mardi 30 décembre 2008

la veille d'avant

 


 

 

son coeur battait écervelé
(mais oui)
le compte-tours avait explosé
les ailes d’une nouvelle année
lui poussaient par milliers
elle allait s’éclater
de rimes en …hé
(le h pas aspiré)
le pain surprise était commandé
le kouglof truffé de vent salé
se fera battre en premier
puis les huîtres aux épinards fouettés
de crème fraîche de Singolé
prendront le large avec Bob Marley
c’est elle qui fera la dinde cette année
genoux au menton à danser
comme une folle à délier
la fille de l’amiral se fera remarquer
« tiens ce n’est pas Mademoiselle Aslé ? »
elle va aimer tous les cons du monde entier
peut-être que même elle va les embrasser
pas sur la bouche elle sera trop essoufflée
d’ailleurs elle sera tellement dévissée
en derviche tourneur syncopé
qu’elle ira à cet instant s’isoler
reprendre vigueur dans un monde aimé
( pause : je ris)
ensuite n’étant pas Irma la fée
je ne peux prédire ce qui va arriver
mais quand même j’aime à supposer
qu’un feu d’artifice sera donné
dans les jardins de l’ambassadrice Vévé
en attendant il lui manquait des serviettes en papier
celles en jaune et mauve de chez Quartier
mais carrefour n’étant pas si éloigné
un tour de barque en plus n’était pas à compter
(je rereris)

dimanche 28 décembre 2008

~~~



si
prends-moi la bouche en reine
mords sûre et certaine
peau cède-moi ton corps
en bras ce moi trop fort
sers-moi le coeur en four
en saigne moi l’amour
surprends-moi de rougir
fais ce moi de plaisir
mens-je moi dis ?
je t’ai mon si…

samedi 20 décembre 2008

Ma Chérie



si tu n’étais pas là
je t’inventerais si fort
que tu finirais par exister
tu aurais tes yeux
tes lèvres tes cheveux
ta cape et ton sourire
ta voix-soleil de rires
la mer serait ta maison
les îles tes secrets
je t’aimerais si fort
que tu finirais par exister
ta main prendrait la mienne
pour traverser les vagues
si tu n’étais pas là
je t’appellerais si fort
que ton amour me porterait à toi
les mouettes sur les champs
m’appelleraient de ta mer
même les essuie-glace
battraient la pluie de tes tempêtes
si tu n’étais pas là
je te sentirais si près de moi
que tout bas je te dirais je t’aime
et que tu serais là quand même
©LesRosesDeJeanne

lundi 15 décembre 2008

…chut(e)

 



les masques tombaient
j’avais des prémonitions
les visages de mes rêves
me prenaient possessions
sur la bordure où coulait
l’étroitesse du passage
je revoyais le sang
coulant sur la plaque
je me sentais mal
quel enfant ?
c’était toujours à noël
avant ou bien après
je cachais mes angoisses
derrière ma nonchalance
mes yeux criaient la peur
les masques tombaient
les guirlandes sur le sapin
clignotaient comme une ambulance
comment pouvoir empêcher ?
les films passaient
se superposaient en années
j’avais mal à la gorge
je ne disais plus rien
je veillais sans surveiller
il fallait tout détendre
je souriais faisant rire
je grimaçais les renvoyant à leurs images
le clown le chagrin
l’irréductible opportun
j’étais en fuite
insaisissable
déambulant
je rattrapais mes tics d’enfant
pour me saisir
me dessaisir
les petites mains me touchaient
me demandant si…
je finissais par me réveiller
oui j’étais là je revenais
je leur contais le temps qui passait
comptant les années de leurs aînés
mon cauchemar s’effilochait
j’avais de beaux souvenirs
et eux aussi déjà en avaient
dans leurs coeurs papiers arrachés
leurs je t’aime sans faute…
et tout ce que mes yeux fermés
laissaient glisser entre eux
c’était si beau d’avoir six ans
et d’écrire…
…et c’est si beau encore à présent
                                          signé la reine du bassin…peau d’lapin !
(Merci à Eux)

samedi 13 décembre 2008

petits verbes entre amies

 


je ris
je gargouille
je bonheurise
je lunatise
mais toujours
je t’aimouille
je me pincetois
je me lunettissetois
je me frottise
entre les cils
mais je ne rêvillonne pas
tu soleillonnes
tu palpitèmes
tu chauffaillonnes
tu m’éclaircisses
et si je m’évanouissis
c’est que tu ne me croquisses
ma babynnicie…ô…ouisse…

vendredi 5 décembre 2008

jour



je pars dans la nuit
je reviens dans la nuit
le matin les paupières lourdes
et le soir les yeux écarquillés
la journée il fait si sombre
que je ne lève plus les stores
sur le gris du charbon mort
je bâille sous les néons
le midi j’aimerais ne plus revenir
je me commande mon lit
en pensée je me mets en boule
je pense à toi
en fin d’après-midi
je regrette mes chaussures fines et élancées
je rêve de pantoufles
de mon pyjama de me coucher
alors je fais du café
en attendant d’être chez moi
pour ne pas quitter la route
en traversant les toundras
la pluie la boue
les camions fous
le vélo ce fameux vélo
qu’on ne voit qu’au dernier moment
j’ai peur d’écraser un lièvre
un hérisson une betterave
de crever au milieu de nulle part
de ne plus avoir de batterie à mon nokya
je suis trop fatiguée de partout
ça me monte à la tête
avant
peut-être hier
je revenais avec des rires
et des idées pour demain
la fin de journée m’achève me tue
je laisse mes sacs et mes chaussures
dans le couloir
j’allume l’ordinateur
je fais défiler tous les malheurs
du monde
et puis quand je ne vois plus rien
j’éteins
alors j’ai faim
j’ai besoin d’avoir le ventre plein
de quelque chose de lourd de chaud
pour m’envelopper de l’intérieur
manger et dormir
même si je ne sais pas pour demain
avoir un corps à peu près
pour me soutenir
dans la bataille des draps
je cherche ma place
je creuse et je creuse
je tourne me retourne
je cherche un trou
un bout d’oubli
j’entends me parler
des voix de la journée
que je n’ai pas écoutées
enfin
je vois la première image
et puis une autre une autre encore
elles tournent se déforment
j’en fais ce que je veux
je soupire
je m’endors en dessins animés
oui mais voilà
dans mon sommeil viennent des enfants
qui sautent du toit des immeubles
des enfants perdus
des enfants qui meurent
qui me regardent sans rien dire
alors je suis bien obligée de me réveiller
je prie tout bas
je dis je t’aime à tous ceux que j’aime
je répète et je répète
jusqu’à ce que j’allume la lumière
pour voir si ma prière
n’a pas percé le plafond
pour que mes mots atteignent le ciel
je refais mon lit
je pense à toi et je souris
une heure deux heures
mais je ne regarde pas l’heure
je me sens bien il y a toi
et si je m’endors
je dors les plus beaux rêves…

je repars dans la nuit
mais il fait plus clair qu’hier
il y a la grue au bout des champs
sa cabine allumée
je me demande si à grutttier
il y a un t ou deux
je me dis c’est bientôt noël
et que je ferai du feu dans la cheminée
je m’imagine allongée face à l’âtre
avec mes doigts de pieds en éventail
en mangeant des mandarines
et jetant l’écorce orange au feu

[...]
j’ouvre les stores
et si on décorait les vitres ?

dimanche 23 novembre 2008

…Je souris



Boucle d’amour
tes longs silences d’or
naissent dans l’aurore.
Sur la paresse de ton corps
la lumière dessine
le chemin du trésor.
Il fait orange
il fait rose et doux
il fait rouge à la frange
de dépasser le velours.
Boucle d’amour
Spirale lisse qui se déroule.
Le soleil se perd en voiles du jour.
