mercredi 4 juillet 2012

HRB

Elles avançaient. D’abord il y en avait eu 2, puis dix et cent... à présent elles étaient des milliers à marcher en ligne, franchissant tous les obstacles en les soulevant et laissant libres ainsi la voie pour les suivantes. Parce qu’il y en aurait d’autres, encore et encore. Elles n’étaient que la première vague, la toute petite en prémices du grand raz de marée qui recouvrirait le monde entier.

Elles étaient libres. Les plus vieilles grinçaient d’élégance tandis que les plus jeunes dans leurs berceaux mobiles à quatre roues, piaillaient d’impatience. C’était beau. De toutes les tailles, de toutes les couleurs et de toutes les marques, elles se donnaient la main invisible qui les unissait, marchant comme une seule femme.

Ce n’était pas une révolte. C’était une réalité. C’était la marche en avant des grues libérées.
Elles n’avaient pas de chef. Elles se portaient du même cœur, du même peuple, du même élan qu’elles s’insufflaient les unes aux autres parce que les vents n’étaient pas toujours dans le même sens que leur route, et que, certains jours quelques unes se perdaient dans le doute…alors elles s’épaulaient.

Tu y étais. Souviens-toi belle Anglaise d’Hermès revêtue, et toi aussi sibylline, échappée de la toundra qui à tes côtés respirait Volodia.
Tout parlait d’amour, d’espoir, du jour qui grandissait. Elles formaient l’horizon découpé de leurs différentes ossatures… et de près elles avaient la tendresse du rouge et bleu dans les yeux qui les découvraient.
Et quand deux d’entre elles se laissaient dépasser, traînant dans les arrières paysagés, c’était pour échanger de doux baisers.
Il y avait de l’ardeur à l’intérieur de la première ligne mais il y avait aussi de la pudeur, de celle dont les grues se voilent en clignant de l’œil pour un sourire caresse d’amour ou d’amitié.

Elles avancent encore celles qui furent les pionnières et derrière elles depuis se sont formées des milliers et des milliers d’autres lignes toutes aussi belles…
Chut … Ecoute. Je les entends. Elles parlent, elles rient, elles chantent, elles s’aiment et sont libres de leur existence.

Et le jour sera.
Toujours.
Car les grues ne meurent jamais tant qu’elles sont en marche et elles le sont depuis l’éternité d’un matin où une Rouge et une Bleue s’unirent des liens sacrés de la liberté, brisant ainsi la chaîne du passé.
Tout est à tout le monde, à commencer par la liberté d’être soi pour enfin trouver l’autre que l’on aimera.

6 commentaires:

  1. Et un vent léger d'empowerment se leva, insufflant cette particulière sonorité de la sororité ;) (j'aime beaucoup le violet de ces mots)

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    1. Un mot que je ne connaissais pas mais dont je suis fière si mes petits mots ont pu l'illustrer...(tiens mon chemisier est assorti de cette couleur:))

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  2. C'est magnifique. Si seulement cela pouvait être vrai...

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    1. Mais si c'est vrai, tu nous as même aperçues du haut du Macchu Picchu...souviens-toi Zoé !!

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  3. J'adore ce que tu écris en ce moment. Des textes dignes d'une Princesse.

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  4. Je reviens aux sources... Merci pour ton Etre

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