jeudi 29 mai 2008

Une cerise en coeur sur un lit de lys blancs

 

Sur le coin de tes lèvres
Sur le point d’éclore
A l’échelle du rêve
Au bord des commissures
A l’endroit même
Où le sourire s’ouvre
Glisse et se fond de désir
Aux accents de la Lune

Un jeu d’étoiles
Deux enfants de la balle
Un je nous posé
Un long baiser
Un goût de toi
Des mots d’amour

Une cerise en coeur
Sur un lit de lys blancs

Sur un trouble d’émotion
Sur le point de venir
Au printemps endormi
Au bord des saisons
A l’instant même
Où le sourire s’efface
Triste et se fend d’un éclat
Dans l’air d’une fanfare

Un rire d’étoiles
Deux rires d’enfants
Une plume d’aile
Une chatouille
Une caresse
Des mots de grands

Une cerise en coeur
Sur un lit de lys blancs

Sur le bord de tes yeux
Sur le point d’arriver
Aux stances de l’avenir
A la chanson qui vient
A l’amour même
Ou le sourire se prend
Se donne effluve
D’une musique vivante

Une danse d’étoiles
Deux vies d’enfant
Un toi émoi égale à nous
Une flèche
Une vie
Des mots d’innocence

Une cerise en coeur
Sur un lit de lys blancs

samedi 24 mai 2008

*A ne pas effacer


on ne badine pas avec les mots
d’ailleurs avec tout ce qui peut blesser
la déception est-elle pire qu’une trahison
et puis qui de vous deux a trahi l’autre le premier
qui fut le sourd
qui fut muet
au tout début ou à la fin
la seule chose qui soit certaine
c’est la souffrance

je lis des mots et je me tais
il y a eu assez de coups de pinceau
tant de couleurs superposées
de traces croisées et recroisées
d’entrechats légers
jusqu’au rouleau de papier peint
qui se fond en blanc
sur les murs de la folie

pourtant il faut bien que je dise
parce que moi aussi je sais
sans doute moins bien
sans la colère
pas encore
j’espère jamais
alors je réponds à un souvenir
pour ne plus jamais le rencontrer

mais
j’ai confiance dans mon présent
et toi aussi monsieur du ciel
qui veux suivre les routes du silence
car si le trouble sonne l’impertinence
il y a
le blanc qui résonne de l’innocence

je souris touchée de phrases qui me parlent
je comprends ce qu’elles me disent
même si elles signifiaient tout autre chose
je prends tout ce qui me touche
plus que des signes je crois à l’amour

mardi 20 mai 2008

asletius


je me fais l’éloge d’une casserole
la mienne
sauvée des eaux

ô toi belle Italienne
lagustina des terres d’Asie
qui berça toutes mes insomnies
turbulente insuffleuse d’harmonie
de ton eau gazouillante ravie
tu tiras de mon jardin l’élixir
camomille et verveine
pour les soupirs
avoine et viorne
pour un doux délire
et la passiflore des tilleuls
ultime remède pour m’endormir

la sagesse s’ébrouait du bout du manche
des nuits chantantes ma casserole
je bus de toi des tasses immenses
à laver de mon corps tous les mauvais esprits
que de la petite mort ne fus-je cueillie
des centaines de fois ma chère amie

ainsi ma belle casserole chérie
perdue dans le silence de ta nuit
tu restes encore l’aurore de ma vie
à me fermer les yeux de ton sommeil épris

mercredi 14 mai 2008

Conte à rebours


 

le soleil m’éclabousse
la peau de pointes rousses
entre mes cheveux poussent
les fils de la blondeur des champs

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

tous les oiseaux gazouillent
sous l’air d’un faux été qui grouille
les mares sèches sont sans grenouille
du soleil il n’y a déjà plus d’étang

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

les rues deviendront bientôt désertes
derrière les fenêtres entrouvertes
les rideaux tirés crieront à l’alerte
ne plus bouger trop accablant

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

les enfants pleurent la peau brûlée
des vapeurs des usines polluées
des gouttes pleuvent à la récré
mais tout le monde est content

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

si le ciel s’obscurcit enfin
d’un nuage poussé par l’air marin
il ne sera que pour demain
pour les pas sur les pavés luisants

ce n’était qu’un faux printemps
drôle de saison drôle de temps

je ne te parlerai pas de l’été
d’ici là le printemps l’aura grillé
l’hiver par dessus l’automne aura sauté
les saisons auront terminé d’être un an

dis-moi c’est quoi le printemps
drôle de question drôle de temps


le soleil m’éclabousse
la peau de pointes rousses
entre mes cheveux poussent
les fils de la blondeur des champs

maman c’est quoi le printemps
une drôle de saison mon enfant

samedi 10 mai 2008

Μου λείπεις



le silence se noie de transparence
n’y aurait-il plus rien à découvrir
plus de fenêtre à entrouvrir

tant de choses sont restées suspendues
au coin de tes lèvres rivées par l’inconnu
tant de fils lancés que je me suis perdue
dans l’écheveau de ta peau en tissu

et tous les secrets resteraient-ils sans avenir

le vide éclaire l’intemporel
l’être que tu es s’est effacé
mes mains ont fini de te toucher

tant de rêves se sont mis en couleur
aux rivages de la folie et de la peur
tant de tristesses ancrées des profondeurs
qui me brisaient en lames de malheur

et tous les manques se fonderaient-ils dans l’oubli

l’absence devient une présence
le blanc une gomme à effacer le présent
la solitude le seul espace du temps

tant de matins remplis d’espoirs
au soleil qui chassait les idées noires
tant de paroles devenues si dérisoires
au regard d’un corps qui a cessé de vouloir

et tout le reste de l’amour se serait-il envolé

dimanche 4 mai 2008

Un caillou dans mon sabot

j’ai mal au pied
je ne sais pas pourquoi
est-ce mon sabot
est-ce la route
ou est-ce moi
et si c’était mon pied
mon pied mal luné
mon pied s’écorchant
de doutes mal fondés
j’ai mal au pied
j’ai mal à l’amour
j’ai mal aux mots
j’ai mal partout

mon pied a mal
mais l’autre pied lui ne dit rien
il aime
il avance en silence
il n’existe pas
il est sans souffrance
il m’emmène
entraînant son double

j’ai deux pieds
et un caillou dans mon sabot

j’ai mal au sabot
je ne sais pas pourquoi
est-ce le bois
est-ce le savetier
et si c’était moi
qui m’inventais
l’histoire de l’arbre
meurtri dans sa chair
et qui dirait tu marches sur moi
à chaque pas de travers

décidément
j’ai un caillou dans mon sabot
un trou dans mon maillot
un nœud dans mon cerveau
un clou dans mon ego
un ouragan dans mon verre d’eau