mercredi 27 juin 2007

« Attraper le vent et courir après une ombre »



J’ai couru et je cours encore jusqu’à ce que mes jambes ne soient plus que deux pieds sortis du dehors et si le vent m’a rattrapée c’est que bien avant je l’avais dépassé parce que je cours après l’ombre du feu éteint dans la nuit.
Sous l’empire des sens interdits, je tourne en rond dans la cité des cercles alors crois-tu que je suis lorsque tu me dis que tout cela doit être fini puisque je courrai toujours dans l’espoir de me trouver face à l’ombre de moi-même, la seule qui me comprenne dans sa lumière.
Tu m’as fait mal tu sais car mon monde est imparfait et que la seule raison de le dévoiler c’est de le faire aimer, pas qu’il disparaisse englouti dans la sagesse et du corps et de l’esprit et de la vieillesse de la vie.
Ce ne sont que des mots me diras-tu mais je n’ai que ce chemin pour arriver jusqu’à toi puisqu’il y a derrière tout ce que je ne sais pas des années sans âge à courir pour que tu apparaisses dans qui tu es… belle inconnue…
Quoi d’autre m’inspireras-tu ? Que l’élan qui me porte à te contredire. Hier je voulais te dire et aujourd’hui c’est ici que je délie les ficelles qui m’entravaient l’esprit.

Simplement j’espère que tu te reconnaîtras dans mon plaisir d’attraper au vol tes mots et de courir après mes phrases.

Je crois.

Aslé

dimanche 24 juin 2007

Il est des jours...

Il est des jours gris
il est des jours bleus
des jours d’ennui
des jours heureux
et des jours sans jour
quand s’efface l’amour.
Il est des choses
il est des vides
des couleurs roses
des temps morbides
et des pluies sans eau
quand tombe le drapeau.
Il est des mots nus
il est des phrases
des sens inconnus
des cris d’extase
et des silences
qui pèsent l’absence.
Il est des étoiles
il est des rancoeurs
des bateaux à voile
des bruits de moteur
et du vague à l’âme
d’aimer une autre femme.
Il est des moments
il est des journées
des plaisirs dedans
des désirs rentrés
et des déchirures
que rien ne rassure.
Il est des vies noires
il est des atolls
des plaies sans espoir
des rêves d’acropole
et des traversées
que le cœur a désertées.
Il est des toujours
il est des jamais
des regards d’amour
des vers imparfaits
et des vents contraires
qui poussent à tout refaire.
Il est des il était
il est des contes
des crimes défaits
des pires de honte
et des scènes folles
quand les colombes s’envolent.
Il est des jours gris
il est des jours bleus
des jours d’ennui
des jours heureux
il est des jours perdus
que le temps tue.

jeudi 21 juin 2007

la mort dans l'âme

 


NUIT
Pleure mon âme éteinte
Gémis sous la contrainte
Les larmes de l’absinthe
Dans l’abysse défunte
Laisse aller la mort aimée
Replie tes désirs ailés
Les plumes de la beauté
Dans la tombe enfermée
Que crois-tu encore ourdir
Qui puisse mieux te punir
La corde aux mots à tenir
Serrée fort à en vomir
Les nausées de l’atémi
L’imprudence de l’ennui
Tu exhales à la folie
Les chances d’être partie
Coincée dans l’ambulance
Ta mort tu te la danses
Comme une délivrance
C’est si fort la souffrance

MATIN
Regarde toi dans le cœur
Eponge tous tes pleurs
Au fond c’est la couleur
D’une bougie la lueur
Ta force n’est pas ailleurs
Dans la hauteur des clameurs
Mais en toi à l’intérieur
Laisse la gagner l’ampleur
De ton être la vigueur

MIDI
Dis toi tant pis c’était bien
Et je ne regrette rien
D’hier et du temps qui vient
Je suis là parmi les miens
Mes rêves qui sont les tiens
C’est à eux que j’appartiens

SOIR
Et les étoiles dansent
Et la vie recommence
...

mercredi 20 juin 2007

un jour une mort une vie



Le cœur est une prison
L’amour une pendaison
La poésie est sans raison
Les vers une punition
Si au moins il y avait
Un soupçon de parfait
Une quiétude qui roulerait
En transmission de faits
Un début une fin au milieu
D’éternels jours heureux
Entre naissance et mort le bleu
Dégradé de camaïeux

Le temps est une prison
La vie une pendaison
La poésie est sans raison
Les vers une punition
Mais il n’y a rien que le destin
De se réveiller un « beau » matin
Perdue dans l’océan des chagrins
A compter sur les doigts d’une main
Parce que l’autre joue au dauphin
Les attaches entre hier et demain

L’aube est une prison
Le jour une pendaison
La poésie est sans raison
Les vers une punition
Enfin c’est le soir qui arrive
La solitude au bord de la dérive
La pensée sourdement inactive
Les yeux oubliés de l’eau vive
La certitude d’avoir perdu la rive

