dimanche 29 mars 2009

Morning Love



elle sort de son tableau orange
j’ai le regard entre le diable et l’ange
vêtue de noir sur noir au plus profond
elle court sur ses talons rejoindre l’horizon
loin de la mer sous un plafond de ciel gris
elle va jouer avec le vent son ami
le feu la glace de lacets d’or et d’argent
lui la terre l’air avant d’être son diamant

leurs mots m’ensorcellent de toutes les étoiles
je ris je pleure me couche sous les soupirs du mal
j’écris de la folie folle les mots de leur amour
le mien le sien le nôtre et puis comme toujours
la douceur me reprend au parfum de son coeur
simplement en l’aimant d’être mon bonheur

                                                         Asl&

dimanche 22 mars 2009

sanguine étoile

 


« dans la nuit noire couronnée d’espoirs
elle s’avance nue couverte par son regard
sa bouche en rêve se baigne de rouges baisers
qui la toucheront abandonnée aux premières clartés

elle joue l’appeau sur le vent la partition de son désir
une mèche sombre étincelle semble la prévenir
qui balaie son front et la moitié d’un oeil tout rond
du bandeau de cuir pour masquer son regard frisson

les noces s’approchent dignes de leurs souffles fous
une main ferme encercle la coiffe liée de bruns et de roux
les prunelles joyaux sertis aux mouvements qui courent
s’exhalent en retenue du tout premier parfum d’amour

elle laisse glisser sur elle chacune de ses promesses
laissant couler en elle la force cachée d’une diablesse
jusqu’à la morsure suprême imminence des lanières
qui gicleront prudes collines traversées par des rivières

dans le sourire de ses dents aiguises au nacre blanc d’une mer
elle l’embrasse alors si fort et si goulûment qu’elle se perd
parmi les soupirs assaillis du goût de l’autre devenu si brûlant
à…atteindre le retournement des heures éternelles du temps »

Asl& Des Brumes (cahier n°18…le rouge…page…ah ! vers le milieu…)

dimanche 15 mars 2009

Ma terre


Ma terre, celle de mon jardin
Où prennent les miracles
Quand après le passage des bulldozers
Naissent des pavillons à l’ocre fleurie.

Ma terre, minée par l’Histoire
Rouillée par les détails de la guerre
Sur la place d’un immense champ
Creusé aux yeux des cadavres de Hans
A l’ombre des montagnes noires offertes
au souffle perdu des hommes au fond du trou.

Ma terre, celle où pousse la menthe de mon grand-père
Le souvenir pris de son jardin juste avant la dernière vague.

Celle du thym, comme une colline rêvée de Provence
A repiquer à donner à parfumer de tous les plats
Et qui refleurit à chaque fin de printemps
Toujours plus riche et plus unique
D’être le seul à se contenter de si peu pour vivre.

Ma terre, celle aux narcisses et jonquilles mêlés
Avec ses tulipes rouges de toutes les hollandes
Ses lignes pour rire en fière armée dressée
Et si belles évasives les pétales ouverts en fin de vie
Quand enfin vient le temps promis des premiers semis.

Des rideaux de fleurs au devant des pommes de terre
Des potirons qui courent entre l’ail et l’échalote
Des arrosoirs débordés d’heures au coucher du soleil.

Et les parfums de la nuit sur la vieille banquette avachie
A regarder parler les étoiles et écouter la terre se noyer.

mercredi 11 mars 2009

…quatre strophes de quatre vers pour engloutir le désert

 


 

(1)

chaque brindille est un jardin ouvert
chaque silence est une confidence
chaque mot, le trésor de toutes les paroles
chaque fleur, l’éternel du temps
chaque goutte d’eau, une mer entière
et chaque jour à vivre, la source de la vie

(2)

alors pourquoi as-tu cette tristesse sans fin
ton regard, si beau regard perdu
dans le vide inlassable des aiguilles qui tournent
pourquoi attends-tu ce qui n’a jamais existé
en contemplant l’absence derrière les dunes
et pourquoi je te lis inconsolable de t’avoir retrouvée

(3)

je sais que tu as cette force de la solitude
que tu peux voir au-delà des habitudes
que tu as de la beauté, cette si délicate perception
cet oeil dont la patience est si précieuse
comme les ailes d’un papillon d’un jour
que tu photographierais durant des années
mais le temps vibre de si peu de choses
et toi tu n’as pas changé, tu tournes sur le temps
tu recommences la ronde des mots éphémères
tu ne t’attaches pas, tu ne t’arrêtes jamais
tu n’es pas vraiment malheureuse
mais il te faut quelqu’un pour t’écouter
lorsque tu parles d’Elle à l’infini…

(4)

moi j’ai le visage de mes mots qui pouponne de liberté
je suis amoureuse
le passé de mes rêves je l’ai semé au ciel
pour en faire des étoiles pour illuminer ma belle
je n’ai rien pris de toi que mon propre chagrin
il fallait encore comprendre que j’étais enfermée
pour pouvoir me laisser pousser des plumes au bout des doigts

jeudi 5 mars 2009

…presque rien à dire






Certains diront quelle drôle de vie
Alors je leur répondrai c’est ma vie
Je n’ai pas vraiment tout choisi
Mais il n’y a rien que je n'aie subi

Je ne suis plus l’enfant vexée
Qui courait s’enfermer dans sa fierté
J’ai appris à savoir tout écouter
Et faire de mon silence ma liberté

Certains diront quelle drôle de femme
Alors je leur répondrai c’est « mon » drame
Je n’ai pas vraiment tout d’une femme
Mais il n’y a rien en moi qui soit infâme

Je ne suis plus ce corps plein de désir
Qui courait insouciant de son avenir
J’ai appris qu’il y avait d’autres plaisirs
Ne serait-ce que déjà celui d’écrire

Certains diront quelle drôle de chose
Alors je leur répondrai c’est ma prose
Je n’ai pas vraiment tout d’une rose
Mais il n’y a pas de parfaite chose

Je ne suis pas de l’intelligence
De celle qui se marque en évidence
J’ai appris avec les circonstances
Tout au long des pas de la danse

Certains diront quelle drôle de vie
Alors je leur répondrai c’est ma vie
Je n’ai pas vraiment tout choisi
Mais il n’y a rien que je n'aie subi

Je ne suis plus au rêve du plus beau
Je suis ma peau et tous ses défauts
Il y a ceux qui s’effacent avec de l’eau
Mais pour le reste la chair reste de maux

Certains diront quelle drôle d’histoire
Alors je leur répondrai vous voulez voir ?
Je n’ai plus personne à qui me décevoir
Mais il n’y a rien de plus terrible qu’un miroir

Et tout en moi s’accélère à la septième vitesse
Mes gènes entre eux se lancent des s.o.s
L’amour fou me tambourine les fesses
Non je n’ai pas encore l’âge de la vieillesse

Certains diront quelle drôle de femme
Alors je leur répondrai c’est « mon » drame
Je n’ai pas vraiment tout d’une femme
Mais il n’y a rien en moi qui soit infâme