dimanche 30 décembre 2007

Aslémita


Aslémita s’était arrêtée sur le bord du chemin pour reprendre le bout de son souffle… et perdue dans le paysage, elle se mit à écrire :Sur l’onde invisible de ses rêves
Sur le fil désuni de deux corps
Qui s’évapore
En gouttelettes d’or

Sur l’éclat de l’eau qui scintille
A la lueur d’un soleil couchant
Et qui s’élève
En flamme rougeoyante

Sur ce qui lui était le plus cher
Sur la vie d’un amour
Auquel elle aimerait dire toujours
Ce nous
Qui tournait en elle
Depuis toutes les nuits
A la prendre
Entre deux soleils
A l’attendre
Dans l’ombre d’un souvenir.

Puis elle reprit la route, celle qui la mènerait là où tout simplement elle devait aller, quelque part sans mot, sans rien, sans bagage, sans hier, légèrement, au hasard des vents qui la porteraient, au hasard du temps qui passerait à marcher en avant sans plus jamais se retourner que sur les jeunes années de son enfance, celles où grandir n’avait que l’importance du plaisir…

Je marche en silence, je m’appelle moi de tous mes sens, je rêve pour atteindre ce qui n’existe pas encore. Je suis libre et je vais.

Et si j’avais des vœux de nouvelles années à formuler pour vous qui me lisez, ce serait juste çà : allez et soyez libres de qui vous êtes, et l’enveloppe qui vous porte n’a aucune importance…
Voilà… mais je sais aussi le monde de la souffrance et les mots sont vains, vraiment, et même l’amour n’y peut rien. Je pense à ma mère et au monde des pensées, peut-être qu’il communique. Ma mère y croyait. Moi je ne sais pas. Je suis et j’avance et j’ai encore le temps d’aimer.

lundi 24 décembre 2007

Kiki


Le singe s’était enfui déguisé en père noël. Dans le silence de la chambre, je griffonne assise sur le lit, je réfléchis, et si je mettais des rubans rouges au cou de mes chats et des grelots à mes chevilles, quel jeu pourrions-nous inventer alors que je suis entrain de couver une grosse crise de cafard noir, du plus profond noir qui soit.
Le noir et le blanc ne sont pas des couleurs, chacun les totalisent toutes, alors c’est noir, c’est blanc, c’est pareil…c’est une inversion.
J’ai toutes les couleurs et si je retirais le rouge pour voir : alors le singe s’enfuit déguisé en père noël et je commence à sourire.
Quand j’étais petite, mon père me racontait l’histoire du singe, j’aimais bien, j’aurai voulu un singe. Pour noël par exemple. Je l’aurais appelé Kiki ou Koko ou …bof… . Bien sûr, il aurait su parler et j’aurais été sa Vévé. Mon père l’aurait trouvé dans un cirque déguisé en père noël à faire des acrobaties sur la selle d’un cheval blanc. Ah ! non ! pas tout blanc sinon ça va me reprendre… Blanc avec du roux, non pas roux, marron, une robe….bon ! Le cheval était marron déguisé en renne avec des antennes pour paraboliser la divination.
Après le spectacle, mon père serait allé à la roulotte du méchant directeur pour lui refaire le portrait, ensuite il aurait ouvert toutes les cages et le petit singe déguisé en père noël aurait sauté sur l’épaule de mon père, et mon père aurait sauté sur le cheval déguisé en renne et au triple galop il serait descendu par le conduit de la cheminée de ma maison de poupée.
Avec Kiki on se serait fait une cabane dans le jardin avec tous les legos qu’on aurait volés au grand magasin des jouets. Kiki aurait été un as. Il aurait fait tous mes devoirs et j’aurais été présidente du monde…des playmobils.
Ma mère lui aurait cousu un costume tout bleu, et une chemise et une cravate et une petite casquette.
Le costume du père noël je l’aurais enfilé à Aline, la pas belle, la poupée de mon grand père gagné à la carabine. Etriquée Aline, ridicule dans cet habit trop petit. Ensuite avec Kiki on l’aurait battue et jetée aux quatre murs toute cabossée pour en avoir une autre, une vraie, une qui parle avec des piles et qui racontent des histoires pour endormir les grandes filles qui ont des trous blancs et noirs dans la mémoire.
Avec Kiki on aurait fait explorateur d’archéologie, en époussetant des grains de sable au sahara. On aurait fait du dromadaire et du chameau. Et puis un jour on aurait rencontré une princesse et Kiki l’aurait épousée…moi je n’aurais pas pu, j’aurais été encore trop petite. Et ils auraient eu plein plein de petits Kiki pour toutes les petites filles du monde…pour les garçons c’est une autre histoire.

Le chat s’était enfui déguisé en père noël. Dans le salon l’arbre habillé d’une étrange façon observait à ses pieds le petit garçon et qui rêvait, et qui rêvait d’un chat perdu qui viendrait sonner à la porte au douzième coup de minuit.
Le chat s’était enfui du cirque sans même prendre le temps d’ôter son déguisement car il venait de recevoir le message d’une étoile accrochée sur un sapin quelque part dans une maison où rêvait un petit garçon. Il fallait faire vite et passer la pointe du museau partout sur tous les carreaux illuminés de noël pour retrouver l’enfant au rêve. Le chat volait en zigzag à travers les rues, d’une vitre à l’autre… « mais non ce n’est pas lui…comment je peux savoir çà…se dit soudain le chat… ah ! par mes moustaches que je sois fait de glace si je ne le trouve pas…en tous cas ce n’est pas ce petit garçon là qui tire la langue à ses parents. »
Minuit moins cinq. Le petit garçon au pied du sapin s’était endormi. Kiki le chat échappé du cirque en habits de père noël était couvert de boue à présent, éclaboussé par toutes les voitures qui passaient pour conduire les grandes personnes au rendez-vous secret.
Il n’avait toujours pas trouvé. Les douze coups allaient sonner, il avait visité toutes les maisons, il ne restait plus que cette toute petite dernière dans cette impasse lugubre, si triste qu’aucun humain n’aurait pu y vivre, pas même un chat. Et pourtant un arbre brillait à l’intérieur et une étoile scintillait si fort parmi les guirlandes que les moustaches de Kiki s’allumèrent de l’éclair du sourire.
Par la fenêtre il aperçut le petit garçon endormi, il se mit à gratter à la vitre mais en vain.
Face à la porte d’entrée, il tenta de sauter pour essayer d’atteindre le bouton de la sonnette…
Et soudain ce fut l’heure, les coups s’enchaînèrent, le chat avait cessé de bondir, son cœur s’était arrêté… Le douzième coup s’achevait quand la porte s’ouvrit sur le regard ébloui d’un petit garçon qui savait bien que les chats sont trop petits pour sonner à la porte.

24/12/07

dimanche 23 décembre 2007

nolosé


Quand je pense à toi
C’est un rire que j’entends
Le silence de la plaine
Qui se fend du chemin
Toujours à découvrir

Quand je pense à toi
Je ne pense pas
Je souris sans rien dire
A l’abri devenu si familier
Si présent de le toucher
Sur ses parois lisses
Et qui glissent
Sous mes doigts

Quand je pense à toi
J’ai faim souvent
Des heures du goûter
De tartines au chocolat
Et du miel à volonté

Quand je pense à toi
J’ai des baisers
Des baisers de tous les baisers
A ne plus savoir souffler
Que de l’amour à t’aimer

Quand je pense à toi
Je m’endors
Dans tes bras
Et si je dors longtemps
C’est parce que je sais
Que demain
Tu seras là encore

Quand je pense à toi
J’ai des secrets
Qu’aucun mot ne pourrait dévoiler
J’ai
Les battements de mon coeur
Q’aucun oeil ne pourrait soulever
J’ai les ailes
Pour m’envoler
Si près de toi
Parmi toutes les étoiles
Qui battent l’appel
De nos deux corps retrouvés


Quand je pense à toi
Je ne sais pas
C’est comme si
Tu étais là
Quelque part en moi
Où nous serions deux
Fidèles de notre ombre

