lundi 20 mai 2013

« ARRETEZ LE MONDE, je veux descendre »

Ca me fait penser à ce « Mourir pour vivre un peu » que j’avais écrit sur le tableau vert avant je ne sais plus quel cours de mon premier lycée. C’étaient les seuls murs pour moi.  J’avais aussi écrit dans l’intérieur de mes classeurs « Qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse ». J’avais beaucoup écrit sur mes trousses, sur mes jeans, sur la buée des vitres, un peu partout, sur des copies aussi…
« …qu’on est l’ivresse » C’est l’orthographe instantanée qui me revient, celle de mes quinze ans, celle du temps d’Isabelle.

samedi 11 mai 2013

les voyelles

Hélice en vol des étoiles
Il pleut des couleurs folles
Passant dans l’arc-en-ciel
Papillons ardents
Oraison des mots
C’est la saison du temps
Aux  phrases exaltantes
Merveille des merveilles
Penser dans tous les sens
Ecrire sous l’aile d’une plume au vent…

mercredi 1 mai 2013

Entre leurs yeux passait un spectre bleu

Dans la galaxie, il y avait une petite étoile chère à son coeur et qui n’aurait jamais de prix.

Lorsque pour la première fois elle la vit,  elle comprit que tous ses mots pouvaient rester de silence, elle les savait déjà. Les sons de sa drôle de voix n’émettrait aucune interférence.
On disait d’un regard, et bien c’était vrai, comme deux mains qui se frôlaient et faisaient passer quelque chose d’invisible. Invisible, indicible, même en écrivant elle s’emmêlait les mots, la forme et le sens se superposaient, ce qui ne se voyait pas, ce qui ne se disait pas.
Et voilà qu’elle s’allongeait déjà dans le fil de son histoire, un peu comme si elle s’arrêtait sur toutes les aires de repos de l’autoroute.
Le temps passait là dans son écriture immobile et solitaire, toutes ses haltes d’existence pronominale, chose et être, à se regarder, à se re-connaître et à se tenter de s’accorder avec soi-même.
Elle avait mis son affreuse tête, ses cheveux sans contrôle, elle avait mis son corps, l’apparence de son être, le contraire du révélateur de l’encre invisible, comment dire mieux ? Elle était à la fois celle qui n’avait jamais écrit, celle qui avait écrit, celle qu’elle était avant et celle qu’elle était maintenant.
On disait d’un regard…on se disait d’un regard.
Entre leurs yeux passait un spectre bleu.