A la porte entrouverte,
il se glisse vent de la promesse,
celle d’aimer encore le ciel levant
sur ta peau se jouant de ses mille caresses…

jeudi 20 novembre 2008

Petite chanson de l’eau




Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau

Ferme tes beaux yeux
Mon cœur amoureux
Laisse tes cheveux
Nous noyer à deux
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau

Filent les bateaux
Couvre moi la peau
De baisers tous chauds
Toujours des nouveaux
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau


Donne moi le port
Où t’aimer encore
Dans l’île au trésor
Caresser ton corps
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau

La mer est partout
Quand je pense à nous
A tes mots si doux
Dans le soleil roux
Je te dis tout bas
Les mots hors de moi
Je te dis tout haut
Les mots hors de l’eau…

dimanche 16 novembre 2008

feuille épinglée(1)



Elle était là comme suspendue au dessus de cet édifice blanc au toit d’ardoises grises, la nuit, elle énorme sphère de sable traversée d’un doigt passant en forme de sourire, bienveillante, imposante et si complice, me connaissant depuis la nuit des temps.
Je me sentais aussi vieille et aussi jeune qu’elle, j’avais ma place sur la terre, elle dans le ciel muette des mots d’ici ; et pourtant elle savait, elle qui voyait tout, et l’amour, là-bas tout au bout, aux portes de cette autre mer.
Aujourd’hui je suis triste, infiniment triste, je dépose mes rêves, la lune n’est plus mon amie, elle n’est plus personne, mes mots n’ont plus rien à faire d’autre que de se taire et mes yeux se porter à l’horizon de mes monts noirs qu’ils n’auraient jamais du quitter.
Je suis en perte d’écriture, je chute de nuage en nuage, de cirrus en cirrocumulus jusqu’à ce qu’enfin il se mette à pleuvoir pour m’amortir plume du vent dans la flaque de l’encre du temps.
En tombant j’éclabousserai d’une neige d’étoiles, les flocons de la brume désespérante qui m’entoure, qui m’étreint et m’enserre dans ce que j’ai de plus cher : le souffle de la vie.
Je n’aurai plus alors qu’à me relever un peu détrempée, un peu sonnée, un peu oublieuse du passé, l’âme en lavis de transparence à recouvrir d’une nouvelle écriture, toujours la même mais avec un peu moins d’azur, toujours un peu moins jusqu’à ce jour où tout s’écrira blanc sur blanc et que je n’aurai plus rien à dire que de parler au vent mon père qui m’a vu naître et qui me verra disparaître petit courant d’air échappé du monde de l’ordinaire.

Ensuite ou avant ce moment, je ne sais plus très bien à présent, je serai chat pour complètement changer de vie, un chat poisson avec une cour de sirènes à se faire coucher les sardines en boîte comme dans le petit poucinet, sauf que la boîte serait l’univers de mes phantasmes, vieille survivance de temps révolus ou il neigeait plus d’étoiles entre les draps froids de l’insomnie que toute une éternité d’hivers en Sibérie…
Avec parcimonie, je m’accorderai chastement des battements de cils de volupté repue entre deux impromptus à ciel ouvert…juste pour écrire en lacérant d’une griffe la mer devenue plate pour qu’elle se réveille aux abysses de mon profond tourment.
Oui… je serai un chat capricieux.
Comme la vengeance d’avoir dans une autre vie tout perdu d’un battement de cils, je ferai la lune et le soleil juste en me pinçant de l’intérieur la joue.
Je serai un chat de pure cruauté aux fourrures de l’amour exacerbé miaulant jour après jour tous les mots tus depuis tant d’années...
*Edit du vingt : Âme sensible ne cliquez pas ici.

mardi 11 novembre 2008

la fille du vent




J’aime, et les ténèbres qui entourent le mystère de votre amour, la rougeur noire qui souffle douce colère dans le passage bleu des mots qui me manquent, et que j’invente, loin de trouver cela imaginaire, plus qu’inventer d’ailleurs, car je devine en les dessinant les scènes de vos tempêtes ou de votre calme infini, comment à chaque fois vous vous retrouvez seuls amants au bout du monde l’un contre l’autre blottis.

dimanche 9 novembre 2008

...roux libre


 



je frissonne de froid et de chaud
cheveux dressés
cheveux en boucles
les antennes de mon corps crient
le répit du jour et de la nuit
j’ai la parole en fuite
clignotante
disent les passants
tant pis
cheveux dressés
cheveux en boucles
entortillés d’exploits
et de mon sortilège de sort
la mine grise
et des blondeurs en dérouille de surprise
je ne sais pas
demain dans quel état
mes beaux tu trouveras
mouilles électriques
déracinées derme aphrodite
blanchies à la lune
de passer frigo aux étoiles
ou rien qu’une oraison
à un crâne sans amour

en plus
on m’a volé mon manteau
celui en plumes de foulards
quand le corbeau de ma tête
a hurlé : c’est elle la garce
j’ai couru
c’était tout à l’heure
j’ai tout laissé
j’ai mon honneur
je frissonne de froid et de chaud
si tard et si tard levée tôt
j’ai du silence
et encore des mots pour ne rien dire
je frissonne de froid et de chaud
cheveux dressés
cheveux en boucles
du bout des doigts je transpire
je pense à mon manteau
celui du jour et de la nuit
je pense à ma peau
que j’ai laissé là bas
à celle aussi qui me coiffait
dans la gelée de l’hiver et qui riait
je débloque
j’ai la parole en fuite
je tourne le coin de mon lit
peut-être pourrais-je dormir
une heure ou deux à décoder
les images sous mes paupières
j’ai froid et j’ai chaud
il me manque mon manteau
les rues respirent les chats
parce que c’est dimanche
la lune est voilée comme moi
les pavés
les pavés
c’est bon pour personne
personne
personne
sonne
ne
e

mardi 4 novembre 2008

Oui…



et mes yeux ne voient plus rien
que le silence des matins
que le réveil des couleurs
où poser mon regard d’ailleurs

d’ailleurs c’est là où je pars
laissant les draps épars
sur la lumière de ce jour
si beau si flou de l’amour

de l’amour que je ressens
quand je ne vois plus dedans
que laisser filer mes yeux au ciel
pour ne voir plus rien qu’elle

qu’elle et la mer bleue d’étoiles
qui s’allument boréales
de taches douces sans mots
et qui l’habillent en jour nouveau

alors mes yeux ne voient plus rien
que le silence des matins
que le réveil des couleurs
où poser mon regard d’ailleurs

…d’ailleurs

jeudi 30 octobre 2008

le voyage


Tu partiras seule, portée par les semelles du vent, tu t’emporteras loin de la grève, là où la terre furieuse pénètre la mer avec la violence de l’amour pour reprendre tous ses morts.
Tu en sauveras encore des araignées perdues, des araignées du soir, celles tu sais qui ne t’ont pas vue les sauver dans le petit matin parce qu’elles avaient trop de chagrin.
Je tisse Jeanne la toile de tes mots silencieuse quand s’allonge enfin le soir de ta voix douce et amie. La peur s’éteint.Tu seras là le visage ange de l’océan, tu iras riante de la force confiante de ton voyage solitaire, celui de ton bout du monde, ce toi qui se lira toujours à tes côtés.Lire et délier les ailes des mots pour ne jamais s’oublier.
Je ne suis que la fille du vent, j’entends bien ou j’entends mal mais je t’entends ma douce Jeanne et je souris de tous ces bleus d’Iroise parce que tu m’enverras des cartes postales…tu me l’as dit…
ce départ annoncé.