Quand je pense à toi
C’est que je t’aime
A oublier
Que tu n’es pas là

Quand je pense à toi

Mais je sais
Que tu comprendras

mardi 18 décembre 2007

Tu Te Reconnaîtras


Au bruissement d’une feuille
Papier léger soufflé du deuil

Au tournant d’une page d’amour
Effeuillant son souffle de velours

Je suis je joue ton souffle
Otage légère de l’instant

Je lis tes mots de l’importance

Celle de t’aimer
Dans ce silence
Qui couve le feu
Couvrant le doute de ta présence

Tu écris les mots qui glissent
Profonds de l’insouciance
Du qui du quoi
Et pour toujours

Par-dessus ton épaule
Je suis ta main sur l’encre
De le page blanche
A qui tu peux tout dire
Et tout souffrir

Les traces profondes
De tes souvenirs

Tu ne dis rien
Tu es silence
Seul le bruissement sur la feuille
Captive l’appel de tous mes sens

Je sais tout de toi
Mais rien de ce qui se passera
Ni où ni quand
Ni pour toujours

Et qui de nous revivra
La première en avant
Son retour

Pour la chasse à l’oubli

Des bras de tous les bras
Les tiens les miens mêlés
Les autres sans lendemain

Et ceux perdus sur le chemin
De ta main qui glisse et écrit
Sur l’écran noir et sans un bruit
Ou presque

Je sens si bien
L’odeur de ton chagrin


Je ne dis plus rien
Ma tête se vide
Mes yeux te suivent

Il y a ton ombre
Penchée aux flammes
Ta silhouette de femme
Perdue dans l’écriture
Du crépitement de ta plume
Qui s’accélère
Avec le jour tombant

Naissant je ne sais plus

Il y a tant de choses
Que je n’ose encore te lire

La pénombre
L’espoir de tout de suite
Le noir des retrouvailles
La clé de sol
Sur le fronton
De l’école
Et les non dits
De la bûche de Noël
La voix londonienne
A retenir mon souffle
De ta plume qui glisse
Encore et toujours
Ce soir où tu es là
Où je te regarde et je te vois
Si loin si proche de moi
Là bas comme au Pôle Nord
Au bruissement d’une banquise
Glace légère de notre terre promise

Je t’aime tu sais
Otage légère de mon présent
Fort parce qu’entre deux
Il n’y a que nous qui sommes

vendredi 14 décembre 2007

Lettre à un œil


Cher Œil,

Je t’écris depuis le fond de mon lit, je sais où je suis, quant à toi perdu dans ton visage inconnu, je n’ai pas d’endroit où t’endormir, là où tu baisses la paupière, là où tu es la prière d’un corps près duquel tu t’endors.
Bel Œil comme une île noyée dans le décor de mes pensées, ton double à la symétrie de ton talent, ton nez ta bouche manquants me défiant d’initier l’esquisse de ta beauté, tes joues ton front absents se fondant dans le soupçon d’une arcade princière venue d’hier… Tu chevauches mon âme, la trame de mon histoire, le drame à l’envers de tous ces mots qui me hantent.
Je souris Oeil de la photo prise à l’heure, parce que l’essentiel est d’être dans son temps, celui que l’on capture aux traces sauvages de l’existence comme autant de claques qui font des clics, qui font déclic de larmes de pluie de rire et de bonheur.
Œil, toi qui me lis et me connais par cœur, tu brilles quelque part dans mon ordinateur mais encore bien ailleurs. Sur la rétine de l’étincelle, celle qui s’illumine de mille feux, les soirs de fête et des adieux. Mais pas seulement.

Je ne suis pas longue ce soir à dire tous les fourmillements d’impressions qui m’habitent. Je suis trop tôt sur l’horloge de tout ce qui m’envahit. Mais je voulais que tu saches combien tu m’as touchée et que, bien que ne me voyant pas, tu me regardes au fond de moi…Où n’est-ce que moi…Alors c’est déjà ça…

A bientôt, au détour de quelques unes de tes photos ou à la porte entrouverte sur mes mots.

Aslé,

p.s : ( pensées surréalistes )

mardi 11 décembre 2007

Maîtresse…je sais pas

Il a souri puis il a ri
Petit bonhomme de la vie
Son front inquiet s’est déridé
Et toutes ses dents se sont montrées

Il n’a pas encore tout compris
Mais il connaît ses interdits
Il vit l’angoisse de ses parents
Il sait que lui est différent
Les autres enfants sont des enfants
Lui il a les soucis d’un grand

Il m’a dit je sais pas sourire
Juste à la photo souvenir
Je lui ai montré en grimace
La maîtresse qu’il dépasse
En tirant jusqu’à mes oreilles
Ma bouche à dire des merveilles

Il a souri puis il a ri
Petit bonhomme de la vie
Son front inquiet s’est déridé
Et toutes ses dents se sont montrées

jeudi 6 décembre 2007

quatre plumes et un encrier


étourdi étourneau étourdissant

danse l’oiseau d’une seule chance

les branches balancent
les arbres se penchent
les toits s’avancent
les corps s’attachent
les yeux se cachent
l’amour décoiffe

danse l’oiseau tourbillonnant

un tour deux tours dans les tourments
du vent soufflé soufflant
souffrant celui
qui crie outrageusement

danse encore l’oiseau toujours

la vérité de l’imprudence
la liberté dans tous les sens

les dos se courbent
les routes se voûtent
les ponts se doutent
les champs s’embouent
les bouches se ferment
les goûts s’enferment

et vole encore l’amour
gonflé de tout ce qui l’entoure

parce que

l’air ne fait pas prisonnier
le cœur de l’oiseau blessé

dimanche 2 décembre 2007

et qu'oeil !

l’œil de l’igloo
qui partage tout
le calme et les remous
l’œil de tes yeux
qui vit de nous deux
heureux ou malheureux
l’œil de l’amour
qui crie au secours
les tempêtes d’un jour
l’œil du clone
qui nous étonne
de notre personne
l’œil de mon œil
qui ne craint l’écueil
de quelque mise en deuil
l’œil aux abois
qui court hors la loi
la nuit dans les sous-bois
l’œil de la vie
qui pleure et qui rit
les cils en nostalgie
l’œil du présent
qui marche élégant
sur les rails du néant
l’œil de l’horreur
qui ceint la douleur
d’un peuple qui se meurt
l’œil de l’union
qui file en coton
les gaz nauséabonds
l’œil de nos mots
qui est le berceau
des moches et des plus beaux
l’œil sans race
qui va sans trace
comme un essuie-glace
l’œil avec faim
qui fait le malin
au milieu d’un festin
l’œil d’un regard
qui prend au hasard
le train entre deux gares
l’œil du milieu
qui joue au mafieux
et force les adieux
l’œil de l’ange
qui nous démange
de sa force étrange
l’œil de partout
qui se glisse en nous
pour aller jusqu’au bout

mercredi 28 novembre 2007

chez nous


dans notre igloo
il n’y aura que nous

nos deux peaux d’or glissées de l’accord
de la nuptiale chaleur de nos deux corps

les nuits nous vivrons de l’amour
et le jour de la blancheur épaisse tout autour

dans notre igloo
il n’y aura que nous

nos trente deux mille bras l’autre de l’une
emmêlés sous les fourrures de chacune

les nuits nous chanterons la lune
et le jour nous rirons de l’ourse brune

dans notre igloo
il n’y aura que nous

les quatre mains de notre mur de glace
les blocs de notre force que rien n’efface

les nuits nous brillerons de lumière
et le jour nous rêverons d’une nouvelle ère

dans notre igloo
il n’y aura que nous

perdues à la dérive d’une banquise
au silence de nos flèches permises

les nuits nous découvriront promises
et le jour nous tuerons la bête par surprise


dans notre igloo jeannoue
il n’y aura plus que nous

mercredi 21 novembre 2007

un amour de grue

Nous étions assises sur le banc Ariaga et moi, sous nos regards amusés Jeanne jouait à courir le long des vagues déchaînées. D’ici quelques minutes elle reviendrait s’asseoir entre nous deux, les cheveux ébouriffés, le minois frais et humide de cet air malicieux qui nous faisait sourire.
Nous discutions de choses et d’autres, j’avais sorti mon carnet à croquis pour montrer à Ariaga mes tous derniers mandalas puis nous regardâmes quelques photos dans la revue de l’esprit alchimique…et ce fut perdues dans nos rêves que nous relevâmes la tête : elle n’était plus là !
Alors nous décollâmes du banc littéralement, hurlant Jeanne à la mer, aux vagues déferlantes, nous courûmes tout le long de la plage lorsque épuisées, à bout de souffle, à bout d’espoir, nous entendîmes une petite voix venue du ciel.