La mer est une prison
Le mat une pendaison
La vague est sans raison
Les vents une punition
Ensuite vient le noir tout entier
Et sombre alors le frêle voilier
Qui n’était que de vide et de papier
Tout comme au ciel le droit escalier

La mort est une chanson
La complainte une oraison
Et le deuil est sans raison
Des mots perdre la passion

dimanche 17 juin 2007

Terrible


L’étoile était bleue
Le sourire était bleu
Le rêve qui flottait était bleu
Le réel perdu au ciel était bleu
La fée loin des yeux était bleue
Les yeux sans la voir étaient bleus
L’œil au cœur qui battait était bleu
Les mots dits étaient bleus
Les mots tus l’étaient aussi
Tout était bleu
La mer verte n’avait plus qu’à pâlir
Tout était bleu jusqu’à l’avenir
Bleu jusqu’à l’écrire
Bleu des montagnes de vagues
Bleu raz de marée de l’Espagne
De l’Italie et de l’Allemagne
La chemise était bleue
Sans taches écarlates
De vampire des Carpates
Les dents étaient bleues
Le tube ouvert au firmament
Email signal miroir du diamant
Le steak était bleu
La faïencerie l’était aussi
Le sourire fendu en deux
Le rêve flottait de son milieu
Tout était bleu
Infiniment
Outrageusement
Dans un vol de consciences
Pour devenir intransigeances
Les rêves allaient s’éteindre
Ailleurs dans le présent se peindre
Gâchis des voleurs de couleur
Et du temps
A présent
Tout est bleu
L’étoile est bleue
Le sourire est bleu
Le rêve qui flotte est bleu
Le réel perdu au ciel est bleu
La fée loin des yeux est bleue
Les yeux sans la voir sont bleus
L’œil au cœur qui bat est bleu
Les mots dits sont bleus
Les mots tus le sont aussi
Tout est bleu
Qui recommence
Dans le merveilleux

mercredi 13 juin 2007

souvenirs en vie


Ma sœur mon amour passé

Les fruits mûrs si bien gardés
Sous mes lèvres assoiffées

Les collines et les vallées
Dans un long frisson d’été

Les mains sur l’onde glissées

Les caresses emportées
De tendre curiosité

Les mots de rimes croisées
A l’oreille murmurés

L’heure du soleil couché
Celle des fleurs enlacées
~
Au château inhabité
Les souvenirs sont restés
~
La saveur de tes baisers
Framboises et fraises mêlées

La pluie dans l’herbe allongées

Les sourires esquissés
Du coin de l’œil effleurés

Ton premier regard posé
Sur les marches de l’entrée

L’œil dans lequel je suis née
Sous ta passion désirée
Quand mon cœur s’est retourné
De me découvrir aimée

Ton chemisier déchiré
En traversant les rosiers
Les gouttes de sang perlées
Mouillant ta peau dévoilée
~
Tout ce qui est enfermé
Au secret de mes pensées
~
Rien ne pourra remplacer
Ce qui de nous a été
~
Je ne veux pas oublier

Le bonheur à traverser
Cette étendue d’eau salée
Les noyades aux bras serrés
Et les silences en apnée
De sirènes dessinées
Sur nos deux corps épuisés

Après toutes ces années
Les souvenirs sont restés
Les jours d’être abandonnée
Toute seule à respirer
Les pages du calendrier

dimanche 10 juin 2007

loin du monde


loin du monde
je flotte parmi les secondes
la feuille s’étire sous le crayon
j’entends l’arbre gémir
j’ai rêvé d’elle en larmes
comme moi dans un miroir
sans souffrance
seule l’absence
à mon réveil
une évidence

j’ai plongé l’œil
par la fenêtre
d’un paysage triste
les paupières gonflées
d’avoir trop dormi
le souvenir
d’avoir écrit
tard dans la nuit
des mots vides
à des réponses amies

sale temps pour une momie
lèvres brûlantes
sur le front froid
l’ultime choc
elle pleure
rouge de laideur
et j’ai la paresse
greffée au cœur

il me faut ton sourire
à toi Chaami
pour oublier
dans la blancheur
d’être aimée
l’onde de la feuille qui tremble
sous la mine cassée

dimanche 3 juin 2007

quelque chose


pluie de désir dans un sourire
premier frisson d’une sensation
quelque chose entre elles se pose
un étrange curieux mélange
une alchimie du corps et de l’esprit
quelque chose entre elles se pose
une promesse coulant l’averse
un nuage bleu juste pour elles deux
quelque chose entre elles se pose
comme un aimant vide du présent
deux mains tendues force inconnue
quelque chose entre elles se pose
fragments d’amour ivres sans contour
dans l’attraction vive d’émotion
quelque chose entre elles se pose
un rêve d’oz que rien n’oppose
un lien si fort invisible encore
quelque chose entre elles se pose
quelque chose se passe elles osent
à la chanson née de l’unisson
aux doux accords taire les temps morts
quelque chose entre elles se pose
quelque chose qui se compose
entre elle et elle en pastourelle

                                  
Aslé D’IledeGarde