mardi 18 août 2009

l’heure noire




je le sens
je ne traverse plus les mots
sortie des sables mouvants
je me frotte les os au soleil
comme une petite vieille
oui
j’ai coupé la rivière
mais pas la bonne
j’ai coupé celle de l’alimentation générale
je le sens
en moi plus rien n’est irrigué
j’ai peur des grands mouvements
de bouger et de me casser
ma tête se promène dans tes phrases
j’entends d’hier tes je t’aime
ta voix glisse en spirale sur mon oreille
je me penche pour qu’elle tombe
comme une longue goutte d’eau
pour réveiller tous mes frissons
je suis là
 au labyrinthe des mots
je le sens
c’est toi le fil
dans lequel je dois me perdre
je t’aime
et mon amour à dire est au sec
échoué quelque part sur une plage
je le sens
je ne traverse plus rien
mes pieds ont besoin de la boue
mes mains d’être des ailes
mon coeur d’être contre le tien
un mur est tombé pour toi
le bon mur
celui à ne plus jamais rebâtir
il faut que je me batte
mais je sais me battre
tu es là
toi seule tu es la mer
celle contre laquelle on ne dresse rien
de t’écrire viennent les vagues
je le sens
je suis bizarre
je m’ouvre doucement
à l’air frais qui coule dans mes veines
cette femme
légère légèreté de l’être
je me lève de la pierre assise
l’heure noire vient de passer
le soleil agrippe la cime des arbres
je passe la main dans mes boucles d’or
je souris d’un air béat au miroir
oui c’est moi
le bonheur me traverse
mais je sais d’où il vient
il ne partira pas…

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