« Je suis là… »

Et nous l’aperçûmes enfin, après avoir tourné les yeux de tous côtés, grimpant sur la plus haute des grues de la cité phocéenne.
Notre sang ne fit qu’un tour, qu’un tour, enfin deux… J’entrepris l’ascension périlleuse, la tour de fer tremblant sous mes pieds, ondulant sous la force du vent…et ce fut là que serrant Jeanne entre mes bras, réfugiées dans la cabine de pilotage que j’eus la révélation de ma vie…J’étais tombée à la renverse amoureuse… d’une grue.
En bas, Ariaga affolée ne nous voyant plus s’était mise à crier les mains en porte-voix :

« Potin…potin…mais vous faites quoi ? »

Et c’est depuis ce jour-là que toutes les grues s’appellent Potin…


Photo :
Jeanne

deux ou trois étincelles


J’ai au fond du cœur deux ou trois étincelles de celles qui rallument le bonheur si promptement au contact de la chaleur de quelques mots, quelques fois, quelque ailleurs où un jour tu me liras. J’ai pris toutes ces lignes, tout ce temps pour empiler les bûches de la vie, de nos futurs hivers, lorsque toutes vieilles nous grelotterons au coin du feu de ne pas avoir su nous comprendre mieux, dans ce temps perdu à nous méprendre sur les causes de notre mésentente.
J’ai au fond du cœur deux ou trois lueurs de celles qui me replongent instantanément dans les bras de l’amour, lorsque je te vois sourire et sourire encore les yeux débordant du plaisir de quelques mots, quelques fois, quelque part où que tu sois, je serai là à prendre toutes les lignes du temps pour de nouveau te convertir à nous qui nous désire et nous attend.
J’ai au fond du cœur deux ou trois gouttes de toi de celles qui s’agitent, qui s’électrisent passionnément, survoltées de ton parfum dans le creux de mes mains, les soubresauts sous les caresses intemporelles de toutes ces phrases qui s’alignent et te dessinent fidèle aux souvenirs de notre désir mutuel, sans plus un mot, sans plus une fois, sans plus un temps à nous regarder face à face dans les années qui passent.
J’ai au fond du cœur deux ou trois larmes, je ne sais plus très bien, de celles qui suffisent à me noyer dans l’éternel chagrin de porter toute la vie le deuil de notre amour, lorsque tu pars me laissant seule dans le silence de la chambre, celle-là même où nous nous aimions brûlantes du feu qu’ensemble nous avions allumé dans le foyer de notre corps, de lettres et de mots, et de voyelles encore à consumer jusqu’au demain de te retrouver, où que tu sois à mes côtés.

J’ai au fond du cœur deux ou trois étincelles…de celles qui pleurent mais qui jamais ne s’arrêtent parce que je t’aime.

vendredi 16 novembre 2007

La voix d’Aslé

 


 

elle a dit regarde moi
alors je l’ai regardée
elle a dit écoute moi
alors je l’ai écoutée
elle a dit embrasse moi
alors je l’ai embrassée
elle a dit pas sur la joue
alors j’ai fermé les yeux

et peu… j’ai vu tout en bleu
c’est pas bien
les affiches sur les murs

elle a dit touche moi
alors je l’ai touchée
elle a dit pas du bout des doigts
alors j’ai plongé

et pan… j’ai vu tout en blanc
c’est nul
les écrans tactiles

elle a dit viens avec moi
alors je l’ai suivie
elle a dit dépêche toi
alors j’ai couru
elle a dit tu as vu
la superbe belle grue

et bouge… j’ai vu tout en rouge
c’est môche
les chiens sur les trottoirs

elle a dit détends toi
alors je me suis détendue
elle a dit allonge toi
alors je me suis allongée
elle a dit ne pense pas
alors j’ai dit comment je fais
et elle a dit c’est simple
je vais me taire

et croire… j’ai vu tout en noir
c’est plein d’évidence
les voix parfois

ALORS ELLE S’EST TUE

[…]

elle n’a pas dit regarde moi
elle n’a pas dit écoute moi
elle n’a pas dit embrasse moi
elle n’a pas dit touche moi
elle n’a pas dit dépêche toi
elle n’a pas vu la grue non plus
les gens qui couraient dans la rue
l’affiche bleue de la femme nue
non elle n’a rien vu
de tout ce qui a disparu
alors j’ai marché comme j’ai pu
en écoutant seuls mes pieds nus
s’écorcher au son d’un mal entendu
et puis une fois le soir venu
devant la vitrine de tous les invendus
j’ai embrassé mon pauvre regard perdu
les yeux tournés dans mon corps inconnu
j’ai compris que la voix ne reviendrait plus

[…]

mercredi 14 novembre 2007

alors les mots ?


les mots les mots vite venez
j’ai besoin de vous libérer
partir loin d’ici m’évader
parce que je vais en crever
si je ne peux pas m’exprimer
sortir du cri du mal aimé

les mots vite vite venez
sans vous je suis abandonnée
au triste sort de l’enchaînée
à une vie trop ordonnée
qui décime ma volonté

les mots les mots vous comprenez
tous mes doutes sur la beauté
de notre monde à discuter
le trouble qui s’est installé
à la table de mes pensées

les mots vite j’ai faim venez
c’est le lundi de l’angoissée
qui vous en supplie revenez
me laisser rêver me parler
de l’avenir à retrouver
du passé à faire imploser

les mots je vais vous expliquer
vous êtes ma nuit étoilée
le contraire de mes journées
le feu qui brûle d’éternité
vous êtes l’astre à sauver
la lumière d’où je suis née

les mots les mots les mots venez
car ensemble on va s’amuser
jouer de la face cachée
se couvrir de l’absurdité

dites les mots vous m’écoutez ?
dans le silence à partager
ce sont nos rires à résonner
et de la vie à s’épouser

prenez ma main allons danser
les mots les mots les mots riez
valsez enlacez délassez
le reste du temps allumé

le vent les mots le temps le saut
les mots le saut le temps le vent
et vole dans le temps Aslé
au pays des mots retrouvés
Le ciel sourit gris argenté
les arbres nus plissent leurs ramures.
Il tombe une lumière triste et froide.
Sur la terre noire en sommeil
un chat sauvage file sur ses gardes.
Seule la montagne de scories
s’illumine de la vie automnale,
des boulots et des charmes,
des pointes de promeneurs
venus d’une beauté d’ailleurs.

jeudi 8 novembre 2007

Ma fourmi et moi …


Plus grand qu’une fourmi ?
Deux fourmis.
Mais alors que dire ?
Si tu veux grandir ?
Amour débutant.
Plus grand qu’une souris ?
Deux souris.
Plus grand que moi ?
Toi et moi.
Plus grand que nous ?
Deux fourmis.
Plus grand que deux fourmis ?
Toi et moi dans nos bras.
Et plus grand que ça,
Je ne vois pas.