lundi 27 octobre 2008

soyez beaux



soyez beaux
soyez belle et beau
soyez l’innocence
soyez les plaines de l’enfance
les disputes enfantines
la craie au porte-mine
soyez amants
toujours aimants
soyez la lune
la mer cachée des dunes
soyez le premier matin
de vos deux mains
soyez beaux
soyez l’amour
la force des beaux jours
soyez tendres
de vos corps à s’entendre
soyez votre île
du lit de votre elle de votre il
soyez le jeu qui vous unit
bandez les yeux de votre nuit
soyez beaux
respirez vous de votre peau
laissez couler les flots
débordez vous de l’eau
de l’autre prenez le goût
soyez beaux soyez vous
gémissez de vos batailles
le ventre nu contre un soupirail
soyez cruelle
sachez la prendre en elle
soyez beaux rouges du feu
de vous écrire vous deux
soyez le soleil embrasé
plongé dans les entrailles de l’apnée
retenez-moi un soupir
soyez beaux de vos désirs

soyez belle mon étoile
soyez le ciel qui la dévoile
soyez celle qui mène aux brebis
soyez le loup blanc de la bergerie…

jeudi 23 octobre 2008

A dos de chameau


mise à part mise et passe
vole épars et vole tard
gare aux mots égare les faux

les bulles noisette
bouleversent l’automne
je hante
les hautes herbes de l’atrium
je vais mal
et je vais bien
je tire la langue
je fissure
je délure
je minaude

les verbes se décrochent

j’ai des soupirs et des soupirs
je voudrais dire
voudrais tenir
entretenir
faire dérailler
le feu de l’âtre
la flamme dans tes yeux
la femme dans tes je
la reine des eaux bleues
la belle des jours heureux
la terre au ventre creux
la source de tes cheveux

le ciel me baigne
je crie j’entraille
attrapée de la faille
je t’aime au corps à mot
j’ai
et je n’ai rien
quand
quand ma tête se vide
au fil des heures
et que ma peau se fait grise

j’ai des goûts
de jamais dans la bouche
des envies de pleurer
une épaule de nuque bloquée
la fatigue m’intrigue d’ennui
tant
que je ne crois plus
pouvoir soulever les mots noirs
je me sens pochoir
pochée d’eux brouillée
fond de poche détricoté

des billes roulent
plates
mes oreilles s’éteignent
l’amour me fuit
je fais ba be et bi
et tout se mélange
je ne trouve plus ma vie
plus un souffle
que celui d’être partie d’ici
(…t’as fait quoi au soutien ?)
(-le jeu des trois sorcières.)

(-beu meu reu.)
(-j’ai cru l’avoir perdue.)
(-j’ai tout gagné les points.)
(-je me suis mort fondue.)
(-j’ai eu un bon point.)


(-j’ai serré dans ma poche l’arc en ciel.)

samedi 18 octobre 2008

Depuis quand...




Depuis quand on se le dit
Que l’on s’aime dis ?

Depuis quand ces papillons
A te lire Jeanneton ?
Depuis quand le premier rire
A se tordre de plaisir ?

Depuis quand on se le dit
Que l’on s’aime dis ?

Depuis quand dame Jeanne
Ce doux bonheur de femmes ?
Depuis quand cette chaleur
Qui vibre fort dans mon cœur ?

Depuis quand on se le dit
Que l’on s’aime dis ?

Depuis quand j’aime Marseille
Le canal qui m’émerveille ?
Depuis quand j’ai du soleil
La nuit quand je me réveille ?

Depuis quand on se le dit
Que l’on s’aime dis ?

Dis-le moi dis-le moi
Dis-le moi mon amour
Dis-le moi dis-le moi
Que c’est depuis toujours

vendredi 10 octobre 2008

jour & nuit ®


Lettre à N. (deuxième version)

« j’ai débarrassé les poussières de mon âme
pigmenté mes yeux d’un ciel plus bleu
ouvert en grand portes et fenêtres
et puis soufflé tout le vieil air
qu’emprisonnait ma gaine d’oxygène

j’ai fait le ménage dans mes idées
jeté toutes celles que j’avais déjà eues
je me suis sauvée d’avoir la tête vide
pour m’emplir de ce qui n’avait jamais existé
et j’ai bien fait car j’ai atteint la liberté

j’ai pris le crayon que j’ai créé
couvert ma peau de mes signes inventés
je me suis lue seule à me comprendre
vivante de mon monde étrange
le mien inviolable de mes sensations

j’ai laissé la torture à l’encre et au papier
la torture jaillie de ne pas pouvoir écrire
comme ce qui se lit pour être compris
avec des mots combinés sur mesure
j’ai écrit pour moi qui me ressemble

j’ai écouté ce qui poussait en moi
tout ce que mes sens me guidaient
de vivre sans en souffrir
et puis d’aimer chaque jour me voir vieillir

je n’ai plus cherché à comprendre
à me comprendre à expliquer
j’ai cessé d’attendre après le passé
j’ai débarrassé les poussières de mon âme
et j’ai brûlé l’échelle qui mène à nulle part

j’ai fait le grand si grand ménage
qui coupe les attaches au monde vivant
qui resserre ce que je suis
libre d’être liée à moi
et libre de respirer l’air que je respire

j’embrasse mais plus les ombres
j’aime tout court
ceux qui m’entourent
la lumière qui m’attire
et les lèvres chassées de l’éternel
car j’écrirai toujours
du moment que je respire »
                                      Mary Des Brumes

dimanche 5 octobre 2008

Comme de la Polynésie dans les yeux




mes bras serrent l’ombre de ton corps contre moi
sous mes lèvres court le parfum invisible de ta peau
et ton coeur qui bat se fait l’écho du mien
des danseuses nues tombent du ciel enlacées
le long de rubans rouges tournant de mille bras
je prends du rêve dans les frissons de tes mots
le silence dans ce qu’il a de plus beau
la chaleur de tes émotions pour m’endormir

samedi 27 septembre 2008

« dans un jardin… » (1)




« Je faisais des lettres, formant des phrases étonnées l’une de l’autre, je me taisais, lisant le chuchotis de leurs ombres sur le sol, jusqu’à ce que, une fois toutes parties, les chaises libres s’abandonnant au soleil de midi, s’éparpillant adroitement selon les règles du temps bien établies, je me laissai(!) prendre au jeu des lignes bien écrites…Je soupirais, le silence était beau, la belle saison s’annonçait, le vert jaune épuisé abandonnait sa demeure aux chaudes couleurs de l’automne. Je me noyais dans les rayures du soleil, j’écrivais assise dans l’herbe loin de la morsure du fer et de l’annonce future de l’hiver.
Les mots jouaient de la musique, les chaises dansaient, le maître du corps du ballet c’était moi, j’étais la fille du jardinier abandonnée à ses rêves…je croyais que j’étais folle mais je m’aimais me déliant les lèvres sur ce carnet, croquant rouge la pomme comme les ciseaux, comme une danseuse nue échappée de l’opéra des fleurs…je délirais un peu, tout juste un peu, une larme de bonheur volée au regard du temps.
Mes yeux étaient au ciel, les chaises s’étiraient en une longue ligne verte et qui tirait et s’étirait gagnant mon sommeil. Le crayon tombé, je dessinais sur l’azur cotonneux, je dessinais un poème, à la main gauche du pinceau offert d’une flibustière, et de rêve je parcourais l’océan des tendresses arraché à la forteresse d’un tissu de bure, de celui qui masquait ses épaules, sa chair et puis son sein…la preuve au tableau de son corps qui était le sien.
Personne ne comprenait.
Je faisais des lettres. Je formais des phrases étonnées de moi-même… Alors je me taisais en écoutant les chuchotements et j’écrivais.
J’allais au jardin à la fin de l’été, parfois simplement je comptais les chaises pour m’acquitter de l’intelligence à dénombrer ce qui ne se comptait pas et puis la plus part du temps je m’échappais, ne résistant pas bien longtemps lorsque toutes les chaises quittées, à pouvoir enfin laisser libre mes pensées… »

                                                                                                                                                                                 Asl& Des Brumes
photo inspiratrice : Jeanne

mardi 23 septembre 2008

A la couleur du cahier




nulle assombrie

les mots respirent
les syllabes claquent dans les rires
proches moments
les voix résonnent
la parole s’étend et puis déborde
les mains reprennent tout bas
les mots s’écrivent
un portable sonne
je mime mes poches
je ne dis rien
c’est juste le mien

dans cette grande pièce vide
un balai s’étonne
d’entendre les grains de poussière
entre les o les a qui se soulèvent
les é du micro-ondes mal dessiné
les je pourra montrer à ma mère ?
et le ma mère est en voyage

la lune est au milieu des images
madame tu es belle
ta voiture est belle
bel-le
je saute imaginaire à pieds joints dans le cerceau
deux



on a fait trois travail
?
