dis qu’au vingt et unième siècle on pourrait admettre que les Asl& ont des
veines spéciales et que c’est la faute de personne !!!