Le
train souriait, pourtant elle n’y voyait rien mais elle savait que le train
souriait, elle disait : « Vois
le train sourit ! » et je lui répondais invariablement : « Mais c’est bon je le vois que le
train sourit ! »
Ses
seins claquaient, il faisait encore bon, c’était l’été de la dernière saison,
elle n’y voyait plus rien du tout, mais elle avait encore sa raison, elle avait
toujours raison, le train souriait.
La
mort incertaine n’avait pas encore pris tous ses galons, elle me prenait la
main et la serrant tendrement, clamait haut et fort comme pour cacher la peur
qui nous étreignait : « Vois le
train sourit ! »
Le
train souriait, il m’emmenait certaine de la retrouver à mon retour. Ce retour
de cet autre monde dans lequel elle n’existait pas, où je n’existais pas non
plus.