dimanche 15 mars 2009

Ma terre


Ma terre, celle de mon jardin
Où prennent les miracles
Quand après le passage des bulldozers
Naissent des pavillons à l’ocre fleurie.

Ma terre, minée par l’Histoire
Rouillée par les détails de la guerre
Sur la place d’un immense champ
Creusé aux yeux des cadavres de Hans
A l’ombre des montagnes noires offertes
au souffle perdu des hommes au fond du trou.

Ma terre, celle où pousse la menthe de mon grand-père
Le souvenir pris de son jardin juste avant la dernière vague.

Celle du thym, comme une colline rêvée de Provence
A repiquer à donner à parfumer de tous les plats
Et qui refleurit à chaque fin de printemps
Toujours plus riche et plus unique
D’être le seul à se contenter de si peu pour vivre.

Ma terre, celle aux narcisses et jonquilles mêlés
Avec ses tulipes rouges de toutes les hollandes
Ses lignes pour rire en fière armée dressée
Et si belles évasives les pétales ouverts en fin de vie
Quand enfin vient le temps promis des premiers semis.

Des rideaux de fleurs au devant des pommes de terre
Des potirons qui courent entre l’ail et l’échalote
Des arrosoirs débordés d’heures au coucher du soleil.

Et les parfums de la nuit sur la vieille banquette avachie
A regarder parler les étoiles et écouter la terre se noyer.

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