lundi 30 avril 2007

Les Lettres De L’Absence


Tard dans la nuit je lui ai écrit le doigt pointé vers le silence traçant les plus belles arabesques de lettres que je connaisse.
Rien n’a pu arrêter les boucles de ses cheveux, les rondes de ses épaules, les majuscules de ses jambes, les voyelles de ses doigts, les consonnes de ses hanches, les syllabes de ses yeux, les accents de ses lèvres, les sibyllines de ses mains, l’espace de ses seins…les déliés de ses caresses, les ponts de sa tendresse, les pleins de ses promesses, les minuscules de ses points, le langage de sa peau, le roman de son ivresse, l’iliade de son corps, la traversée de sa présence, le parfum de sa bouche, les boucles de ses cheveux, les rondes de ses épaules, les majuscules de ses jambes, les voyelles de ses doigts, les consonnes de ses hanches, les syllabes de ses yeux, les accents de ses lèvres, les sibyllines de ses mains, l’espace de ses seins…Rien…Rien n’a pu arrêter.

vendredi 27 avril 2007

histoire de "coeurs"

 

Mon cœur nu jeté sur la pierre du mur
Mon cœur ton cœur mêlés de leurs sangs
Nos initiales, nos premiers mots d’amour
Ecrits gravés rayés sur le rouge entaché
Du couloir interdit à dépasser
Mon cœur nu jeté sur la pierre du mur
Mon cœur ton cœur mêlés de leurs sangs
Nos initiales, nos mains posées pour toujours
Serrées enlacées séparées sur la danse éclatée
De la symphonie du crime imparfait
Mon cœur nu jeté sur la pierre du mur
Mon cœur ton cœur mêlés de leurs sangs
Nos initiales, nos tatouages de sœurs aimées
Passés dépassés écrasés sur la stèle déposée

Du premier bouquet de fleurs à jamais enfermé


PHOTO : Ars

jeudi 26 avril 2007

N’importe mots

Une bulle d’angoisse remonte à la surface
Une bulle deux bulles trois bulles
noctambule
Le jour j’ai le dégoût de l’amour
Un jour deux jours trois jours
troubadour
Un cri dans le corps sans cadence
Un cri deux cris trois cris
assoupie
Un sourire d’hésitation sur les lèvres
Un sourire deux sourires trois sourires
partie de rire
Le temps s’efface sans fin
Un temps deux temps trois temps
mouvement
Un mort s’étire de l’ennui
Un mort deux morts trois morts
encore
La tombe au cimetière se désemplit
Une tombe deux tombes trois tombes
au-delà
Le sens de l’oubli s’évapore
Un sens deux sens trois sens
interdite
Un ciel s’éteint de vapeur noire
Un ciel deux ciel trois ciel
voltige
Un œil observe la scène
Un œil deux yeux trois voix
silence

Je danse avec les mots
les pas conjurent la souffrance
tous les sons remplacent l’absence
je suis la musique du fond de moi
je me fais danser improvisée pour oublier
Je joue et je me joue mal de tout
de moi, de toi et surtout de l’amour…

 

samedi 21 avril 2007

Impertinence


Vertige de l’instance
Vestige de l’imprudence
Amour d’errance
Vivre d’insouciance
La liberté d’écrire
Celle de dire de lire
Jouer des sons
Rimer les sens
La pointe du crayon
Sur le papier
Laisser glisser
Sans torture
Sans usure
La patience du silence
Le songe solitaire
Se faire corps
Avec soi même
Plonger de rire
Pleurer les lettres
Se ressentir
Se renaître
Se découvrir
En belles découvertes
Se taire aussi

jeudi 19 avril 2007

Et dans le jardin des mots

 


Le pollen de tes pensées
S’étire de la rosée
En longues envolées.

L’air est doux et parfumé
Loin s’efface le passé.
Les promesses murmurées
Se souviennent libérées.

Le chant de l’eau de l’été
Se donne tout en clarté.
Respire les yeux fermés
La nature pénétrée
Du fond de ton cœur aimé.
Sens la caresse passée
De son souffle dispersé.
C’est ton corps abandonné
A la vie de pureté
Le cristal jamais brisé
D’appel de la volupté.