!?
bien plus je crois
mais je ne dis rien
la grille se referme jusqu’à demain

un jour les fées se pencheront sur tous les berceaux
elles donneront une maman et un papa
qui n’ira jamais en prison
une maison aux enfants qui n’ont que l’école
pour dessiner un toit

parce que demain
du haut de mes six ans
j’ai tribunal
que j’ai rendez-vous avec ma psy
ou que je vais chez ma mère
et même si peu
que tout sera à refaire
de soir en soir
jusqu’au jour…ce jour
ce jour qui existe
je crois
sinon j’aurais laissé mon coeur au vestiaire
et regardé tourner ma montre à l’envers

jeudi 18 septembre 2008

…à la Lune




zone sas d’échanges
une voiture sur un parking
fermeture des yeux
réouverture sur l’autre je
le doublé gagnant
dans l’autre sens
madame passe avant moi
j’ouvre la portière

au première symptôme d’antinomie
toujours sourire à l’envers

des voix gonflées à l’hélium
m’assaillent de bisous
je fissure un peu de moi partout
on m’accroche aux doigts
une petite main qui pleure
si tu savais comme j’ai aussi envie de pleurer
mais ici je n’ai même plus peur des araignées

Elle est là nue dans le ciel
énorme boule de sable
mon regard balai d’essuie-larmes
se porte d’Elle
aux lèvres qui me parlent
oui il fait froid ce matin

deuxième seconde hors de la capsule
je désamorce la première adult attack
vingt-six torpilles qui dansent
n’a jamais troublé ma vigilance
je suis ici dans la trace
de ce qui soit disant n’existe pas
la faille est ailleurs
l’enfant le sait lui
que je suis Madame
sa maman pas encore
perdue au ciel d’hier
d’ailleurs
Elle est toujours là
la Lune
elle murmure des histoires
depuis le fond du couloir
des belles des vraies
des sans importance
et moi je pars un peu
mon moi tournoie jaune lumineux
mais ça ne se voit pas
ô juste un peu
si peu que je peux bien
sortir mes rires et mes sourires
pour panser tous les manques de bleu

…des milliers de secondes plus tard
qui font une journée…

zone sas d’échanges
une voiture sur un parking
fermeture des yeux
réouverture sur l’autre je
le doublé gagnant
dans l’autre sens
je passe avant madame
j’ouvre les vitres

l’air est tout chaud de souvenirs
je suis morte mais je vais écrire à la Lune
si encore demain
elle voulait de moi pour la voir
juste un éclair un croissant une miette
j’aime quand j’ai encore faim de rêves
des milliers de secondes à rougir les étoiles
mais à la nuit
quand toutes mes peluches seront endormies

...

dimanche 14 septembre 2008

tous les chats ne sont pas gris





capture photographique de Jeanne


à mi passant
à mi rêvant
je suis le chat blanc
au mur enduit de Sienne fraîche
qui cerne la cour de mon domaine
amie passante
beauté d’intrigue
( je m’offre une parenthèse
au plaisir d’une rime)
passe vite ton chemin
avant de réveiller
l’argile au corps qui dort
et d’hérisser d’un courant électrique
la ligne courbe de mon échine
déjà mon oreille pointe
de l’oblique de mes yeux
je sens mon âme féline
prête à bondir rouge furie
tu ferais mieux de te méfier de mon sourire
comme des fausses statues endormies
le cliquetis brillant de tes anneaux au vent
m’attire aussi noir et blanc qu’une pie
et si le maçon créateur m’avait coulé ainsi ?
évade moi
à mi passant
à mi rêvant
à mi vivant
et tu verras
que je suis le chat blanc
parti de Toscane
par le midi de la France
puis revenu au nord de l’Egypte
sans déroger de la boussole
qui marque toujours le pôle
ah je t’intrigue
mais non
c’est toi qui fige mon mouvement
je pose pour réfléchir à ma future carnation
à moins de me frotter des heures au mur
pour être plus feu que la nature
j’hésite si tu restes plus longtemps
aux traces de couleurs
sur l’immaculé de mon pelage
quelques hiéroglyphes poussiéreux
ou traces guerrières en vagues
de querelles d’amoureux

…aux pieds des pyramides j’ai du boire beaucoup trop de lait

amie passante
passée vivante du temps
il y a tant de douceur dans ton regard
que je ne sais plus très bien
si je suis réellement ce chat
j’ai beau me battre intérieurement
créer les remous d’un combat invisible
il me faut admettre l’étincelle
qui de toi me fait quitter la stèle
le signe de tes yeux en présage

cette nuit je serai noir
tu seras blanche
le mur sera bleu
et les étoiles miauleront
pour couvrir tous nos mots d’amour

…je souris…et puis d’un cri à la lune nous baptiserons le chat blanc qui n’avait pas de nom

je t’aime



 

mercredi 10 septembre 2008

course folle éperdue d’avant l’automne





l’été s’étire au soleil bas du jour
les cheveux blonds ont remplacé les blés
le vent s’est livré aux feuilles prisonnier
enfermé au souvenir d’une mer prise en accalmie
se mêlant aux cris appelant des jeux d’enfants
à leurs courses folles éperdues des arbres au champ

il sent si bon cet air doux et si lent à me parvenir
ce jour passager de longues vacances
ce sommeil qui me gagne à l’écouter à le suivre
à me laisser envahir par tous les mots de la rêverie

par le bleu du ciel qui m’emmène en automne
sur notre plage que j’avais choisie pour nous
immense désert de notre solitude
la caresse du soleil sur mes épaules
et tes yeux au détail si tendre et généreux
la mer était loin sans aucune importance
nous nous disions à demain
et demain il faisait toujours beau
pour nous retrouver…
je souris
pour me présenter à tes amis
tu disais
elle n’aime ni les fleurs ni les enfants
c’était vrai
mais tu n’étais ni fleur ni enfant

les enfants sont fatigués à présent
ils crient s’insultent comme des grands
un tracteur poussiéreux de vitesse
m’arrache à la contemplation de mes souvenirs
le vent est tombé j’entends le chien aboyer
tout est calme dans ma tête
juste au loin un bruit de moissons
une nuit d’été à venir en retard
je me sens amoureuse
d’un sourire tout bleu


dimanche 7 septembre 2008

alfa-bleu


des traces des taches
des gouttes des doutes
du sable et de la boue

des rides des vides
des bosses des fosses
du rose et de l’envie

des choses des grosses
défilent des lignes
du sel et de l’ennui

des routes des croûtes
des boules des boucles
du rythme à la folie

des tresses détresse
des terres des presses
du vide à l’infini

des dames des pannes
des plages des sages
du mal et de l’opale

lundi 25 août 2008

larmes et coeur à délivrer



le soleil est la source
du vide sidéral

le bruit du jour
la montagne dessous les peines

le ciel un idéal
de fleurs à respirer
la voie lactée
la glace d’un café

et la tristesse une lumière
comme le monde inversé
d’un état de liberté avancée

parfois je ris ou je me tais
je me fous de l’imparfait

~


la pluie est l’eau douce
des matins desséchés

la course l’abrasion
du lit de l’amitié

la terre un éphémère
de cendres à diluer
la voie lactée
le miroir d’une esseulée

et la trahison une hérésie
comme la prière à l’envers
d’une farce de Molière

parfois je ris ou je me tais
l’infini demeure imparfait

~

la rose est la beauté
de l’innocente complicité

la musique une abeille
hirondelle des prèles

l’émotion une fusée
brûleuse d’échappée
la voie lactée
une terrasse aux étoiles

et l’amour un dérapage
comme le vent à emporter
de la soif de tout abandonner

parfois je ris ou je me tais
mais la vie c’est mon imparfait
tu me manques tu sais

vendredi 22 août 2008

pour toi



ma rose
il n’est plus de question qui se pose
l’automne sera bleu fatal
profond d’une forêt d’étoiles
les feuilles du ciel d’amour
tomberont comme une chanson
douce avec des larmes d’émotion
elles nous feront un lit d’hiver
un immense nuage posé sur la terre
pour toi et moi pour tous les jours
noyées en elles ma rose nous danserons
de l’indigo de l’outremer de l’horizon
les bleus en fête du mot toujours

mardi 19 août 2008

androïde mal dosée



grincements d’armure
l’humanité noire remonte ma robe de bure
mes gestes se fissurent
mon sourire qui semblait si sûr
n’est plus que le pâle d’une couverture
à effacer
mon azur
je m’estomaque le coeur et les mots
de poses passées du futur
mi femme mi démon
ni l’une ni l’autre
un simple robot mal dosé
aux hormones de la fierté
une ancestrale diabolisation
celle d’être le fruit conjugué
d’un pêcher et d’une passion
qui aurait mal tourné
prise dans les engrenages
d’un verger de fruits sans pépins
où j’aurais rouillé
mais en bleu ça ne se voit pas
ça ne se voit pas
que je lui ressemble à ma gramy
de toutes manières
elle avait les yeux verts

samedi 16 août 2008

Chaloupe


six reines régnaient
la deuxième qui était elle
fut la première à s’envoler

la septième sans royaume
petit rat de navire coulé
celle du bout des doigts
qui ne devait pas pousser
pour son angoisse
les orteils meurtris
à redresser le dos de ses repentir

c’était moi

le vide et son contraire

tu seras danseuse
je n’ai nulle envie que tu te noies

les phobies et la peur
tordue asphyxie
sous mes pieds nus le martinet
le regard aussi
cette différence

j’aimais tant l’eau
j’avais confiance

les reines ne sont plus que cinq
celles restant aux descendances
ont valsé les bagues
autres alliances
nouvelles circonstances
ça me fait rire tout ce temps

tant de choses brisées
mais jamais l’amour
on dira

dimanche 10 août 2008

reflets


Des reflets mauves et bleutés
Sur les murs aux longues tentures.
