mardi 30 décembre 2008

la veille d'avant

 


 

 

son coeur battait écervelé
(mais oui)
le compte-tours avait explosé
les ailes d’une nouvelle année
lui poussaient par milliers
elle allait s’éclater
de rimes en …hé
(le h pas aspiré)
le pain surprise était commandé
le kouglof truffé de vent salé
se fera battre en premier
puis les huîtres aux épinards fouettés
de crème fraîche de Singolé
prendront le large avec Bob Marley
c’est elle qui fera la dinde cette année
genoux au menton à danser
comme une folle à délier
la fille de l’amiral se fera remarquer
« tiens ce n’est pas Mademoiselle Aslé ? »
elle va aimer tous les cons du monde entier
peut-être que même elle va les embrasser
pas sur la bouche elle sera trop essoufflée
d’ailleurs elle sera tellement dévissée
en derviche tourneur syncopé
qu’elle ira à cet instant s’isoler
reprendre vigueur dans un monde aimé
( pause : je ris)
ensuite n’étant pas Irma la fée
je ne peux prédire ce qui va arriver
mais quand même j’aime à supposer
qu’un feu d’artifice sera donné
dans les jardins de l’ambassadrice Vévé
en attendant il lui manquait des serviettes en papier
celles en jaune et mauve de chez Quartier
mais carrefour n’étant pas si éloigné
un tour de barque en plus n’était pas à compter
(je rereris)

dimanche 28 décembre 2008

~~~



si
prends-moi la bouche en reine
mords sûre et certaine
peau cède-moi ton corps
en bras ce moi trop fort
sers-moi le coeur en four
en saigne moi l’amour
surprends-moi de rougir
fais ce moi de plaisir
mens-je moi dis ?
je t’ai mon si…

samedi 20 décembre 2008

Ma Chérie



si tu n’étais pas là
je t’inventerais si fort
que tu finirais par exister
tu aurais tes yeux
tes lèvres tes cheveux
ta cape et ton sourire
ta voix-soleil de rires
la mer serait ta maison
les îles tes secrets
je t’aimerais si fort
que tu finirais par exister
ta main prendrait la mienne
pour traverser les vagues
si tu n’étais pas là
je t’appellerais si fort
que ton amour me porterait à toi
les mouettes sur les champs
m’appelleraient de ta mer
même les essuie-glace
battraient la pluie de tes tempêtes
si tu n’étais pas là
je te sentirais si près de moi
que tout bas je te dirais je t’aime
et que tu serais là quand même
©LesRosesDeJeanne

lundi 15 décembre 2008

…chut(e)

 



les masques tombaient
j’avais des prémonitions
les visages de mes rêves
me prenaient possessions
sur la bordure où coulait
l’étroitesse du passage
je revoyais le sang
coulant sur la plaque
je me sentais mal
quel enfant ?
c’était toujours à noël
avant ou bien après
je cachais mes angoisses
derrière ma nonchalance
mes yeux criaient la peur
les masques tombaient
les guirlandes sur le sapin
clignotaient comme une ambulance
comment pouvoir empêcher ?
les films passaient
se superposaient en années
j’avais mal à la gorge
je ne disais plus rien
je veillais sans surveiller
il fallait tout détendre
je souriais faisant rire
je grimaçais les renvoyant à leurs images
le clown le chagrin
l’irréductible opportun
j’étais en fuite
insaisissable
déambulant
je rattrapais mes tics d’enfant
pour me saisir
me dessaisir
les petites mains me touchaient
me demandant si…
je finissais par me réveiller
oui j’étais là je revenais
je leur contais le temps qui passait
comptant les années de leurs aînés
mon cauchemar s’effilochait
j’avais de beaux souvenirs
et eux aussi déjà en avaient
dans leurs coeurs papiers arrachés
leurs je t’aime sans faute…
et tout ce que mes yeux fermés
laissaient glisser entre eux
c’était si beau d’avoir six ans
et d’écrire…
…et c’est si beau encore à présent
                                          signé la reine du bassin…peau d’lapin !
(Merci à Eux)

samedi 13 décembre 2008

petits verbes entre amies

 


je ris
je gargouille
je bonheurise
je lunatise
mais toujours
je t’aimouille
je me pincetois
je me lunettissetois
je me frottise
entre les cils
mais je ne rêvillonne pas
tu soleillonnes
tu palpitèmes
tu chauffaillonnes
tu m’éclaircisses
et si je m’évanouissis
c’est que tu ne me croquisses
ma babynnicie…ô…ouisse…

vendredi 5 décembre 2008

jour



je pars dans la nuit
je reviens dans la nuit
le matin les paupières lourdes
et le soir les yeux écarquillés
la journée il fait si sombre
que je ne lève plus les stores
sur le gris du charbon mort
je bâille sous les néons
le midi j’aimerais ne plus revenir
je me commande mon lit
en pensée je me mets en boule
je pense à toi
en fin d’après-midi
je regrette mes chaussures fines et élancées
je rêve de pantoufles
de mon pyjama de me coucher
alors je fais du café
en attendant d’être chez moi
pour ne pas quitter la route
en traversant les toundras
la pluie la boue
les camions fous
le vélo ce fameux vélo
qu’on ne voit qu’au dernier moment
j’ai peur d’écraser un lièvre
un hérisson une betterave
de crever au milieu de nulle part
de ne plus avoir de batterie à mon nokya
je suis trop fatiguée de partout
ça me monte à la tête
avant
peut-être hier
je revenais avec des rires
et des idées pour demain
la fin de journée m’achève me tue
je laisse mes sacs et mes chaussures
dans le couloir
j’allume l’ordinateur
je fais défiler tous les malheurs
du monde
et puis quand je ne vois plus rien
j’éteins
alors j’ai faim
j’ai besoin d’avoir le ventre plein
de quelque chose de lourd de chaud
pour m’envelopper de l’intérieur
manger et dormir
même si je ne sais pas pour demain
avoir un corps à peu près
pour me soutenir
dans la bataille des draps
je cherche ma place
je creuse et je creuse
je tourne me retourne
je cherche un trou
un bout d’oubli
j’entends me parler
des voix de la journée
que je n’ai pas écoutées
enfin
je vois la première image
et puis une autre une autre encore
elles tournent se déforment
j’en fais ce que je veux
je soupire
je m’endors en dessins animés
oui mais voilà
dans mon sommeil viennent des enfants
qui sautent du toit des immeubles
des enfants perdus
des enfants qui meurent
qui me regardent sans rien dire
alors je suis bien obligée de me réveiller
je prie tout bas
je dis je t’aime à tous ceux que j’aime
je répète et je répète
jusqu’à ce que j’allume la lumière
pour voir si ma prière
n’a pas percé le plafond
pour que mes mots atteignent le ciel
je refais mon lit
je pense à toi et je souris
une heure deux heures
mais je ne regarde pas l’heure
je me sens bien il y a toi
et si je m’endors
je dors les plus beaux rêves…

je repars dans la nuit
mais il fait plus clair qu’hier
il y a la grue au bout des champs
sa cabine allumée
je me demande si à grutttier
il y a un t ou deux
je me dis c’est bientôt noël
et que je ferai du feu dans la cheminée
je m’imagine allongée face à l’âtre
avec mes doigts de pieds en éventail
en mangeant des mandarines
et jetant l’écorce orange au feu

[...]
j’ouvre les stores
et si on décorait les vitres ?