dimanche 11 mai 2014

Aparté en marge de l'histoire d'Inshitayatoo

Au commencement je ne les voyais pas, elles n’avaient aucune apparence physique, elles étaient deux
âmes nuageuses sorties de mon esprit et qui s’étiraient à l’infini.

Je leur ai d’abord inventé un nom, un nom qui n’existait nulle part ailleurs que dans ma tête, leur créant une identité de voyelles, d’un pays de soleil levant. Cela se précisait mais c’était encore assez flou. Alors j’ai plissé les mots comme on plisse les yeux et j’ai vu la ville d’Amakashiskoia se dessiner sous les signes noirs qui grouillaient sur la feuille. Puis en m’approchant, en frottant un peu l’encre, j’ai su le destin lié d’Inshitayatoo et d’Alaomista.

samedi 3 mai 2014

Sous le vent

Sur le chemin des heures de marche, elles s’arrêtaient à la tombée du jour, sur une petite
hauteur ou sous un arbre, elles puisaient alors dans leurs regards toute la lumière des étoiles, puis s’endormaient dans les bras l’une de l’autre. Les nuits étaient de plus en plus belles et les réveils gorgés de leurs tendres baisers. Au petit matin, elles repartaient sans hâte, certaines de leur destinée…et plus elles avançaient, et plus les jours passaient, et plus le temple se bâtissait de leur amour.

Il y avait des fenêtres qui s’ouvraient sur le jardin des quatre saisons, une rivière qui traversait des prairies, un lac au bleu profond, un escalier en colimaçon pour descendre dans l’antre de la terre et écouter les frissons des volets blancs et bleus se soulever sous le vent, des volets blancs et bleus en bois d’iroko avec des étoiles au milieu…

Le carnet d’Alaomista s’emplissait des dessins de leurs rêves.