Des rousseurs, bulles enchaînées
Sur le sol, comme une peinture.

Je suis la main, dans ma main.
Froissement de tissus envolés
De joueuses enlacées,
De belles aux parfums incertains.

Bougies jaunes et bleuies,
Posées en poésie, décidées
A retenir, tous les cris
De l’air tiédi, écartelées.

Des reflets mauves et bleutés
Sur les murs aux longues tentures.
Des rousseurs, bulles enchaînées
Sur le sol, comme une peinture.

Je suis ton corps, dans mon corps.
Amours éparses et incomprises,
Mes lèvres qui t’adorent
Ne savent pas toi, ma promise.


Bougies jaunes et bleuies,
Posées en poésie, décidées
A retenir, tous les cris
De l’air tiédi, écartelées.

vendredi 8 août 2008

Le souffle de l’écriture



J’ai cliqué sur un point inconnu
Deux trois dix mille cents fois
A ne plus savoir tout ce que j’ai lu
J’ai dévalé des lignes noires et dures
Avalé des lectures en multiple d’ambigus
De la folie rassurante
Au sang jaillissant de l’impure

J’ai saisi une si belle âme nue
Offrante offerte
Soufferte souffrante
S’offrant alerte absente
Bafouillée d’ordures
Illuminée d’or pur

J’ai eu si peur de retrouver
Ces deux mains au cou
Ce jaillissement de souffrance
Pour exploser la source
Jusqu’à mourir tout le passé


Je mange mes amours aussi
Par la racine par tous les bouts à vivre
Mes respirations sont rouges au coeur
J’ai des cendres et des envies de bûcher
Pourtant je suis douce à vivre
Le jour quand tout est clair d’aimer

vendredi 1 août 2008

I leave a reply for you in my summer time.

Des mots découpés, ciselés, des fragments d’eau étincelante, un paysage en découpe mais sans acharnement, sans raideur dans le geste, avec précision mais pas celle d’un scalpel, c’est la finesse d’un trait qui après être longtemps resté muet, se prend d’émotion pour un souvenir, les détails deviennent des êtres tranchés avec leur caractère, montagne jeune, abrupte, passage escarpé, fluidité du vide, torrent filé d’argent à faire revivre les éclats de roche sous les pieds…
Ma cicatrice sur mon gros orteil rond et charnu.
Je ne suis que des courbes et c’est tant mieux, j’ai sillonné cette nature, j’en garde une toute petite blessure, toute petite à rouvrir comme une photo glissée dans une lettre jamais écrite à ma mère.
Cette mère drapée qui me doit mon prénom, ce geste et cette trace que je trouve enfin dans mon regard.

lundi 28 juillet 2008

rose texan

 


une rose texane
c’est une majuscule
une lettre de dame
à suivre tendre
de courbes à ouvrir

une rose texane
c’est un mystère
une fleur de drame
à oublier tendre
de la voir s’épanouir

une rose texane
c’est un poing serré
une main ouverte
à offrir ses lignes
au plaisir de la lire

une rose texane
c’est un corps de femme
une vie d’aurore
à suivre le jour
de la course au soleil

une rose texane
c’est ce papillon
ces ailes blanches
à prendre ventre
au ciel d’un avion

une rose texane
c’est une rose d’amérique
une fleur indienne
une graine de st charles
une enfance africaine

une rose texane
c’est tous ces toi
dentelures de l’âme
tous ces pétales
qui te découvrent
profondément humaine


une photo de Jeanne

mardi 22 juillet 2008

rêve d'amérique

je souris
la poésie n’est pas partie
elle joue à cache-cache
entre les pétales d’une rose
elle se glisse ailes de l’émotion
pour se faire musicienne
grande prêtresse muette des mots

quelle musique
le coton des nuages
quel doux périple à te suivre
le long de tous ces chants
la poussière des fleurs
les rires du bleu du ciel
le tien si loin que j’entends

j’ai de l’amour
du soleil sur la peau
et un si bel accent texan
que je me tatoue ton sourire
ma belle toi
en totem de buildings

depuis mon jardin des rêves
où je t’abrite
un baiser sur les lèvres de ta vie
je souris
Houston n’est qu’une city
mais si tu y es alors moi aussi

dimanche 13 juillet 2008

de vous à moi


vous étiez là belle assise sous la tonnelle
les jambes croisées dans la pâleur d’une aquarelle
vous posiez les lueurs de votre si jeune fraîcheur
sur les pages d’un livre que vous connaissiez par coeur
les mots douceur sur vos cheveux glissaient tout en silence
vos mains étaient les deux papillons blancs d’une danse
mariant bonheur et espérance de ces lignes d’amour
qui se tournaient en vie d’être à ce jour
la fleur épanouie au bras ami de cet ailleurs
vous étiez là belle promise à battre de votre coeur
ces mots comme écrits à la source de votre désir
vous l’imaginiez sortir parfum vivant dans un soupir
celle qui vous offrait la liberté de n’être qu’une caresse
un baiser une chaleur un souffle amant épris de la tendresse
de celle qui depuis tous ces jours vous habite toujours
de celles que vous n’oublierez jamais parties sans retour
car vous êtes là belle assise de pouvoir écrire
à votre tour tous les mots qui s’ouvrent à vos sourires
comme tous ceux aussi qui rêvent entre les rides de vos yeux
lorsque la main amie vous prend au merveilleux
et vous emporte de ses lèvres votre présence
pour plonger en elle d’une confidence au monde du silence

mardi 8 juillet 2008

tristesse passagère



un anniversaire
une bougie supplémentaire
l’éclair d’un sourire solitaire
et le sable remplace la pierre
le vent souffle sur la bruyère
la vie se pose tout est à faire
affaire de temps sans mystère
à faire du temps à se défaire
de dattes de figues fières
de fruits charnus à plaire
sous l’âme d’un revolver
il me reste les pétales du désert
d’un si long courant d’air
que rien ne saura taire
la double lueur de mon oeil vert
vers où tout j’espère
verrou ouvert belle prisonnière
d’une dune à l’autre imaginaire
j’aime à la lune me complaire
à penser que même sans eau il y a la mer
et que pleurer remplira les cratères
en douceur émeraude d’une rivière
pour combler les gouffres que tu as souffert

dimanche 29 juin 2008

mille et une


ombre sans ombre
phrase sans mot
le noir le vide
l’insoutenable infini
non pas vraiment
juste le couloir entre deux portes
de deux bras qui m’emportent
un tourbillon
la vie
et puis…

troque troc trope-là

j’ai mille endroits à l’envers
j’ai mille feux à l’enfer
j’ai mille diables à se taire
j’ai mille diapasons en souffle d’air

j’ai mille ans mis longtemps

j’ai mille histoires entrave au firmament
j’ai mille temps à l’art mourant
j’ai mille tonneaux de colle à prendre
j’ai mille rouleaux à se détendre

j’ai mis mon pied dans la chaussure
j’ai mille écueils en lieu d’usure

j’ai mille indiens à peindre
j’ai mille combats à éteindre
j’ai mille tambours à blanchir l’eau
j’ai mille usines en greffe de peau

j’ai mille étés au plafonnier
j’ai milité pour les damnés

j’ai mille attentes au garde-fou
j’ai mille univers sans dessus dessous

et même j'ai... mille bras autour du cou
pour dire
...