(J’ai retrouvé ça dans mes vieux cartons d’Aslémita…je souris… dans la série : Moi et Mes)

mardi 6 novembre 2007

Jeannoue


J’ai parlé à l’arbre, je lui ai dit : remercie Jeannoue pour les mots doux entendus cette nuit. Alors il a pris l’ombrelle, la belle ombre sur elle, il a dansé avec elle sur les toits de la ville en aquarelle et puis au lever du jour sur le mur il s’est posé en toutes petites pierres d’amour à caresser des yeux pour toujours…
Prise de vue : Jeanne

dimanche 4 novembre 2007

Dans le secret des mots


endogène exogène
pathogène
indigène collagène
lysogène halogène
allogène homogène
cryogène gazogène
fumigène
antigène kérogène
phytogène
endo exo patho indi colla lyso halo
allo homo cryo gazo fumi anti kéro phyto


archimède andromède
agamède diomède
palamède
intermède
archi andro aga dio pala inter
si la bella catarina volare decantare le guista

nécrobiose
spirillose
spondylose
anastose
si sous le symbole de l’efficience
les mots se perdaient en toute connaissance
j’apprendrais les pages du dictionnaire
dans l’art compliqué d’un faux abécédaire
qui n’aurait d’utile que de détendre
l’imaginaire capillarité d’une soif d’apprendre

associer
dissocier
formuler
reformuler
engager
dégager
prendre
entreprendre
arroger
déroger
je jure pour conjurer le parjure
je joue pour déjouer le joug
je crie pour décrier le cri
je tourne pour détourner le tour
je pleure pour déplorer les pleurs
je biaise pour débiaiser le biais
je compte pour décompter le compte

si tu es belle tu sauras m’attendre
si tu es tendre tu sauras comprendre
héponyme
antonyme
anonyme
synonyme
pseudonyme
abdalomyne
…et ville de nîmes

je nie pour dénigrer le gris
je prie pour endosser le prix
je vis pour écouter la nuit
je lis pour éviter le bruit
je crie pour allumer la scie
je suis pour libérer l’ennui
je suis la réponse d’une passante gelée
qui cherchait avant d’affronter l’été
dans le plus pur secret d’un signe fléché
blanc de la fonte des mots si mal gardés
l’absolue certitude de s’être bien trompée
sur le conte embolique de l’éternité…


oui appelez-moi Marquise Aslé et rendez-vous au Chat Beauté ! je vous expliquerai dans les tarots givrés de l’absinthe dégrisée, comment je suis arrivée à la conclusion d’une note échappée d’un petit cahier d’écolier…
ah !!! je ris !! JE RIS ! Quel diable m’a donc piquée ! Cette satanée mouche sur le clavier.

mercredi 31 octobre 2007

La porte sans porte





Première porteLes murs ont des silences
Auxquels personne ne pense
Ils s’assourdissent sous ton passage
Et tu ne lis plus que les messages
De cet ailleurs dont ils te parlent
D’un vieux pays mort sous les balles

Deuxième porteMa maison c’est la tienne
Même fille de tendre hyène
Tu vois aussi toute ma prudence
A vivre ce beau pays de France

Troisième porteEt si mon nom débaptisé
En mouton de panurge ressuscité
Pouvait sourire de l’éclat bleuté
Alors je le ferais sans reculer

Quatrième porteJe n’aime pas la trilogie
Juste l’agneau dans la bergerie
Qui bêle sous l’appel de la patrie
Tu sais celle qui est ta mère pour la vie

Cinquième porteJe me bats comme je peux
Perdue entre tous ces dieux
D’une main tendue à celle qui m’arrête
J’ai le gosier sec de l’arête
Celle qui m’étrangle à la frontière
De devenir la sœur de tous mes frères

Sixième porteC’étaient au départ quelques photosEt voilà que j’entends déjà le pas des mots
Qui tracent les chemins de ma mémoire
Avec comme une immense gerbe noire
A vomir durant des heures les images
De l’horreur toujours d’un nouvel âge

Septième porteMais tant qu’il y aura des grues au ciel
Des abeilles pour fabriquer le miel
De la rosée aux feuilles d’automne
Des enfants qui crient et qui s’étonnent
De la sueur à partager des combats à mener
Des mains unies éprises d’une même volonté

Je crois que la porte sans porte
Ne sera pas prête de se refermer

dimanche 28 octobre 2007

Je SUIS

 


 

  Je me sens libérée, mieux, je me sens libre.


 Je me suis libérée dans le noir
 Une nuit ivre de désespoir
 Je cherchais parmi les rues vides
 Celle où cacher mes mots timides
 Une à une lumières envolées
 J’ai violé, la foulant d’une idée
La ligne qui m’était destinée

Je me suis libérée dans le noir
Une nuit seule à chasser l’espoir
Je vivais perdue d’un monde heureux
Au plaisir d’une grue rouge et bleue
Une à une lumières envolées
J’ai violé, la soufflant d’un regard
La flamme de mon premier départ

Je me suis libérée dans le noir
Une nuit à écrire notre histoire
Je gravais à l’encre indélébile
La fin d’un voyage immobile
Une à une lumières envolées
J’ai violé, la mordant à l’envie
La phrase qui sortait de ma vie

Je me suis libérée de tous ces soirs
Une nuit, un jour à l’aube de croire
Je vivais, j’écrivais triste à la tour
En oubliant le souffle de l’amour
De ses lumières enchanteresses
De cette amie qui vit tous mes côtés
De ce corps de l’esprit enfin délié
De la chaleur de se sentir aimée

Je me sens mieux, je me sens moi, je me sens libre.

mercredi 24 octobre 2007

inachevé

 


La nuit je rêve, le jour aussi
Je rêve de nous, de notre vie
Sans un mot, sans un cri.
Je compense les morsures
Je cicatrise les déchirures
Et les journées basculent
Au firmament de l’attendu.

La nuit je rêve, le jour aussi
Je rêve d’étoiles et de princesses
Sans une larme, sans un chagrin.
Je compense la tristesse
Je cicatrise la jeunesse
Et les signaux s’éteignent
Dans l’absolu de mon désir.

La nuit je rêve, le jour aussi
Je rêve d’ailleurs et d’inconnu
Sans parler, sans rien dire.
Je compense la sombre image
Je cicatrise de l’éternel voyage
Et l’évasion est le spectacle
Au guichet fermé de mes pensées.

La nuit je rêve, le jour aussi
Je rêve en couleur de l’étrange
Sans peur, sans laideur.
Je compense l’affligeant
Je cicatrise d’indulgence
Et la faiblesse s’étreint
Au passage de trois fois rien.

La nuit je rêve, le jour aussi
Je rêve d’amour et d’hirondelle
Sans jamais pouvoir le dire.
Je compense les ailes de l’avenir
Je cicatrise ce qui m’a fait grandir
Et les mots deviennent les plaisirs
Qui m’ont tant fait souffrir.

L’anarchie se poste de mes deux infinis
La course aux bruits finit au ralenti
Il n’y a plus rien de tout ce que j’ai dit
Que des souvenirs qui j’espère se sont enfouis.
Je sais cette heure écrite de l’ennui
Mais demain est si loin pour en dire je ris



Alors

la nuit je rêve, le jour aussi

jeudi 18 octobre 2007

la moitié de dix-huit

 


morsures et déchirures
je panse décompense
le feu qui brûle et dure
sous l’ombre d’une danse

je décime en fée blanche
le dessein de mon ventre
mort fine en avalanche
c’est le neuf que je rentre

le tour du coup disparu
en l’horreur d’un fond déteint
les images sont cohue
je signerai à demain

la musique à la tête
je compte les bips à mort
je serai toujours prête
pour trouver tous les accords

de la nuit où est le jour ?
quand les heures s’attardent
à disparaître au retour
de cette humeur blafarde

la gare du silence
et passe l’oiseau de feu
s’il te plaît une chance
de vivre mon corps heureux

tombe la paupière
sous les poussières du rail
je vis une poudrière
et cela fera un bail

sous le pont de l’arcade
le regard en péniche
je repeins les façades
de ces usines en friche

la grue est invisible
je compte les secondes
du temps irréversible
à me défaire du monde

j’hallucine en cortège
le sourire en débauche
bouchon de cidre en liège
tout au fond de ma poche

tout tourne du mal enfuit
car je suis posée en braise
sûrement très loin d’ici
dans tes deux bras à l’aise
reposant du calme ami
dans les mots qui se taisent
au souffle de notre vie


il n’y aura pas de fin

que celle que tu veux bien

samedi 13 octobre 2007

Lettre à lettre

 


 

Lettre à un cœur
Toi qui bats troglodyte
Dans l’ombre du granit
Je crois que tu t’effrites
Dans cette prison maudite

Lettre à une prison
Toi qui mures l’interdit
Dans la cage des punis
Je crois que tu t’ennuies
Dans cette larve de vie

