jeudi 30 avril 2009

rouge et bleu




Les couleurs se délavent.
Un autre monde.
Les rêves un à un se détachent
d’eux-mêmes,
de moi.
Si les larmes pouvaient couler
me souvenir.
Mais les couleurs s’en vont,
elles se pleurent l’une à l’autre.

Dans le pot,
les pinceaux se poussièrent
en noir et blanc.
La lassitude devient plate,
le manteau de tristesse suspendu à un S.

Dehors,
c’est un tableau.
L’avenir blanc des arbres se disperse,
cachant le soleil en particules de neige.
Le nez collé à la vitre,
les mains se battent d’applaudir,
le rouge revient au sang,
l’œil se refait en bleu.

Les couleurs se réparent.
Une autre vie.
Les rêves un à un se souviennent
d’eux-mêmes,
de moi.
Si les larmes pouvaient s’entendre
m’oublier.
Mais les couleurs sont là,
elles se prennent l’une à l’autre.

Dans le pot
Les pinceaux s’impatientent
en sanguines.
La béatitude devient ronde,
l’écharpe du bonheur suspendue dans le vent.

Dedans,
c’est un tableau,
au présent de forces en bouillonnement,
le gîte des palpitations de l’émotion.
Le nez dilaté au parfum,
les mains creusées au ventre de rugir.
Le rouge revient au sang,
l’œil se refait en bleu.

mercredi 29 avril 2009

&&&


mots traversent la plage
l’oiseau s’envole vers nous
les ailes les nôtres s’accompagnent
montagnes petites et belles
plaines et plateaux
jusqu’au sillon du fleuve lumineux

cœurs traversent à la nage
l’amour s’envole vers nous
les bras les nôtres se prennent
véroniques douces et bleues
roses et pelouses
jusqu’à la source de la terre

étoiles traversent le paysage
la nuit s’envole vers le jour
les rêves les nôtres se tiennent
matins radieux et merveilleux
rires et sourires
jusqu’au soleil dessous les îles
Les mots sont les cœurs des étoiles
l’amour, l’oiseau de la nuit
et les ailes, les bras de tous les rêves.

dimanche 26 avril 2009

I don't care if the sun don't shine




Il y aurait toujours les étoiles
et la Terre ne s’arrêterait pas de tourner
petits et grands malheurs
il y aurait toujours les étoiles
à qui confier son coeur

D’autres fois elle parlait aux fleurs
qui tapissaient les murs de sa chambre
elles s’enlaçaient sur elles-mêmes
sans début ni fin
le rond de leur centre en oeil attentif
elles écoutaient tous ses mots tristes

Par moment il y avait des chansons
alors elle se taisait pour s’entendre
pleurer au timbre d’une voix inconnue
l’amour ne reviendrait plus
comme une vie foutue

Il y avait des hurlements aussi
des coups de corps sur le sol
les nuits sans étoiles
les nuits sans fleurs
les oreilles closes


Il y avait toujours les étoiles
et la Terre ne s’était pas arrêtée de tourner
petits et grands malheurs
la vie avait forgé son coeur
et de ses quinze ans qu’avait-elle gardé ?
hum…
…l’amour des fleurs tout simplement

*Voilà c’est un p’tit clin d’oeil à qui a dit que je suis une adolescente amoureuse… !

dimanche 19 avril 2009

altorissima




Et la corolle extatique de l’oeil se fend, frôlant imaginaire le travail des pales d’un temps minéral, de statues muées en ronde de cailloux, lissées aux passages, incurvées, érodées, de milliers d’années, jouant encore le bal des pas perdus pour tous ceux qui sont passés sans les voir.
Il fait bleu comme la trace d’un agrume en coupe orbitale, fossile tournant, éclairant les yeux d’une frimousse de pierre et qui rappelle le souvenir d’un caillou dans la poche d’un enfant.
Le maître du ballet danse de l’univers sur lui-même, les âmes parties, les âmes à naître et celles restées à tout jamais prisonnières dans les embryons de la mer.
Alors s’entendent les cris de tous les oiseaux rappelés au vent et qui regardent d’en haut ce qu’ils ne seront jamais, de l’horreur et de la beauté mêlées, de la vie qui coule sur les galets de l’innocence.
Et les mots s’en prennent d’où ils viennent, à la fleur du ruisseau, à ce creux de sable où se retire la mer, pour ne laisser briller que l’espace d’une marée à l’ombre qui passe…les cailloux, oubliés de la lumière.

*illustration et texte d’après une photo de Jeanne

samedi 11 avril 2009

Haïkaslé*






sable émouvant
la peur lance un s.o.s
à l’insoupçonnable étoile
qui inverse la paresse du temps
noir clair
l’exode de la mer en baie
crée le ravage silencieux
des pas brunis loin de la dune
absence
l’air fécond se meurt
à l’ivresse de la lune
le souffle vient du mal
concomitance
la nuit je marche seule sur la plage



* Haïkaslé

mercredi 8 avril 2009

je suis morte un instant



La plume s’éteignait, l’encre pâlissait et la mer retirée laissait place au désert.
D’où je suis, il y a des pas qui se lisent
Qui filent à l’horizon et qui s’envolent
De l’autre côté de la Terre.
J’ai mal au ventre si mal aux yeux
Si mal au regard qui me puise de l’intérieur
De l’autre côté du vide
Où vont les souvenirs.
Le temps précède me succède
Le vent m’aspire en arrière
Je retourne à la mer prise à l’envers
Où tout naît et disparaît.
La plume s’éteignait, l’encre pâlissait et la nuit bordait la dune d’où il fallait sauter.
D’où je suis, il y a les parfums d’une vague
Qui me parle de toi mon amour.
Il fait noir sur le noir de mon âme
Je sens mon visage me quitter.
Dans la carcasse de l’invisible
Des voiliers fantômes en abattis de bois mort
Me frôlent des prières de tous les pas perdus.
J’écoute un coeur pris au filet des algues
Qui bat et qui bat de plus en plus fort
Qui bat au creux de la douleur les cris
Qui disent qu’il n’est pas encore le mien.
Le jour se levait, la nuit pâlissait et la plume envolée se noyait dans l’encre au ciel de toutes les mers.
D’où je suis, il y a la pluie qui se lit
de tous les chagrins sur la Terre grise.
Les traces d’un petit homme
Prises au hasard de la boue d’un chemin
Et puis qui soudain s’arrêtent.
D’où je suis, il y a tant à écrire
Pour se désespérer.
Se désespérer des barques
Qui n’iront jamais à la mer
Même pas en rêve puisque pour elles
La mer n’a jamais existé.
Le jour se lève, la nuit est loin pour aujourd’hui et la plume retombe du ciel dans la main de celui qui croit en Elle.
D’où je suis, il y a les traces de la plume
Qui me dessinent le voyage des couleurs.
La voix belle et silencieuse de milliers d’abeilles
Qui tissent entre elles le miel dessous les voiles.
D’où je suis, il y a l’arbre qui porte les fleurs
Et qui un jour à notre tour nous portera
Au vent des chants de la mer loin devant.

*photo Jeanne

samedi 4 avril 2009

à cinq heures...




j’ai eu des h qui flottaient partout autour de moi
des ch de bout de nuit à lire entre les yeux
des l qui papillonnaient au plafond du ciel
et des ou de boucle se terminant par ton sourire
   
*photo Jeanne