jeudi 19 juin 2008

Mon ange

 

 

élégance raffinée
charme aimant de touches
charnelles rouges
épouse troublante de mon désir
de la pointe de tes pieds
à tes cheveux déesse
de la Grèce ancienne
belle au sourire
ouvert offert
à mon regard épris
captivante d’amour
ensorcelante de mon trouble
enserrée de mon cœur
les perles de ta beauté
nue sur les draps bleu cyan
gorge sirène offerte à l’océan
de tes seins roulant
fleurs fleuve d’une fraîcheur brûlante
au corail rose posé
sur ta peau de sable
perdue en toi
pour tout t’aimer
te dire de ma bouche
la profondeur de mes secrets
aux phalanges de mon rêve
te prendre en nous
toutes voiles battantes
hisser au mat de tes soupirs
mon corps brillant de ton plaisir
mourir royaume de sous la mer
ma reine ma sœur mon amie
mon amante de la vie
au ciel de l’extrême attirance
je t’aime tout simplement
de ta présence

dimanche 15 juin 2008

lumière blanche


 

lumière blanche
mes beaux habits du dimanche
enfermés mes seins d’acouphènes
zippée ma peau de partout
sans mauvaise humeur
puisqu’une nuit dans les draps nue
il n’en paraîtra plus
lumière blanche et camisole d’amarante
robe d’armure en porcelaine d’épouvante
ventre serré
fesses en coupole
cristallerie morte de gerbière
en ascenseur d’eaux fortes
au fond de moi je rigole fort
de larmes en rire phréatique
alimentant la nappe dessous sulpice
les mots d’iris plein les poches
…quelle ruine que l’acropole de l’ennui
non je ne parle pas espagnol
juste un peu de sanscrit
la nuit autour d’une bougie
lumière blanche
lumière blanche
mes beaux habits du dimanche
enfermés mes plus beaux atours
zippée cadenassée ma peau
au millier de mes amours
la roue tourne tourne
autour d’une île
cheveux en crête
et cœur joyeux
sourire d’un accent
au goût merveilleux
shiva indienne muraille de l’invisible
aux frontières du possible
oui c’est ça
lumière blanche
lumière blanche
déshabille moi de tous tes bras
prends moi dans tes couleurs
dans ton oeil comme je suis
de toute façon je ne suis pas d’ici
je suis d’ailleurs
de là-bas
du pays qui rouille
du sang de l’Aslétie
…du bleu comme toi
et voilà je suis
enfin dans tes draps
à te parler tout bas
comme je sais
que tu ne sais pas

dimanche 8 juin 2008

it might as well be spring


Dans l’inconnu de demain
dans la fièvre d’un refrain
j’écris l’histoire sans fin
de ton amour qui me porte
berceuse de mes nuits
sourires de mes jours
dans la caresse de ta joue
dans le souffle si doux
qui passe entre nous
j’écris la tendresse sans fin
de ton cœur qui m’emporte
berceuse de mes nuits
sourires de mes jours
je t’aime
dans la couleur de tes yeux
et le vent dans tes cheveux
est la main de mes baisers
quand tu me prends dans tes mots
sur la mer sur les îles
sur les plages sur la ville
partout où tu es je suis
et dans l’étreinte du jour et de la nuit
j’ai le goût de toi
j’ai le goût de nous.

jeudi 29 mai 2008

Une cerise en coeur sur un lit de lys blancs

 

Sur le coin de tes lèvres
Sur le point d’éclore
A l’échelle du rêve
Au bord des commissures
A l’endroit même
Où le sourire s’ouvre
Glisse et se fond de désir
Aux accents de la Lune

Un jeu d’étoiles
Deux enfants de la balle
Un je nous posé
Un long baiser
Un goût de toi
Des mots d’amour

Une cerise en coeur
Sur un lit de lys blancs

Sur un trouble d’émotion
Sur le point de venir
Au printemps endormi
Au bord des saisons
A l’instant même
Où le sourire s’efface
Triste et se fend d’un éclat
Dans l’air d’une fanfare

Un rire d’étoiles
Deux rires d’enfants
Une plume d’aile
Une chatouille
Une caresse
Des mots de grands

Une cerise en coeur
Sur un lit de lys blancs

Sur le bord de tes yeux
Sur le point d’arriver
Aux stances de l’avenir
A la chanson qui vient
A l’amour même
Ou le sourire se prend
Se donne effluve
D’une musique vivante

Une danse d’étoiles
Deux vies d’enfant
Un toi émoi égale à nous
Une flèche
Une vie
Des mots d’innocence

Une cerise en coeur
Sur un lit de lys blancs

samedi 24 mai 2008

*A ne pas effacer


on ne badine pas avec les mots
d’ailleurs avec tout ce qui peut blesser
la déception est-elle pire qu’une trahison
et puis qui de vous deux a trahi l’autre le premier
qui fut le sourd
qui fut muet
au tout début ou à la fin
la seule chose qui soit certaine
c’est la souffrance

je lis des mots et je me tais
il y a eu assez de coups de pinceau
tant de couleurs superposées
de traces croisées et recroisées
d’entrechats légers
jusqu’au rouleau de papier peint
qui se fond en blanc
sur les murs de la folie

pourtant il faut bien que je dise
parce que moi aussi je sais
sans doute moins bien
sans la colère
pas encore
j’espère jamais
alors je réponds à un souvenir
pour ne plus jamais le rencontrer

mais
j’ai confiance dans mon présent
et toi aussi monsieur du ciel
qui veux suivre les routes du silence
car si le trouble sonne l’impertinence
il y a
le blanc qui résonne de l’innocence

je souris touchée de phrases qui me parlent
je comprends ce qu’elles me disent
même si elles signifiaient tout autre chose
je prends tout ce qui me touche
plus que des signes je crois à l’amour

mardi 20 mai 2008

asletius


je me fais l’éloge d’une casserole
la mienne
sauvée des eaux

ô toi belle Italienne
lagustina des terres d’Asie
qui berça toutes mes insomnies
turbulente insuffleuse d’harmonie
de ton eau gazouillante ravie
tu tiras de mon jardin l’élixir
camomille et verveine
pour les soupirs
avoine et viorne
pour un doux délire
et la passiflore des tilleuls
ultime remède pour m’endormir

la sagesse s’ébrouait du bout du manche
des nuits chantantes ma casserole
je bus de toi des tasses immenses
à laver de mon corps tous les mauvais esprits
que de la petite mort ne fus-je cueillie
des centaines de fois ma chère amie

ainsi ma belle casserole chérie
perdue dans le silence de ta nuit
tu restes encore l’aurore de ma vie
à me fermer les yeux de ton sommeil épris

mercredi 14 mai 2008

Conte à rebours


 

le soleil m’éclabousse
la peau de pointes rousses
entre mes cheveux poussent
les fils de la blondeur des champs

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

tous les oiseaux gazouillent
sous l’air d’un faux été qui grouille
les mares sèches sont sans grenouille
du soleil il n’y a déjà plus d’étang

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

les rues deviendront bientôt désertes
derrière les fenêtres entrouvertes
les rideaux tirés crieront à l’alerte
ne plus bouger trop accablant

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

les enfants pleurent la peau brûlée
des vapeurs des usines polluées
des gouttes pleuvent à la récré
mais tout le monde est content

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

si le ciel s’obscurcit enfin
d’un nuage poussé par l’air marin
il ne sera que pour demain
pour les pas sur les pavés luisants

ce n’était qu’un faux printemps
drôle de saison drôle de temps

je ne te parlerai pas de l’été
d’ici là le printemps l’aura grillé
l’hiver par dessus l’automne aura sauté
les saisons auront terminé d’être un an

dis-moi c’est quoi le printemps
drôle de question drôle de temps


le soleil m’éclabousse
la peau de pointes rousses
entre mes cheveux poussent
les fils de la blondeur des champs

maman c’est quoi le printemps
une drôle de saison mon enfant

samedi 10 mai 2008

Μου λείπεις



le silence se noie de transparence
n’y aurait-il plus rien à découvrir
plus de fenêtre à entrouvrir

tant de choses sont restées suspendues
au coin de tes lèvres rivées par l’inconnu
tant de fils lancés que je me suis perdue
dans l’écheveau de ta peau en tissu

et tous les secrets resteraient-ils sans avenir

le vide éclaire l’intemporel
l’être que tu es s’est effacé
mes mains ont fini de te toucher

tant de rêves se sont mis en couleur
aux rivages de la folie et de la peur
tant de tristesses ancrées des profondeurs