Lettre à une vie
Toi qui suis sans raison
Tout le temps des solutions
Je crois que tu es dans l’abandon
De l’ordre des passions

Lettre à une passion
Toi qui m’empoisonnes
Dans le fond de ma personne
Je veux que tu me pardonnes
De mon obsession qui déraisonne

Lettre à une raison
Toi qui te dis lassitude
Dans l’étalement de l’habitude
Je veux la réponse prude
De ta réelle attitude
Lettre à une attitudeToi qui te dresses fière
Dans le savoir des lumières
Je veux plus que la prière
De ta lettre toute entière
Lettre à une lettreToi qui n’en finis pas
De murmurer tout bas
Je veux que tu sois là
Quand la matière est sans état
Lettre à un étatToi qui me fuis le jour
Laissant le soupçon du retour
Je me suspends au fil de l’amour
Avec le vide autour

Lettre à un vide
Toi qui te dis timide
Sous mes pas implacides
tu te cribles de rides
A me serrer la bride

Lettre à un cheval
Je n’ai plus rien à dire
Que la force de l’avenir
Et les vaches peuvent bien mugir
Je prends le train du rire

Lettre à un rire
Car il faut bien finir
Et le clown applaudir
De blanche à rougir
Sa trompette à soupirs

Lettre à un soupir…

Enfin

jeudi 11 octobre 2007

de la Lune au Soleil


Au bout de ce monde
Ce sont des milliers de secondes
Qui se noient dans l’onde
A l’infini des saisons
Où tout se meurt en rond
Se touchent les émotions

Seule dans ce paysage
Qu’il soit montagne ou rivage
Lumière ou bien présage
C’est le souffle du temps
Qui avance en marchant
D’un siècle et quelques ans
Des phrases sans rature
D’une beauté la nature
Et de l’absence de l’usure


Au bout de ce chemin
C’est le début et la fin
La ronde de toutes les mains
De cette unique couleur
Mélange de bonheur
Du doute et de la peur

C’est la lenteur que j’aime
Celle à lever les yeux sur ce poème
Ce ciel d’univers blême
A peindre de toute une vie
De noir en éclaircie
De chaleur à la froideur du gris
Des phrases sans rature
D’une beauté la nature
Et de présence être sûre

dimanche 7 octobre 2007

mots de mercure


 

amertume
bitume
coutume
rouge et bleue
la grue
costume
parfume
présume
elle tourne
les yeux
rue princesse
rue royale
rue nationale
longueur du feu
coupée en deux
allume
rallume
clignote
orange
danger chantier
une porte
un escalier
un palier
un baiser
la fenêtre
rouge et bleue
la grue tourne les yeux
un chant amoureux
une chanson d’adieu
les mots se suivent
je passe devant
palais de l’Europe
parfum d’Asie
palais et langue morte
il pleut des bruits des sons
je me sens idiote
assise dans la cohorte
je prends l’air absent
j’écris
des mots
des mosaïques
je pense à elle
rouge et bleue
je tourne les yeux
je monte en moi
je suis dehors
dressée fragile
par-dessus les toits
les rues les avenues
la place de la république
mon regard oblique
je me tire
un long trait d’horizon
et je respire
frisson d’évasion
je suis la grue rouge et bleue
juste un œil planté au milieu
les bras tendus écartés
à frôler la courbe de ses pensées
et cette envie de m’écrouler
pour qu’elle cesse de me regarder
et qu’enfin elle puisse m’écouter
dans le fracas de mon fer désarticulé
au pied de la plus haute tour imaginée
je l’aime je l’aime je l’aime
dans tout ce qui n’est pas un poème
dans la vie dans la ville
dans l’usine estudiantine
dans la voie de l’histoire naturelle
sur la couleur de sa peau
dans les tracés des cercles d’eau
en courant les marches de son corps
quand elle me dit et tu dors encore
en s’explosant d’un rire sonore
des miettes des miettes et des miettes
des poussières de graines qui essaiment
de l’amour incertain partout en refrain
rouge et bleue
la grue
tourne
les yeux
rue princesse
rue royale
rue nationale
longueur du feu
coupée en deux
allume
rallume
clignote
orange
danger chantier
une porte
un escalier

et c’est la nuit tombée

jeudi 4 octobre 2007

je ne sais pas pourquoi


Il est des heures
où les nuits se meurent
Des sens
poussés à l’absence
Des jours sans jours
postés de l’amour
Des mots
qui se prennent au lasso
Des rêves
à la rime trêve
verdoyant de douceur
pour noyer le bonheur
Il est tout ce que tu dis
brûlante d’envie
Des errances
à travers l’imprudence
le sang coulant
sur le sable blanc
La bouche ouverte
loin de la perte
La connaissance
de l’insouciance
Les feuilles aux orties
de l’orchidée noire
au sein de croire
l’amour à tort
du verni du remord

il est moi sans toi
seule à l’effroi
de penser un instant
nous sans ce temps
Ces affres de silence
les gorges d’intolérance
la noyade présumée
de nos corps liés
et puis je ne sais plus
depuis que tu as disparu
C’est trop facile
l’âme indélébile
de croire en l’océan
triste poisson d’argent
Je vais me taire c’est ça
C’est mieux tout bas
la force des adieux
qui se lit dans les yeux

samedi 22 septembre 2007

AJA : "vague"



 

Pour une chanson qui ne voulait pas s’écrire
Les mots blancs figés les phrases muettes à dire
Pour une chanson qui cherchait en soi l’inspire
Les yeux noirs bouclés l’oreille fermée de lire
Pour une fille perdue en ombre d’avenir
L’émotion brisée les sens brûlés à maudire
Pour une fille perdue face au souvenir
Les doigts et l’œil se sont offerts de leurs sourires

Pour la mélodie de notes qui se balancent
Au gré du fil invisible d’une douce danse
Pour l’image de corps soufflés d’impertinence
Au voile transparent de tendres indécences
Les lettres se lient entre elles de nonchalance
Loin d’elles la noirceur d’une cohérence
Elles s’abandonnent aux couleurs de circonstance
A la musique bleue jouée de confidences
A l’image orange bercée d’insouciance
Aux musicien et photographe de providence…

Musique: Jipes
Photographie: Ars


jeudi 20 septembre 2007

tout contre toi

 


Tout contre toi
Les mots s’éteignent
Les phrases s’envolent
Et je perds la parole
Sous le règne de ton corps

Tout contre toi
Les yeux se décernent
Les paupières s’ensommeillent
Et je dors ivre à la nuit
Sous le souffle de ta vie

Tout contre toi
Les peurs s’effacent
Les heures se passent
Et je rêve le jour
Sous l’appel de ton amour

Tout contre toi
Les pages s’écrivent
Les lignes se serrent
Et je m’envole pinceau
Sous la couleur de ta peau

Tout contre toi
Les années s’espacent
Les saisons s’enlacent
Et je suis fleur à l’âme
Sous les soupirs de ton coeur

Tout contre toi
La joue sur ton épaule
Dans le matin tout bas
Je chante le jardin
Sous le parfum de nos deux mains

mardi 18 septembre 2007

Lettre à un ciel

En te lisant, je pense à ça : il me faudrait un ciel uniformément gris, sans rien, sans mouvement, sans éclaircie, sans tempête, un ciel vide au dessus de ma tête, ma tête vide, de temps en temps, juste un peu, ça doit être ça qui me manque…une photo du vide, un texte sans mot…un silence mais un vrai.
Je dis ça mais ça me fait peur.
Le ciel me fait toujours penser à la mer, au départ, à quitter l’endroit que j’aime, au retour de vacances, aux jeux à deviner et voir. Ca me ressemble je sais. A changer sans arrêt, à ne jamais vraiment trouver le calme : cette sérénité dans l’apaisement de l’autre. Je ne peux pas faire sans nuages et rêve de grande étendue bleutée. Et l’on m’accuse de la recherche de perfection, de ce qui n’existe pas. Moi je ne sais pas. Je n’ai pas encore trouvé ce qui me comblerait à m’éteindre du feu qui m’anime. Même si petit comme aujourd’hui, j’ai toujours envie de revivre. Chaque jour.

