mardi 31 octobre 2006

Ce soir je serai là


Ce soir j’écrirai, je poserai mes mots entiers dans la nuit tombée.
Je crierai dans le noir pour personne, je médirai des phrases.
Je dirai la fontaine de sang perdu à la lueur de ma plume.
Je crierai l’infortune d’avoir parlé dans un mouchoir.
Je nierai le fait de n’avoir pas souffert.
Je coulerai l’or de la vérité.
Je vous haïrai.

Ce soir j’aurai si mal de vous avoir perdu en trois coups de mots,
Qu je hurlerai mon désespoir contre le mur, je vomirai ma vie.
Je dirai l’amour des souffrances que vous m’avez infligé.
Je crierai la culpabilité de vous avoir tout pardonné.
Je nierai la volupté de vos caresses.
Je coulerai vos mensonges.
Je vous tuerai.

Ce soir j’aurai tant de choses à dire que je me viderai d’un coup.
Je serai aussi empli de cruauté que vous l’avez été avec moi.
Je dirai la force à mettre à ne plus vouloir vous détester.
Je crierai le chaos de mon âme qui ne sait plus qui elle est.
Je nierai mon corps qui vous a aimée.
Je coulerai notre amour.
Je vous aimerai.

Ce soir je vous aimerai avec votre propre plume acérée de noirceur.
Je forgerai à la flamme les traces de votre éphémère beauté.
Je dirai l’instant où vous irez vous taire dans le néant.
Je crierai votre corps sous mes mains avilies.
Je nierai toutes vos paroles.
Je coulerai en vous.
Je vous dirai...

vendredi 27 octobre 2006

Paroles d’Automne



 











L’écran de beauté de vos feuilles
Cache l’annonce de votre deuil.
Mais quelle importance
Lorsque l’on est dans la danse.
L’éloge du vent vous balançant,
Dans l’air moqueur, insouciant,
Vous triomphez de vos éclats
Avant que ne vous guette le trépas...

Mais vous et moi savons
Le prix de la saison.
En raison nous mourons
Mais en amour nous vivrons.
Et les futurs bourgeons
Seront autant de dons
Qui s’illumineront…

Un matin de printemps
Dans l’aube d’un instant
Ce doux frémissement
Au regard de l’enfant
A n’être au firmament
Que l’univers du temps…

Paroles d’automne
Vos arbres résonnent
Le chant qui se donne.
Au refrain j’entonne
Tout ce qui s’étonne…

Les couleurs de la vie
Et les mots en habits.
Les parfums sans soucis
Et les odeurs d’esprit….

La chaleur et le froid
Ce qui est et n’est pas
Et tout ce que je vois…

dimanche 15 octobre 2006

Matin d'automne

 

Les cernes du bonheur
Noyés dans la pâleur
D’un lendemain d’ivresse
Esquissent une promesse.
De la terre brune
S’élève un voile de brume.
Un ciel étrange couve
Ce que les yeux ne trouvent.
Des couleurs sans contour
Flottant au gré du jour.
Curieux mélanges
De jaunes et de oranges.
Une si douce attente
D’un rêve que rien ne tente.
Comme le regard d’une âme
Recouvrant de son charme
Le paysage endormi
D’une profonde nuit.

vendredi 6 octobre 2006

Fil En Bleu

L’épeire comme à chaque jour
Tisse à nouveau sa toile d’amour
De son plus beau fil aimant
Elle rebâtit entièrement
Gouttes de rosée étincelant
Comme autant de diamants
Elle est cachée en attendant
Que survienne le premier prétendant

Une tendre mouche
La fleur à la bouche
Un joli moucheron
Sorti du giron
Un coléoptère
Sans nulle manière
Une abeille folle
De son corps frivole…

L’épeire comme à chaque jour
Fidèle au poste de la tour
Capture tous ceux et celles
A qui les yeux tournés au ciel
N’ont pas pu voir leur destinée
Mais loin de toute fatalité
Pris dans la nasse de l’écheveau magique
Ils se transforment alors dans l’alambic

Une tendre mouche
La fleur à la bouche
Un joli moucheron
Sorti du giron
Un coléoptère
Sans nulle manière
Une abeille folle
De son corps frivole…
C’était une petite digression suite à … sur ce que m’ « inspire » le mot fil, entre autres… C’est vrai là, j’ai joué au cadavre exquis en partant de ce mot qui dépassait (fort quand même…!).
Mais le diadème à porter en auréole ne me revient pas, il est à celles qui savent le porter dans leur écriture…(et ceux…)

dimanche 1 octobre 2006

...Infinis Infinitifs...

Prendre reprendre entreprendre, rendre.
Tendre retendre détendre, méprendre.
Passer repasser outrepasser, entrer.
Gémir pleurer crier hurler, parler.
Saisir ressaisir dessaisir, sortir.
Lasser délasser, relacer, enlacer.
Enfermer refermer fermer, rester.
Ouvrir découvrir entrouvrir, écrire…

Des océans de lettres,
Des montagnes de mots.
Des noyades…
Une escalade.

Rougir, jaunir, verdir, bleuir,
Mûrir, mourir, pâlir, maudire.

Naître à la pluie, au seul être, à l’ennui,
A l’ami, à l’âme enfuie, au regard meurtri,
A l’œil qui blesse, à la caresse partie.

Gravir et graver des souvenirs
Revivre et vivre en devenir
Imaginer un bel avenir
Lire et puis toujours écrire.