samedi 28 février 2015

Claudia

Le train souriait, pourtant elle n’y voyait rien mais elle savait que le train souriait, elle disait : « Vois le train sourit ! » et je lui répondais invariablement : «  Mais c’est bon je le vois que le train sourit ! »
Ses seins claquaient, il faisait encore bon, c’était l’été de la dernière saison, elle n’y voyait plus rien du tout, mais elle avait encore sa raison, elle avait toujours raison, le train souriait.
La mort incertaine n’avait pas encore pris tous ses galons, elle me prenait la main et la serrant tendrement, clamait haut et fort comme pour cacher la peur qui nous étreignait : « Vois le train sourit ! »
Le train souriait, il m’emmenait certaine de la retrouver à mon retour. Ce retour de cet autre monde dans lequel elle n’existait pas, où je n’existais pas non plus.

« J’ai nos mots d’amour sur le quai, tes seins vibraient, je n’avais pas encore les miens à effacer, je savais juste que tu m’aimais. Ne t’inquiète pas, le train  sourit et avance avec ton sourire. » 

lundi 16 février 2015

Impromptu n°4

Chanson d’auto (sing in my car)

“Alone in my car
I hear the song
The same I love
Four minutes before
The long a-way
Where this is started
And finished
In a lovely rounding trip
And it’s my live is missing
Always re-beginning-ning-ning-ning
My pops English-ning ning
Doesn’t understand-ing me
A meaning
I’m a poor poor Poland-ing
Jewelries three

finishing-ing in the pool ending…” 

samedi 7 février 2015

Impromptu n° 3


 "Mes yeux pleuraient sans cesse de mélancolie mais je ne devins aveugle qu’après qu’elle m’eut quittée. "

(sans aucun mystère à présent)

Plusieurs mois que je me tente pour un téléphone intelligent, alors que le mien fait tout ce dont j’ai besoin. Des semaines à comparer, à voir des prix s’effondrer, à espérer que le mien rende l’âme et que j’achète celui si mirobolant qui en plus  prendra ma carte sim si spéciale…
Et puis, une fois, parce que la Belgique n’est pas loin, je me suis retrouvée avec ce long rectangle protégé de simili cuir blanc un peu sale c’est vrai , au fond de mon sac, côtoyant mon tout petit de rien du tout qui tient si bien dans ma poche, mais que j’abandonne au fond de mon sac les jours de piscine.
[…]
­Je me suis demandé€ s’ils n’avaient pas communiqué  entre eux, c’est vrai deux téléphones au fond d’un sac, un intelligent et un autre un peu moins (le mien), deux cultures, deux générations, des questions partout…dans un sac au fond d’une classe désertée, franchement tout cela m’a portée durant deux heures à éviter ce que l’on ne doit jamais dire, et que je me disais dans ma tête :
« Pardon Madame, maman de votre fille, je vous remets l’objet si intelligent, qui vous a fait défaut pour communiquer avec votre fille, car voyez, même sans lui nous avons pu communiquer…


…(bref) j’ai rendu le téléphone à Cherazade , avec la promesse que je ne le reverrai  plus .