jeudi 13 septembre 2007

Déesse


J’aime une déesse, moi fille de déesse qui vis le jour à la St Aimé en plein midi, l’astre à la verticale de la vie. Ma mère accoucha de moi par les yeux et c’est la raison pour laquelle je suis deux : moi et mon autre moi, que la couleur de mes cheveux originellement bleue se teinte parfois de la tendre mélancolie d’avoir été il y a déjà tant d’années, dans l’esprit divin portée.
Les déesses n’engendrent pas forcément des déesses, même en s’accouplant à un dieu. Malgré tout j’en fus une, jusqu’à ce que sous le serment de la treizième lune, je décide une nuit sauvage perdue dans les dunes, d’être princesse Aslé pour l’éternité.
J’avais emporté la verte émeraude pour allumer un rayon de lumière depuis la terre jusqu’au ciel et à la force de mon esprit, sculpté sur la ligne inclinée les douces marches qui mènent à l’infini.
Je sais très bien que si j’étais restée déesse, c’est un ascenseur céleste de célérité que j’aurais mérité…Or mais voilà…je préfère la simplicité d’un escalier à mon image, gravé de mes seules initiales : A M (Aslé Mita ; A Moi).
Le jour de mon anniversaire, je peux tout faire, je peux tout dire et tout rêver, un tour d’univers en montgolfière, anéantir toutes les sorcières, créer un second rayon vert parallèle et tenir la main de celle qui gravit enfin le monde à mes côtés, les yeux ouverts dans mes pensées : là où je me sens exister de pouvoir tout partager.
Mes mots se suspendent en signes et gestes…alors… je nous écris sur nos deux lignes à se toucher comme une division sans reste.
2 : 1 = 2

histoire de passion rouge 1

Je vais arrêter de me faire souffrir, de me souvenir, de me faire des reproches, de toujours culpabiliser, d’endosser des fautes qui ne sont pas les miennes, de les couvrir en réparant les erreurs de parcours pour qu’elles deviennent invisibles…mais pas pour moi.
Il faut que je baisse les bras, que je me laisse prendre par les imperfections de la vie, cesser le combat parce que je n’ai vraiment pas l’âme d’une guerrière.
Je vais me plaire, accepter mon image de travers et cette saleté sans nom qui me pourrit la vie, je vais l’arborer…non mieux ! je vais l’ignorer et je serai sourde aux questions ou alors je dirai : « ah ! bof…c’est rien du tout. »
Je vais m’acheter un poisson rouge et je lui raconterai des histoires de poissons rouges, ou des chaussures rouges, ou une grand-mère rouge, ou un livre sur les peaux-rouges, une passion qui m’exilerait de moi. Mais ça ne s’achète pas une passion, ça te tombe sur la tête, dans les yeux, dans la peau, ça éclabousse tout dans ta vie et ça repeint le monde.
J’en ai eu des passions mais ce n’était jamais la bonne, celle qui ne te quittera jamais, pas même dans la tombe. Je vais me passionner de moi, au moins je ne serai plus jamais seule…je souris…je crois que je vais écrire une histoire de poisson rouge.
Il était une fois une fille qui n’en croyait pas ses yeux, ni tous ce qui faisait qu’elle était elle à travers la vision déformée du bocal dans lequel on l’avait enfermée.
Alors elle faisait des bulles et des bulles, des tourbillons de bulles pour en faire des ballets-spirales dans lesquels elle se laissait emporter, vriller, tourner sur elle-même à la pointe des pieds, petite danseuse verticale, à s’élever chaque jour davantage jusqu’à sortir la tête de l’eau et respirer cet air nouveau.
Un matin, un rayon de soleil vint à passer, traversant la surface et l’irisant de reflets dorés, le petit poisson caché parmi les cailloux blancs et les algues synthétiques, épuisé d’oxygène, d’avoir fait souffrir ses faibles branchies pour le rêve d’appartenir au monde des soupirs, sentit à travers ses écailles la surprise d’être appelé par la chaleur de la lumière.
Elle s’enlaça le long du rayon, les nageoires jointes en prière que ce fut enfin la solution pour atteindre le plus profond de ses désirs. Le rayon accroché à la roue, pale du moulin de l’univers solaire, lentement la sortit de l’aquatique sphère.
Des champs de tulipes à l’infini s’étalaient, rectangles-couleurs de la vision mosaïque de la nature humaine. Et c’est là, sous le niveau de la mer qu’elle fit ses premiers pas dans la vie. Dans un champ de tulipes rouges, à courir entre les fleurs, à s’enivrer de l’humidité marine, à écouter le soir venu, les belles rouges se parler, et à les apprendre. Et de fleur en fleur le petit poisson rouge découvrit le bonheur, les souvenirs et surtout de leur passé appartenir.
Un matin, lové dans un calice de rosée en délice, baignée d’un rêve merveilleux, elle ressentit à travers ces écailles devenues douces comme des pétales, de nouveau l’étrange chaleur de la lumière. Ouvrant les yeux, elle vit apparaître dans le ciel bleu, un petit poisson rouge glissant le long « du » rayon. Vite, elle tomba des étamines et se précipita…hélas…dans l’immensité de ce plat pays, l’horizon était si court qu’elle ne put voir où ,ce que tout de suite elle avait perçu comme son double aimé, était tombé.
Les tulipes : «Il te faudrait bien plus d’une vie de poisson rouge pour la retrouver. »
Mais elle n’écouta pas et sa vie se fit enfer de recherches épuisantes et vaines, elle usa ses plus belles années jusqu’au jour où n’en pouvant plus, elle regagna son champs de tulipes rouges.
La vie reprit calme et paisible.
Le petit poisson rouge se présenta à l’élection du plus gentil des petits  poissons rouges dans le champ de tulipes rouges et fut élu à l’unanimité, étant le seul, pour le représenter dans le monde entier. Ce furent les honneurs et la reconnaissance…les voyages…et une nuit au bord de la mer rouge, elle fut ainsi réveillée :
 
« Pêche à la liiigne
Pêche sardiiine
C’est moby qui dîne
C’est moby qui dîne
Pêche coquiiine
Pêche à l'usiiine
C’est moby qui dîne
C’est moby qui dîne
Pêche voiiisine
Pêche assassiiine
C’est moby qui dîne
C’est moby qui dîne
 
Pêche d'origiiine…. »
 
Aux mots de la langue qui l’avait vue naître. Elle sortit la longue vue : un petit poisson rouge sur une coque verte chantant à tue tête. Son cœur fit 36 000 tours…c’était elle.  
Or ce n’était pas le jour et aucun secours n’était à attendre du soleil, quant à la lune elle affichait le sourire moqueur de la plus cruelle des nuits. Les tulipes étaient restées au pays et la ligne rouge main dans la main arriverait bien trop tard le lendemain pour traverser le rêve jusqu’à la réalité.
Tristesse de ce petit poisson qui ne savait plus nager, tristesse de se demander si réellement il avait pu un jour dans ce bocal apprendre les forces de la vague…et la voix s’éloignait, et les paroles et les tulipes :
Le chœur des tulipes « et si tu étais arrivée à la fin de ta vie de poisson rouge, et si tu étais bien plus qu’un poisson rouge, et si tu étais ce que tu n’as jamais connu…et si tu étais…et si tu étais… »
 
Alors ?
 
