samedi 28 décembre 2013

Un vingt-cinq décembre deux mille treize sur la Terre

Dans mes petits souliers, j’ai trouvé ce que j’y avais laissé la veille, la bonne humeur du printemps, le jour qui se lève avec moi, les oiseaux doux qui chantent les vacances en hiver, et la troïka bleue de mon grand-père.

jeudi 12 décembre 2013

Arrivée dans le désert

Inshitayatoo le dos cassé, lourde du poids du passé qu’elle ne connaîtrait jamais, décida de s’arrêter à la veille du sixième jour. Elle choisit un rocher bien plus gris, bien plus sombre que les autres pour se laisser courir et s’assommer contre lui.
Elle déposa à son flanc son sac si pesant, puis s’apprêta à sautiller (malgré tout) jusqu’au sommet du petit raidillon qui lui faisait face quand…
-« Non non non… ne fais pas ça ! »
Alors elle ne le fit pas parce qu’en se retournant ce fut comme si toutes les pièces d’un puzzle magique s’étaient assemblées en une fraction de seconde : il n’y avait rien et puis il y avait tout. Des fragments de rouges et d’oranges, des bleus intenses et lumineux et tout au centre comme le soleil radieux du matin du premier jour : le début de sa vie.
Alaomista arriva juste à temps pour prendre dans ses bras la belle évanouie, avant qu’elle ne tombât, comme une étoile trop vite et trop fortement illuminée dans la fulgurance destinée à rejoindre en une émotion donnée la poussière éternelle du désert...
Alaomista serra contre elle la princesse en lambeaux, elle sentait son cœur et sa respiration qui se cherchaient aveuglément dans le labyrinthe des songes.
Elle se mit à fredonner une chanson qu’elle n’avait encore jamais écrite, une chanson parlant de l’amour d’une jeune girafe sans nom qui pouvait lire au-delà des nuages et d’une gazelle comme elle échappée d’un monde sauvage.
La nuit sans faire de bruit avait peu à peu enveloppé la douce mélodie, les mots n’étaient plus qu’un seul souffle calme, apaisant comme le crépitement d’un feu de bois à la fin de l’hiver. Alaomista s’était endormie aussi.