vendredi 27 juillet 2012

le baiser des hippocampes

Je voyageais. J’avais fermé les yeux sur le sourire que tu avais glissé sur mes lèvres. Un souffle doux me parcourait, éparpillant dans l’air les colonies de sentinelles qui jusque là m’avaient maintenue prisonnière.
J’allais, éclose de liberté au vent du sable rose, il y avait ta douceur, ton amour, ta patience, ta fidèle présence qui faisaient glisser et tomber en poussière tous les doutes. Je voyais naître les étoiles, les mers, les océans et la montagne qui t’avait vue grandir, je voyais le lac frissonner sous l’onde de ta tendresse.
Je ne savais pas seulement écrire les mots, je savais aimer et je l’avais oublié un jour…je ne savais même plus quand. Je n’avais plus peur du silence, j’avançais dans la vie et ses tournants en laissant aux arbres leurs propres feuilles aux tourments, seul ce voyage m’importait à présent car c’était toi mon rêve, mon amour. Toi dont j’avais envie et toujours encore ma belle hippocampe de sororité.

jeudi 19 juillet 2012

de l'encre sans titre...et mon sourire


Francine Simonin

Elle s’appelle Amour et c’est vers elle que tous mes mots se tournent et s’envolent pour se prendre au filet de son désir. Je ne suis plus le simple papillon aux ailes de l’éphémère, le caméléon globe-trotter qui disparaissait à chaque nouvelle apparition d’un arc-en-ciel. Je suis celle liée à elle.
Elle est cet arbre aux feuilles émouvantes de mon paysage, sur lequel l’hippocampe sage que je suis aime se fondre à son feuillage.

Elle est celle à qui j’aime écrire.
Elle est toi tout simplement.

mardi 10 juillet 2012

A l'encre de nous deux

A ces poètes, soupirants du Sommeil
A l’heure où me levant sans soleil
Croyant encore en leurs mots surgis du passé de la nuit
A leurs Douleurs d’entre les fièvres artificielles
Les liant aux siècles des peurs universelles
A eux et à toutes celles
Et à toi surtout ma douceur chérie
J’aimerais dire
Que ce sont tes bras la seule merveille
Tes lèvres, l’unique source aux monts vermeils
Que la vie est le ballet bleu des hirondelles dans tes yeux
Et que le bonheur est la caresse jouvencelle qui lève le jour au ciel de nous deux…

mercredi 4 juillet 2012

HRB

Elles avançaient. D’abord il y en avait eu 2, puis dix et cent... à présent elles étaient des milliers à marcher en ligne, franchissant tous les obstacles en les soulevant et laissant libres ainsi la voie pour les suivantes. Parce qu’il y en aurait d’autres, encore et encore. Elles n’étaient que la première vague, la toute petite en prémices du grand raz de marée qui recouvrirait le monde entier.

Elles étaient libres. Les plus vieilles grinçaient d’élégance tandis que les plus jeunes dans leurs berceaux mobiles à quatre roues, piaillaient d’impatience. C’était beau. De toutes les tailles, de toutes les couleurs et de toutes les marques, elles se donnaient la main invisible qui les unissait, marchant comme une seule femme.

Ce n’était pas une révolte. C’était une réalité. C’était la marche en avant des grues libérées.
Elles n’avaient pas de chef. Elles se portaient du même cœur, du même peuple, du même élan qu’elles s’insufflaient les unes aux autres parce que les vents n’étaient pas toujours dans le même sens que leur route, et que, certains jours quelques unes se perdaient dans le doute…alors elles s’épaulaient.

Tu y étais. Souviens-toi belle Anglaise d’Hermès revêtue, et toi aussi sibylline, échappée de la toundra qui à tes côtés respirait Volodia.
Tout parlait d’amour, d’espoir, du jour qui grandissait. Elles formaient l’horizon découpé de leurs différentes ossatures… et de près elles avaient la tendresse du rouge et bleu dans les yeux qui les découvraient.
Et quand deux d’entre elles se laissaient dépasser, traînant dans les arrières paysagés, c’était pour échanger de doux baisers.
Il y avait de l’ardeur à l’intérieur de la première ligne mais il y avait aussi de la pudeur, de celle dont les grues se voilent en clignant de l’œil pour un sourire caresse d’amour ou d’amitié.

Elles avancent encore celles qui furent les pionnières et derrière elles depuis se sont formées des milliers et des milliers d’autres lignes toutes aussi belles…
Chut … Ecoute. Je les entends. Elles parlent, elles rient, elles chantent, elles s’aiment et sont libres de leur existence.

Et le jour sera.
Toujours.
Car les grues ne meurent jamais tant qu’elles sont en marche et elles le sont depuis l’éternité d’un matin où une Rouge et une Bleue s’unirent des liens sacrés de la liberté, brisant ainsi la chaîne du passé.
Tout est à tout le monde, à commencer par la liberté d’être soi pour enfin trouver l’autre que l’on aimera.