Le petit poisson rouge a couru sur la plage comme entouré de toutes ses fleurs amies qui l’encourageaient des frôlements de leurs pensées. Et c’est à l’aube qu’enfin il atteignit le rivage et fut emporté par la première vague de sa vie…
 
« Pêche à la liiigne
Pêche sardiiine
C’est moby qui dîne
C’est moby qui dîne
Pêche coquiiine
Pêche à l'usiiine
C’est moby qui dîne
C’est moby qui dîne
Pêche voiiisine
Pêche assassiiine
C’est moby qui dîne
C’est moby qui dîne
 
Pêche d'origiiine…. »

mercredi 12 septembre 2007

histoire de passion rouge 2

Je sais enfin pourquoi je n’arrive plus ni à lire ni à écrire…pourtant je le fais mais je sens bien que mon cœur est ailleurs. Je le fais pour tourner en rond, je le fais pour noyer le poisson. C’est affreux à dire cette expression parce que justement c’est à cause du petit poisson rouge que j’ai abandonné à son sort….que je me sens vide et creuse. Que je redonde de soupirs.
Je suis sans nouvelle. A-t-il rejoint sa belle ? Etait-ce une illusion ou pire un leurre, un piège, un filet, une épuisette…pour le ramener au bocal.
Il s’est jeté à l’eau et ce n’est la responsabilité de personne, son choix n’a pas été influencé mais lorsqu’il a pris sa décision, il a été soutenu et d’ailleurs quelqu’aurait été son choix, il l’aurait été… Et puis j’aurais faire pareil que je sois lui ou bien tulipe.
C’est l’histoire d’une suite aussi et puis d’une vie…à dérouler à deux.
 
Elle se réveilla allongée dans la frêle embarcation tanguant dans tous les sens, la voile blanche claquait sous une lumière aveuglante…
-« bonjour Toi. »
Il est vrai que le petit poisson rouge n’avait jamais eu de nom puisqu’il avait toujours été le seul et unique petit poisson rouge.
Une tache orange apparut se dessinant lentement jusqu’à atteindre la perfection du détail, lumineusement le petit poisson orange glissa une nageoire sous le dos du petit poisson rouge, le redressant.
-« je t’ai cherchée partout partout, murmura le petit poisson rouge, et c’est toi qui m’as trouvée. »
Elle lui conta sa vie de bocal et sa vie au royaume des tulipes.
Le petit poisson orange lui conta sa vie de bocal et sa vie dans un bateau de pêche… et les années entières à fabriquer le radeau de ses rêves.
Le petit poisson rouge avait des larmes plein les yeux parce que somme toute, elle n’avait pas été très malheureuse dans son champ de tulipes. Alors qu’elle y avait grandi et s’y était épanouie, le petit poisson orange à fond de cale, oublié de la lumière avait dépéri. Elle lisait toutes ces marques de souffrance sur les écailles du petit poisson orange…les morsures du temps.
Soudain il y eut un énorme remous, le bateau sautillait dans l’air, un gigantesque paquebot faisait route tout droit vers elles. Alors elles se serrèrent l’une contre l’autre et se mirent à chanter :
"Même pour deux secondes
Nous referons le monde   
Même pour deux secondes
Nous filerons ma blonde
Même pour deux secondes
Nous vivrons notre ronde
Même pour deux secondes
Je t’aimerai profonde
Même pour deux secondes…"
 
 
Le radeau s’envola dans les airs jusqu’à toucher le ciel et les étoiles en plein jour. Le rouge et l’orange se fondirent en poisson d’or et des milliers d’écailles illuminèrent la terre entière.
Sur un nuage, les deux amies se retrouvèrent ébahies l’une de l’autre, sans même savoir si elles étaient en vie, de faire face au corps d’une femme.
Elles se prirent alors la main et de sentir leurs doigts chacune s’unir à ceux de l’autre fit naître en elles les battements d’un cœur céleste… 

 

mardi 11 septembre 2007

histoire depassion rouge 3

Tout autour d’elles, étaient d’autres nuages sur lesquels se dressaient d’étranges panneaux fléchés pointant vers le haut, vers le bas, dans toutes les directions et portant les noms très évocateurs de grotte magique, tulipe, banc, lune, route vers nulle part, océan, ruisseau, cave alchimique, jardin, mercure, train fantôme…
Fallait-il monter ou redescendre ou bien encore rester dans le labyrinthe des nuages à suivre le gré de leur curiosité ?
Elles avaient soif de couleurs, de celles qui n’existent que dans la vie. Alors elles libérèrent leur instinct, fermèrent les yeux et plongèrent dans le vide…

DSC-0213-copie-1.jpg
Deux jeunes femmes se promènent sur le versant d’une montagne, elles ne savent pas d’où elles viennent, leurs regards se portent très souvent vers le ciel, mais elles ne savent pas la source du ruisseau qui les emmènent. La beauté les entoure jusque sous leurs pieds, les reflets dans l’eau, la caresse du courant et les couleurs qui s’y noient comme autant de bonheurs d’être ensemble, dans le même mouvement… 
Prise de vue : Ars

lundi 10 septembre 2007

histoire depassion rouge 4

…c’est elle et moi, et je suis prête à tout recommencer, jusqu’à retourner dans mon bocal pour de nouveau connaître cet amour qui nous unissait, au bord de ce ruisseau, ces lettres qu’elle écrivait pour dire le bonheur. Je n’ai pas rêvé toutes ces photos, ni son corps allongé dans l’herbe et ces milliers d’heures de caresses à l’embrasser. Je n’ai pas oublié que je l’aimais depuis toujours, bien avant qu’elle ne me prenne la main et ne m’emmène dans le pays du lendemain.
Mon petit poisson de la passion, mon grand frisson de l’émotion, l’eau court encore sur les cailloux, vive comme les écailles qui étincellent dans ton regard, vert, bleu, parsemé de l’or malicieux, les grands feux le soir, tout ce ciel pur, ces nuits d’hiver en plein été, il faisait chaud perdues dans l’une de ces immenses pièces aux murs de pierre et le tableau de la petite fille brune sur le balcon, l’infante de la demeure, scellant tous nos secrets. Je ne me souviens de personne d’autre, il n’y avait que nous et surtout il y avait toi.
Le petit poisson rouge ne savait plus qu’elle avait été un petit poisson rouge parce que le voyage était là seulement qui commençait, celui qui se fond dans les paysages de l’amour invisible sous le drap blanc de la vie, sur l’herbe verte découverte de la neige avec l’élan d’une même pensée.
Des milliers de fils aux couleurs différentes se sont tissés qui unissent le meilleur comme le pire mais qui tiennent fort serrés au cœur. Ce cœur aux corps éloignés qui toujours voyagera dans l’âme de dame Aslé, de deux petits poissons enlacés sur une barque qui ont touché le ciel, un jour ,et un autre pour ne jamais se quitter,et puis un dernier pour ne pas s’oublier…

vendredi 7 septembre 2007

Au ciel des voyeLLes


La voyelle i d’un e assortie
un beau jour fut prise de frénésie
et comme une lettre qu’on remercie
elle joua des mots de l’acrobatie.
Le e au triste sort d’hégémonie
sortit alors de sa paralysie
lorsque i lui dit en pleine folie
« e offrons-nous une fantaisie
toi et moi il faut que l’o nous marie »
Or mais voilà que le l balbutie
au singulier des voyelles amies
« un i dans l’e un e dans l’i ravie
mais un œil et deux yeux c’est pour la vie»

mardi 28 août 2007

Sous le regard de votre main

 

Puisqu’à présent,
mes rêves s’abritent sous le regard de votre main
cet indulgent sillage de votre reconnaissance.
Je me laisse à dire que je vous aime
dans tout ce que je vous ai écrit.
Aux jours gris
Aux jours de pluie
Aux jours de peur
Vous m’avez apporté les couleurs
chassant l’ennui
comme aspirant
les mauvaises ondes de mon esprit.
Je suis belle de vous
A vous lire qui me ressemble
A parcourir d’un œil curieux
Quelques lignes en aveu
Surprenant désir amoureux
De phrases à vous connaître mieux

Puisqu’à présent,
mes rêves s’abritent sous le regard de votre main
que votre corps a pris la forme de la vie.
Je me laisse à dire que je vous veux
au creux de moi vous perdre dans un sourire.
Aux nuits noires
Aux nuits blanches
Aux nuits sans fin
Vous m’avez apporté la lumière
qui éclaire les vides à défaire.
Comme un ange ou une étoile
Vous avez veillé
sur toutes mes pensées.
Je suis belle de vous
A vous lire qui me ressemble
A parcourir d’un œil curieux
Quelques lignes en aveu
Surprenant désir amoureux
De phrases à vous connaître mieux