Souris sous l’air pardonné
D’aujourd’hui retrouvé.
Le pollen de tes pensées
Sème en moi l’art retrouvé.

mercredi 18 avril 2007

Diversion pentatonique


 

Sans voix, sans main, sans moi, sans rien, sans toi
Sanguine, sensuelle, cent nouvelles, sempiternelle…sans aquarelle
Sans couleurs, sans odeur, sans murs, sans prison, sans unisson
Distordue dans la cohue, la cohorte des sons mal entendus
Comme un glaive qui trancherait dans le vide du sujet
L’assassin écrasé sous les pieds du destin
Rien que cela dans la grandeur du silence
L’aveu de la main aux cinq doigts qui s’est levée
Prisonnière sous la torture des mailles de fer
Baguée pour les allers- retours aux colombiers
Et si c’était ça mon amour la force d’aimer
Celle de se laisser porter emporter
Allongées sur la porte de la destinée
Bercées du clapotis doux et rêveur
Des vagues à enlacer

mardi 17 avril 2007

les mots sans fin


la princesse sans abri
hurlant les nuits de vent
qu’elle sera seule à entendre
seule avec les étoiles
les ailes de désespoir
silencieuses
le ciel est son regard
partout
de l’autre résonne
l’absence
elle se cache dans l’enveloppe des mots
affublée de l’indifférente angoisse
sous le souci d’aimer si fort
à croire l’amour de l’empêcher

mais toi la dernière qui la vois
osant les caresses
l’empreinte de ton corps sur le sien
la guérissant de sa peur de demain
tu la laisses tant dire et tout écrire
toutes les traces de ses envies
à ta douceur tu chasses l’élan maudit
celui de fuir les heures que sont la vie

La solitude la peur l’ennui

dans tes bras
la princesse sans fin
oublie la torture du chemin
les mots sont sans faim
les tendres recueils le matin
et les phrases s’enchaînent
S’entremêlent de ce qu’elles aiment
le temps passe à la longueur de toutes ces lettres
elles ne trompent personne
fidèles à elles-mêmes
elles se connaissent à présent si bien

la princesse sans toi
t’aime à l’infini
des arbres qui sont en fleurs
jusqu’au plus beau de tes sourires
celui juste après l’instant d’avant
celui de toujours maintenant
naissant à l’enfermer
éternellement dans mes pensées

vendredi 13 avril 2007

…rimons encore

 

Mon petit écureuil
assise sur le seuil
De l’exil en deuil
D’une saison d’orgueil
Ne cédant pas à l’accueil
Du premier bon fauteuil
Au triste portefeuille
D’un pauvre bouvreuil…
Mon petit écureuil
Saute par-dessus l’écueil
Respire le chèvrefeuille
Passe les mots recueils
Et viens que je te cueille…

lundi 9 avril 2007

Cornouille en vadrouille

 

A l’heure où tout grouille
S’agite au fond de la gargouille
Quand la pluie me mouille
Simplement je m’agenouille
Pour écouter une gentille grenouille
Me conter ses carambouilles

Il était une fois une drôle de bouille
Sortie d’une balle sans douille
Car à force de mauvaise tambouille
De mauvaises herbes qu’on mâchouille
Le fil se détend de la quenouille

La vie est une charmante fripouille
Qui t’habille et puis te fait bredouille

Une fée vint à passer qui tout débrouille
Du temps que tout embrouille
Elle tira un sourire d’une chatouille
Ainsi renaquit à la vie Cornouille
Au pied levé et en vadrouille…

(quand lier l’utile à l’agréable devient un véritable plaisir)

mercredi 4 avril 2007

(1) soulevant la promesse

 

Soulevant la promesse à la hauteur
Face à face sans distance
Te dire l’abondance
Des mots dans mon cœur
Les lèvres closes sur ma souffrance
Inspirant l’allégresse au bonheur

La nuit quand j’ai peur
J’écris le fond de ma douleur
Je puise épuisant ma rancœur
Aux sombres bagages de l’absence
Je cerne l’œil de l’insouciance
A l’ombre d’un rêve sans connaissance

Je perds de toi toute la profondeur
Le mal au ventre de la torpeur
Que tu ne te noies dans les vapeurs
D’un lendemain sans souvenance
Seule à savoir les douces heures
Et de nouveau connaître l’errance

Ces instants sont là sans aucune erreur
De ma chair et mon corps en prégnance
Tumultueux jusqu’à la lumière en danse
De souvenirs d’aïeux en courte descendance
Il y aura toujours cet air qui m’encense
Jouant fort les notes d’un si beau malheur

La nuit éveille ma vie en arborescence
Quand seule solitaire de toute présence
Je compte comme depuis l’adolescence
Les heures et les jours troublant ma confiance
Alors j’éclaircie toutes mes envies de confidence
Et je te parle à la sortie de tous ces matins gris

De l’innée de l’imprudence qui m’a trahie
De la fulgurance de ces bras qui m’ont meurtrie
De l’impossible désir de vie à prendre naissance
De l’angoisse de tout ce temps passé à contre sens
De tout ce que je suis enfouie de ne t’avoir rien dit
De l’importance pour toi d’effacer tous mes silences

Les nuits sans sommeil sont celles à t’offrir de ma vie
Dans le matin brillant des mots couchés dans l’espérance
Ce sont ces instants pour délier tous les points de l’oubli
Me libérer du passé et seule éprise de ton seul souci
T’avouer bien plus que mon amour : ma reconnaissance