dimanche 5 septembre 2010

La machine rouge et bleue


il devenait fou
une panique que plus rien ne pouvait apaiser
elle serrait les poings les dents
à cent mille tours seconde
ce ne serait plus une simple explosion
non…ce serait comme devenir une étoile
elle avait un thermo réacteur dans la poitrine
elle allongea les bras par dessus la tête
pour faire décoller la fusée en arrière
la poésie n’avait plus qu’à bien se tenir
les larmes rouges allaient se montrer
et fahrenheit et celsius se marieraient
dans l’apocalypse du petit matin
le coq du voisin lui s’en moquait bien
la moto de cinq heures aussi
les petits oiseaux ces girouettes
ces pauvres mauviettes à la solde du soleil
s’en balançaient tout autant
et les feuilles des arbres qui se préparaient au vent
n’étaient rien d’autres que les lucioles de l’éphémère
…ce fut ensuite que soudainement il se mit à pleuvoir
que la cloche de l’église qui sonnait la fin de la nuit
se fit comme à la fête des retrouvailles d’une goutte à la terre
 …dans la bouche elle avait un goût formidable
une drôle de soif de sang et d’eau mêlés
ce fut là que son coeur s’arrêta de battre
ce fut là qu’elle s’endormit…enfin rassurée