qui me brisaient en lames de malheur

et tous les manques se fonderaient-ils dans l’oubli

l’absence devient une présence
le blanc une gomme à effacer le présent
la solitude le seul espace du temps

tant de matins remplis d’espoirs
au soleil qui chassait les idées noires
tant de paroles devenues si dérisoires
au regard d’un corps qui a cessé de vouloir

et tout le reste de l’amour se serait-il envolé

dimanche 4 mai 2008

Un caillou dans mon sabot

j’ai mal au pied
je ne sais pas pourquoi
est-ce mon sabot
est-ce la route
ou est-ce moi
et si c’était mon pied
mon pied mal luné
mon pied s’écorchant
de doutes mal fondés
j’ai mal au pied
j’ai mal à l’amour
j’ai mal aux mots
j’ai mal partout

mon pied a mal
mais l’autre pied lui ne dit rien
il aime
il avance en silence
il n’existe pas
il est sans souffrance
il m’emmène
entraînant son double

j’ai deux pieds
et un caillou dans mon sabot

j’ai mal au sabot
je ne sais pas pourquoi
est-ce le bois
est-ce le savetier
et si c’était moi
qui m’inventais
l’histoire de l’arbre
meurtri dans sa chair
et qui dirait tu marches sur moi
à chaque pas de travers

décidément
j’ai un caillou dans mon sabot
un trou dans mon maillot
un nœud dans mon cerveau
un clou dans mon ego
un ouragan dans mon verre d’eau

samedi 26 avril 2008

De la lucarne à la porte


L’amour est passé devant la porte
il a regardé une fois
il a regardé deux fois
une fois en passant
une fois en repassant
et puis le jour passant
l’amour repassant
est entré en courant
a traversé tous les étages
et sur le palier sans ascenseur
après avoir écrit un cœur
s’est envolé par la lucarne du bonheur

L’amour est repassé devant la porte
il a lu une fois
il a lu deux fois
une fois à l’endroit
une fois à l’envers
et puis les lettres se mêlant
l’amour en aimant
est entré en criant
a traversé toutes les pages
et sur l’épilogue sans fin
après avoir saigné tout son cœur
s’est envolé par la lucarne du bonheur

l’amour s’est dépassé devant la porte
il n’a pas regardé une fois
il n’a pas regardé deux fois
ni en passant ni repassant
il est entré tout simplement
a traversé tous les plafonds
et sous le toit sans fin de la maison
après avoir laissé parler son cœur
s’est envolé par la lucarne du bonheur

L’amour ne repassera plus devant la porte
il est déjà passé une fois ou deux
un jour il est entré
et du toit n’en est jamais sorti
car la lucarne du bonheur
c’est le seul chemin qu’il a pris
qu’a marqué tout son cœur
celui qui mène
de la porte à la vie


Asl& des brumes

(je veux dire l’amour sort par la lucarne pour entrer par la porte ; et sans lucarne il n’y aurait pas de porte…je deviens difficile à m’expliquer…en fait après la lucarne il n’y a plus de porte…mais s’il n’y avait pas eu de lucarne, il n’y aurait pas eu de porte…Finalement c’est juste l’image d’une porte en bas pour atteindre une ouverture en haut qui lierait le bas et le haut, et qui serait la vie dans un cercle éternel…je ne sais pas mais c’est plus simple encore : c’est d’aimer tout simplement... il suffit d’entrer !)

mercredi 23 avril 2008

S'Agapo

il manque des pages au cahier
des perles au collier
des fleurs au jardin
des couleurs au matin
il manque des mots à l’histoire
des reflets au miroir
des jours au passé
des pluies à l’été
il manque des flammes à l’amour
des allers sans retour
des ailes à mon coeur
des cris fous de douceur
il manque des rimes au poème
des lettres à je t’aime
il manque de tout au bonheur
il me manque toi quand tu pleures

dimanche 20 avril 2008

Autodérision et rire des mots en vue d’une libération prochaine


 

rangement d’incertitude
ou effritement de l’exactitude
c’est de l’oubli
qu’importe
je baigne dans le cosmos de l’à peu près pas certain
en défaillance du ciel de mes connaissances
je n’aligne pas les étoiles
en zigzags brisés
je leur parle à chacune d’elle
les appelant du nom qui me convient
puisque entre nous
c’est le caractère unique d’un seul lien
je ne parle pas poète non plus
je parle Asl&tien et je viens…de rien
enfin presque
je viens
d’une étoile à une étoile
du bout à une autre
je suis une étoile-soupir
je suis une étoile-sourire
pour éloigner l’ultime larme
de l’oubli
je salue les branches en chacune d’elles
de toutes celles de la galaxie à moi incertaine

c’est compliqué et c’est si simple
le ciel d’Aslé
comme mes cheveux en résumé
qui sont l’appel d’un adieu
à être coupés pour repousser
car je frise trop
c’est bien connu
de mon coiffeur l’apogée
lorsque je lis à son plafond
les vestiges d’un temps passé

j’ai trois façon de me coiffer
à gauche
à droite
et au centre

mais je prends la quatrième
de rire aux étoiles qui m’aiment

qu’importe la Lune
du moment qu’elle soit en phase
je souris
je souris fort si c’est possible
virgule ou pas
tu comprendras
j’ai un soupir moi aussi
j’ai un silence
qui parle mieux qu’une danse

en quelque sorte j’écris pour me taire

parce qu’en vérité
moi
je n’ai jamais eu qu’une seule étoile
à qui lui dire tout mon amour
dont mes yeux brillent
une étoile
une étoile à la fois
mais pas l’une après l’autre
non
une étoile toujours
des étoiles
qui filent ou pas

c’est à n’y rien comprendre
je sais
c’est une libération pour moi
de pouvoir dire
tous ces mots qui courent dans ma tête
je me perds je sais bien
mais je me grise aussi
il me faut ça
pour
pour je ne sais pas
pour arrêter la tristesse de mes mots
pour










...rire
(j'ai trouvé une photo)

samedi 19 avril 2008

Les mots venus



laisse-moi lire
ta peau de cet autre toi
de celui qui sait
de celui qui te connaît
de celui qui t’aime
laisse-moi être
le champ de fleurs sauvages
le baume pour étreindre vos deux cœurs
et parfumer
de douceur le silence de vos baisers
laisse-moi pousser en toi
de l’homme et de la femme
les regards intérieurs
ceux qui se vident
et se remplissent l’un de l’autre
de ces flots
de cette mer
laisse-moi être
la vague
unissant la plage au rocher
la faille à l’étincelle
la flamme à cautère
l’amour aux lèvres de l’infinie chaleur
laisse-moi te dire
que je vous aime
dans le tourbillon
de vos deux corps
comme une île
laisse-moi devenir
ce qui n’existe pas encore

vendredi 18 avril 2008

Quelle heure est-il ?



Je me sens vide comme si depuis des mois je n’avais eu que des mots en moi, mais tu es là ma source et peu à peu je m’emplirai de nouveau de toi. Je ne jouerai pas le concerto de l’absolue détresse bien qu’ayant tout perdu de nos conversations puisque nous en aurons d’autres. Moi qui n’ai jamais rien effacé voilà que d’un malheureux clic sur une croix j’ai envoyé dans le vide des années de ma vie parce que c’est ça aussi. C’est assez terrible quand même. Ce matin en me réveillant je me suis sentie trois années en arrière, seule et triste jusqu’à ce que tu reviennes doucement me parler. L’heure était si grave mais mon amour pour toi me garde et ton amour me porte, je ne pleurerai pas des souvenirs, la vie est devant de ta voix souriante, toi je ne t’ai pas perdue, c’est ce qui est de loin le plus important, c’est l’essentiel. J’aime t’apprendre un peu chaque jour, comme tout à l’heure à travers tes photos te reconnaître dans les rues de la ville qui t’as vue naître, t’imaginer chaque fois un peu plus réelle, te sentir proche comme en ce moment sur ce cahier où j’écris à l’encre indélébile et que rien ne pourra faire disparaître. Tu es dans ma vie. Tu me fais des adieux à ma tristesse, tu me fais du bonheur d’exister, tu me fais de la tendresse quand je m’abandonne dans tes bras, tu me fais m’oublier, tu me fais devenir toi et j’ai des milliers de mains pour construire la plus haute grue qui soit et qui portera tous nos rêves. Tu m’ouvres le cœur et tu m’ouvres la bouche pour dire ce qui vit au fond de moi, ce qui bat, mais doucement parce que tu es douce comme lorsque tu berces mes nuits par ta seule présence.

