mercredi 19 février 2014

As portas do coração

Soudain un souffle de vent venu de nulle part, ou bien n’était-ce qu’un soupir ? souleva les pages du carnet d’Alaomista, et le petit Soldat Bleu de son enfance apparut.     
Le petit Soldat Bleu qui entendait la mer sous le désert, elle ne l’avait jamais vu, elle n’avait jamais cru qu’il eût existé et pourtant elle l’avait bel et bien dessiné.
[…]
Nulle part. Ailleurs. Et presque là. Des grains de sable amoureux se soulevaient en milliers d’éclats de soleil pour entourer chacun des deux pieds nus d’Inshitayatoo. Ils faisaient naître au désert l’insolence d’une pluie d’été face à l’enfer. Ils entonnaient à tue-tête, à chaque nouveau pas, l’hymne du chemin vers la liberté…le rondeau des portes ouvertes.

mercredi 5 février 2014

A La mémoire de la gérante de la station temps pour elle


Je vais vous raconter une toute petite histoire en marge de celle d’Inshitayatoo, c’est un rêve, et pour une fois le scénario n’étant pas trop décousu, je peux essayer de l’écrire sans qu’il ne soit tiré par les cheveux.
J’errais comme de nombreuses fois dans mes rêves à la recherche du chemin pour revenir, de nombreuses fois mais pas toujours, parce que certaines nuits du fin fond de mon lit je me retiens de me perdre, je m’arrête, je tourne les yeux à 360 degrés, des paysages familiers que je n’ai pourtant jamais connus, m’assaillent, des montagnes, des mers, des plages, des collines qui s’effacent pour dévoiler d’autres collines, des vallées qui se succèdent, des cours d’eau, des rivières, ça monte, ça descend, ça me tente, mais mon corps se méfie…Je ne bouge pas, je scrute. Dans ces rêves immobiles, il m’arrive (j’allais ajouter lorsque j’ai tous mes esprits) de prendre des photos. Je ne vous expliquerai pas l’énorme déception lorsque je me réveille.
J’étais en vélo, la route était plate, je rentrais chez moi, même si je suis incapable de dire où j’habitais dans ce rêve, je rentrais chez moi, là où quelqu’une m’attendait. Puis je me suis arrêtée dans une station-service, au début il n’y avait qu’elle, cette femme brune ruisselante qui s’activait dans tous les sens, elle courait pour aller me chercher quelque chose et revenait, à chaque fois je redécouvrais d’elle la fascination d’un nouvel attrait. Quelque chose en moi montait irrésistiblement. De grandes baies vitrées et puis la pluie. A l’étage elle s’occupait aussi de l’hôtel et de cette immense salle grouillante de personnes, de musiciens où je devais absolument récupérer un film avant de repartir, je me débattais, je disais des mots clairs pour répondre à la curiosité afin qu’on me laissa passer, je jouai des coudes, je ne sais plus trop. Il pleuvait toujours. Je voulais l’embrasser mais mes lèvres glissaient toujours dans son cou, un lit de rivière chaud et humide. Je ne pouvais plus rentrer chez moi. Il pleuvait trop fort.
Sa journée enfin terminée, dans mon rêve devenu rêve d’éponge et de peignoir tout doux, elle me glissa à l'oreille les mots magiques que j'espérais : « Attends-moi, je vais prendre une douche. »
Je me suis réveillée.
J’ai même attendu quelques secondes toute hébétée au milieu de mon lit.