vendredi 28 août 2009

le bateau vivant



 
ils sont où les petits mots d’amour
les tous petits qui naissent avec le jour
sur les lignes du plancher
il y a ce cri qu’on avait volé
un peintre torturé
gravé d’hivers nordiques
de fins d’été séchées de la pluie
trois gouttes sont tombées du plafond
ils sont où les petits mots d’amour
les tous petits qui naissent avec le jour
la porte de l’armoire a dans ses nervures
le corps trituré d’une femme liane
de la chirurgie de la nature d’un arbre
j’imagine une forêt sombre d’Amazonie
ils sont où les petits mots d’amour
les tous petits qui naissent avec le jour
le refrain devrait pouvoir s’éloigner
les arbres aux branches jouent les torturés
je compte les balancements jusqu’à cent
j’additionne en centaines sur mes doigts
compter compter compter compter
chapelet de nombres dysorthographiés
pour enterrer les petits mots d’amour
ils sont où les petits mots d’amour
les tous petits qui naissent avec le jour
et revoilà le refrain marteau de toujours
sous l’enclume de la feuille de bitume
le temps avoue à ma torture : fini fini
fini les tous petits mots d’amour…
ils sont où les petits mots d’amour
les tous petits qui naissent avec le jour
je brûle en peau le sang rougi aux joues
les petits mots d’amour sont là
où ils se parlent sans moi
le jour passe
le calendrier reprend sa place
une croix résonne au creux de mon ventre
pourquoi craquer en bois mort maintenant
demain j’écrirai une grande lettre d’encre
avec tous les petits mots d’amour
les tous petits qui naissent avec le jour…

"les petits mots damour sont là
sur le bout de la langue
dans chaque rayon de lune
dans chaque rondeur de la belle
dans chaque cri du mistral
lui qui sait crier
les mots damour sont là
en suspension
dans chaque pétale
dans chaque mot
qui brille
dans chaque inspiration ils sont là
toujours"
Ecrit par : jeanne | samedi, 29 août 2009

mardi 25 août 2009

le bateau blanc



 

ailleurs
peut-être pas si loin
dans l’inconnu d’un rêve aimé
quelque part
habité de la confiance
maison d’arbre
de paille et de silence
de paroles aux mots pour dire
de mains prises en vivres d’exister :
les mains
pour tout comprendre de la vie.

ailleurs
partage en heure bleue et temps de solitude
écrire des pages et des pages de bonheur
les pleurer au soir de la marée
aimer la vague qui tout efface
qui déshabille les yeux de la nuit
à la ponce douce d’un grain salé.

chaque matin naître un bateau
chaque matin gagner un peu plus
la fine transparence de l’invisible
faire de l’aube une pêche nouvelle
dessiner les mains toujours les mêmes
celles qui prennent la source au jour qui vient.

mardi 18 août 2009

l’heure noire




je le sens
je ne traverse plus les mots
sortie des sables mouvants
je me frotte les os au soleil
comme une petite vieille
oui
j’ai coupé la rivière
mais pas la bonne
j’ai coupé celle de l’alimentation générale
je le sens
en moi plus rien n’est irrigué
j’ai peur des grands mouvements
de bouger et de me casser
ma tête se promène dans tes phrases
j’entends d’hier tes je t’aime
ta voix glisse en spirale sur mon oreille
je me penche pour qu’elle tombe
comme une longue goutte d’eau
pour réveiller tous mes frissons
je suis là
 au labyrinthe des mots
je le sens
c’est toi le fil
dans lequel je dois me perdre
je t’aime
et mon amour à dire est au sec
échoué quelque part sur une plage
je le sens
je ne traverse plus rien
mes pieds ont besoin de la boue
mes mains d’être des ailes
mon coeur d’être contre le tien
un mur est tombé pour toi
le bon mur
celui à ne plus jamais rebâtir
il faut que je me batte
mais je sais me battre
tu es là
toi seule tu es la mer
celle contre laquelle on ne dresse rien
de t’écrire viennent les vagues
je le sens
je suis bizarre
je m’ouvre doucement
à l’air frais qui coule dans mes veines
cette femme
légère légèreté de l’être
je me lève de la pierre assise
l’heure noire vient de passer
le soleil agrippe la cime des arbres
je passe la main dans mes boucles d’or
je souris d’un air béat au miroir
oui c’est moi
le bonheur me traverse
mais je sais d’où il vient
il ne partira pas…

vendredi 14 août 2009

Nouvelle Vie

 




J’ai vu la Lune en plein jour
en plein milieu de l’été
et en plein ciel de l’ouest
je me souviens…

A la Lune en cercle dans un carré
sous les paupières brunes
passaient les anges en défilé
la folie de travers riait en coeur sur la joue

Un treize juin deux mille et des confettis
une asléïde se pliait l’âme en bleus
 au corps de la pluie

Le col haut menton rentré
tant de matins à reculons
avec si longtemps parqué sur le cou
le pourpre d’une profonde honte

Les murs à raser la prison à se voiler
la bouche fermée un aveu à s’avouer
les yeux baissés encore plus cernée
et la hâte de s’enfuir
pour tout recommencer

A la Lune en cercle dans un carré
sous la plume offerte d’aujourd’hui
que dire d’autre que la force qui me porte
celle qui ouvre les yeux libres
qui me  fait tenir debout
malgré le chant qui souffle sur mes faiblesses
et qui dit « viens je t’emmène,
demain n’existe pas encore… »

NON je n’irai plus au fond de moi
maintenant que tu es là…reste
toi que j’aime de si loin

J’ouvre des livres des films
des regards des paysages
des ailleurs de moi et des autres de toi
qui me parlent si fort
quand tu me tiens la main
que la nuit brille d’endroits précis
…alors tous les mots sont à suivre
qui viennent pour écrire cette nouvelle vie

mercredi 5 août 2009

Je t’aime


 



pourquoi
me taire
comme un volet mal fermé

les mots d’amour
les laisser courir sur mes lèvres
cet abandon
aimer
c’est faire confiance

je n’ai jamais autant dit et écrit je t’aime
avec toi tout est si nouveau
je t’aime je t’aime
en large
en travers
et en croix s’il le faut
je souris
tu es la semeuse de tendresse
qui fond au fond de moi
et sur ma peau
je lis tes mots
et dans mon verre coule de l’eau

je me souviens de tout

je respire
un autre goût
un goût que j’avais oublié
plutôt un goût que je n’ai plus
ce drôle de goût dans la bouche
de nouveau ouvrir les yeux le matin
et respirer
du dehors cette odeur d’herbe brûlée
de feu éteint à l’aube fraîche
cette nuit j’ai dormi
je ne me suis pas assise au milieu du lit
pour consumer mes idées grises
une heure deux heures trois heures
non cette nuit j’ai dormi
parce que je sais que tu m’aimes