crédit photo : Jeanne

mardi 15 avril 2008

histitie


Je suis en incubation de mots, de ces mots qui s’assemblent quelque part pour se déclarer lorsque je serai prête pour l’irruption de moi.
En attendant l’instant magique, je me glisse à écrire quelque poème texte asl&tien…
Voyons voir autour de moi
j’ai une inspiration de déluge
alors o k pour les rimes en –uge
bouh ! c’est dur à trouver
voyons voir autour de moi
mais en fermant un oeil
et en tournant très vite
ouizzzzzzze toupie
alors o k pour les rimes en -i

ma douce belle ma chérie
j’ai toutes les peaux pour le tipi
car j’ai chassé durant toute la nuit
traquant les bêtes de l’insomnie

ma douce belle bergère ris
si d’un de tes moutons ravis
nous préparions un méchoui
alors nous inviterions tous nos amis
les oursonnes et les ours compris
pour la spéciale mega fête des esprits

ma douce belle et tendre égérie
mes mots ce matin sont tombés du lit
et là ils se puzzlent polissons impolis
sur le plancher en traces de fourmis
s’éparpillant d’une bataille de riz

ma douce belle toi à qui je dis
si je me meurs en cet instant précis
c’est de ta présence à mes côtés alanguie
de ton odeur au coeur de mes envies
de ta main de ton pied aux ongles vernis
de la robe de ton corps couleur de la vie


ma douce belle je dois m’arrêter ici
car il est des mots d’amour ami
qui sous la vertu d’oreilles non averties
transformeraient l’ange en diable cramoisi


je t'aime, je t'ai pris une photo du Frioul
que j'aime aussi beaucoup, là c'est toi
qu'il vise hein !!!

samedi 12 avril 2008

Soleil

j’ai
dans la tête
du soleil
un pied
deux pieds
des pieds
des claquettes
des socquettes
des sourires
des baisers
des ailes
un cœur
deux cœurs
le soleil
et un
et deux
et deux soleils encore
mon amour
mon amie
j’ai toi dans la tête
j’ai toi
j’me sens bien
j’me sens bête
j’ai jeté mes chaussettes
par la vitre grande ouverte
j’me sens bien
j’ai du soleil
qui roule sous les paupières
j’me sens bien
j’me sens prête
à te prendre dans mes bras
pour t’emmener où tu voudras
j’me sens bien
j’ai de l’amour
qui pousse au bout des doigts
j’me sens belle
j’me sens pleine de toi
je t’aime
je t’aime
à te l’écrire des milliers de fois
ce soleil
qui bat en moi
c’est toi
j’me sens bien
j’me sens belle
en princesse des lilas
j’me sens douce
quand tu es là
j’me sens bien
j’ai du soleil
qui brille en moi

mardi 8 avril 2008

parfois il y a aujourd'hui


Parfois mon cœur appelle des mots, il veut saigner d’un long filet d’encre et se laisser prendre naufragé dans la tourmente simplement pour être sauvé par l’amour d’une belle caravelle blanche.
Parfois mon cœur souffre des mots qui manquent comme les touches d’un piano qui ne pourrait plus jouer à quatre mains alors il pleure ocarina d’appeaux au seul souffle d’un feu de bois pour que l’âme du violon vienne le cueillir avant que ne se fane le bonheur.
Parfois mon cœur me fait défaut quand il ne sait pas ce qu’il lui manque, alors il s’envole dans une cascade de larmes qui descend la montagne des jours heureux pour que tu viennes boire à sa fontaine, toi qu’il assoiffe par son silence.
Parfois mon cœur se meurt d’amour quand je te sens si triste pour ses mots qui sont gravés au burin de la vie, dans cette pierre que rien n’efface de tous les sentiments qu’un corps puisse porter, mais puisqu’il t’aime malgré toutes ses peines et que son cœur a des « parfois » comme le mien… des parfums de partage qui ne s’oublient pas alors mon cœur te retiens et vous retiens parce que je t’aime.
Parfois je pleure tu sais, mais plus tout le temps, mon cœur c’est pour aimer.
Et je t’aime.

dimanche 6 avril 2008

Ta Chaussure

dans la supplique d’une garde-robes de plaisir
ou dans l’espace sans fin d’un rédhibitoire désir
que ne saurais-je dire qui viendrait me rougir
si ce n’est ce soulier tantale rouge du cuir
de celle qui un soir de bal le portât au partir
d’une aventure diablesse tragédie de maudire
la belle enfuie ne me laissant plus qu’à venir
le nubuck sang de la nuit de tous nos délires

d’elle elle ne laissa que la grâce d’une chaussure
avant de s’élancer nue à la main l’autre pointure
et du ponton plonger aux vagues de l’embrasure
d’un soleil levant les yeux en bride d’une flotte d’azur
de mille poissons volants qui jamais ne la crurent

alors que vivante elle se noyait morte de l’impur
je gardais précieuse en mon sein la divine blessure
qui de l’amour cruel m’enchaînait en éternelle clôture
de toujours rechausser les deux pieds en originelle posture

Asl&



(seconde version…la première est dans les caves dAsl&DuFrioul…)

jeudi 3 avril 2008

le titre était à sortir

 

c’était dans une rue

il y avait moi mais je n’en suis plus si sûre
tu marchais et je ne voyais que tes chaussures
le chat avait bondi de derrière une voiture
alors tu t’étais plaquée le dos au mur
tu avais peur ça j’en suis sûre
car je le lisais au crin de ta chevelure
tu lâchais de grosses bordées d’injures
le chat avait levé sa patte de griffure
ton beau visage allait se perdre en beigne mûre
et ton sang marqueter tes si jolies chaussures

je devais être là maintenant j’en suis sûre
pour arracher un morceau de ma robe de bure
pour éponger en hurlant toutes tes blessures
juste pour ne pas salir tes si belles chaussures
sous mes pieds nus j’entrevoyais la déchirure
du sol criblé de toutes les écritures
l’histoire s’écrivait au fur et à mesure

c’était dans une rue ça j’en suis sûre
tu avais mis tes nouvelles chaussures
les vieilles s’étaient laissées mourir d’usure
quant à mes pieds à moi nus de la froidure
ils chantonnaient en claquant de la gelure
de celle qui s’écrit lorsque l’on sort de l’épure
une fois le chat parti et que plus rien ne dure

j’avais mis ma robe de celles quand je jouais ben hur
d’ailleurs nous sortions d’un film appelé la déchirure
le chat t’avais dévisagée ça j’en suis sûre
bien qu’il n’ait fait que lacérer tes chaussures
de mon regard jaloux te plaquant contre le mur
j’enveloppais ton corps de ma robe de bure
et comme le chat qui rôdait d’une belle impure
c’était ma main qui s’accrochait à ta figure
puis tout se mettait à filer craquant les coutures
je t’usais le portrait au reste de ma déconfiture

c’était dans cette rue à la sortie de MontSégure
quand tu m’as dit mon chat s’appelle Arthur
et que je t’ai répondu bizarrement j’aime tes chaussures
je me souviens maintenant cruelles de notre signature
de nos jeux sang maux bordés de la mer d’Epicure
des poubelles renversées aux dames de l’écriture
de nos drames de soufflets en grotesque fioriture
je souris même de t’avoir aimée en bassesse luxure
et de ne nous être jamais regardées qu’en miniature

c’était dans une rue

vieille d’il y a vingt ans à l’aube des ans en majuscules
alors que le chat s’éprenait d’amour enfin sans recul
la souris se mit à battre la semelle d’une paire de chaussures

je crois bien que je t’aimais car au moins ça j’en suis sûre

...