Puisqu’à présent,
mes rêves s’abritent sous le regard de votre main
que je peux enfin vous prendre dans les yeux
le chagrin de vos longs mois malheureux
je me laisse à dire qu’arrivent les jours heureux
votre main à écrire dans la mienne
l’histoire des jours à venir
que nous serons seules alors à pouvoir lire…

jeudi 23 août 2007

Histoire de bancs



La Lapécacolodie est un si petit pays qu’il ne faut pas plus d’une année à une fourmi pour en faire le tour. Et si Aslé a mis davantage de temps, c’est que sur le précieux parcours il y eut une succession de bancs. Des bancs à rêves les yeux ouverts, des bancs de sable les yeux fermés, des bancs de fortune sous les yeux de la lune, des bancs d’esprit où elle a ri, des bancs au bord de l’océan, perdus dans le décor d’un corps aimant.
A prendre tous ces pétales au creux d’un arbre, un à un si délicatement pour les souffler à la douceur du vent, à tous ces signes qui caressent l’œil de désir, aux traces laissées par la nature, d’une âme chaste et pure. A tout cela, Aslé ne pouvait mieux dire que d’obéir au sens aveugle qui la guidait vers le retour de l’amour. Celui qui serre fort le cœur lorsqu’il est mort, celui qui fait vivre du début à la fin sous la source de l’athanor…

mardi 21 août 2007

à toi


Le jour où je serai libre de m’appartenir
Le jour où je n’aurai plus aucun désir
Le jour où je cesserai de tout t’écrire
Ce jour-là mon amour il faudra venir
A la porte de mon cœur doucement frémir
Les moments tendres de nos souvenirs

Le jour où je serai loin de mon corps
Le jour où je n’aurai plus peur de la mort
Le jour où je cesserai de me battre encore
Ce jour-là mon amour il faudra que tu rêves fort
Contre les battements d’un cœur en or
Niché au fin fond de la malle aux trésors

Le jour où je serai ivre de souffrances
Le jour où je n’aurai plus que la délivrance
Le jour où je cesserai toutes les prudences
Ce jour-là mon amour il faudra que tu danses
Aux yeux de mon âme toute ton existence
Le pied léger sans aucune importance

Le jour viendra où encore ici tu me liras
Comme tout à l’heure tu le feras
Comme tout à l’heure tu me diras
Ce jour est loin n’y pensons pas
Tous ces jours encore dans nos bras
Je voulais que tu saches toutes ces choses-là

jeudi 16 août 2007

...accord à coeur

Dans le cœur d’Aslé
Il y a l’oiseau blessé
Les sens renversés
Les fantômes du passé
Les premiers étés
Les promesses pardonnées
Les corps allumés
Les traces d’obscurités
La vie d'être aimée

Au fond de mon cœur
Il y a l’oiseau qui pleure
La douce chaleur
Tombé du nid du bonheur
Pris à son malheur
D’avoir rêvé en couleur
Il y a la peur
De n’avoir plus cette ardeur
De la profondeur

Dans son cœur à elle
Il y a des étincelles
La course à la belle
Et la tendresse rebelle
D’une âme qui ensorcelle
La passion cruelle
L’archet fou du violoncelle
L’amour qui s’appelle
La crise obsessionnelle

Dans ton cœur à toi
Je sais qu’il y avait moi
La place du roi
Sertie de tes mille doigts
A aimer ce toit
D’y être comme chez moi
Et les mots de soi
Dans le murmure de ta voix
Simplement pour moi

Dans mon cœur alors
Tu étais le seul trésor
A présent tu dors
Même si ce n’est la mort
Ca y ressemble si fort
Il faudrait d’abord
Oublier tous ces remords
Espérer encore
Que nous en soyons d’accord

Dans le cœur d’Aslé
Il y a l’oiseau blessé
Les sens renversés
Les fantômes du passé
Les premiers étés
Les promesses pardonnées
Les corps allumés
Les traces d’obscurités
Et la vie d'être aimée

mardi 14 août 2007

A Jipes et Ars


Pour une chanson qui ne voulait pas s’écrire
Les mots blancs figés les phrases muettes à dire
Pour une chanson qui cherchait en soi l’inspire
Les yeux noirs bouclés l’oreille fermée de lire
Pour une fille perdue en ombre d’avenir
L’émotion brisée les sens brûlés à maudire
Pour une fille perdue face au souvenir
Les doigts et l’œil se sont offerts de leurs sourires

Pour la mélodie de notes qui se balancent
Au gré du fil invisible d’une douce danse
Pour l’image de corps soufflés d’impertinence
Au voile transparent de tendres indécences
Les lettres se lient entre elles de nonchalance
Loin d’elles la noirceur d’une cohérence
Elles s’abandonnent aux couleurs de circonstance
A la musique bleue jouée de confidences
A l’image orange bercée d’insouciance
Aux musicien et photographe de providence…

dimanche 12 août 2007

cailloux et ricochets


Les mots s’éteignent dans le jardin secret
Les fleurs brillent de pensées en lacet
Les phrases à suivre se perdent au goût
Si bien gardé de ce matin frais et doux
De tendres baisers en taches blanches
De ces cailloux à prendre ce dimanche
Les ricochets sur l’étang bien vite dépassé
Redevenu présence en cercles de nos étés
Les roses rouges brûlent d’indulgence
Le soleil croule de rayons de silence
De l’importance de se sentir aimée
De l’absence à vouloir être pardonnée

dimanche 5 août 2007

Petite chanson d’été brûlant


Pense à tes yeux j’me disais
Ne les use pas à tout savoir
Garde-les tous frais du matin
Tu lis tu lis et puis tu t’écris
Pour rien du blanc à peindre

Pense à ta peau j’me disais
Ne l’use pas car c’est trop tôt
Garde-la le plus loin du soleil
Tu ris tu ris et puis tu te rides
Pour rien du blanc à peindre

Pense à tes mains j’me disais
Ne les use pas à leur travail
Garde-les au fond de tes poches
Tu trimes tu trimes et tu t’escrimes
Pour rien du blanc à peindre

Pense à tes muscles j’me disais
Ne les use pas ça sert à rien
Garde-les comme ils sont toi
Tu sues tu sues et tu t’essuies
Pour rien du blanc à peindre

Pense à ta vie j’me disais
Ne l’use pas c’est trop moche
Garde-la en rêve pour toujours
Tu vis tu vis et tu t’effrites
Pour rien du blanc à peindre

Pense à ton cœur j’me disais
Ne l’use pas en phare allumé
Garde-le éteint pour la planète
Tu aimes tu aimes et puis tu meurs
Pour rien du blanc à peindre

Pense à elle j’me disais
Ne l’use pas c’est bien trop fort
Garde-la en silence c’est si beau
Tu dis tu dis et tu te redis
Pour rien du blanc à peindre

Pense à toi j’me disais
Ne t’use pas à te cacher
Regarde-toi dans tes pensées
Tu voles tu voles et tu t’envoles
Pour tout le bleu à peindre au vol

Ne pense plus j’me disais
Ne t’use pas à simplement penser
Accroche tes ailes au temps présent
Laisse-toi souffler par tous les vents
Tu ris tu ris et tu souris
Pour tout pour rien enfin tu crois

05/08(!)/07

jeudi 2 août 2007

Le paragraphe manquant

 

Ce fut d’abord le cou qui fut gagné dans l’assaut, sauvagement embrassé, puis dans les traînées des lèvres brûlantes le corps entier vint s’embraser. Les mains attisèrent le désir jusqu’à ce que fusionnèrent les premiers frissons de lumière. Partout, parcourant dans tous les sens, sans aucune indécence, la bête emprise de caresses reconnaissances s’assoiffait au souffle de la belle. La belle dont la cruelle beauté s’animait de reflets ondulant le long des lignes du brasier blanc. La bête rugissait sous les gémissements de celle abandonnée au plus profond d’elle-même…tout en se sentant fondre, elle glissait de s’éteindre sous les étreintes de douceur, elle se laissa aller, pénétrée de volupté, le cœur de la douceur enfin partagée, la bête devint la belle éfusionnelle et passionnément elles s’aimèrent jusque dans la pâleur du jour naissant…

mercredi 1 août 2007

corps et délire

 

 

Ensorcelée de désir, la bête se fit créature se couvrant la peau de plaisir, prête à bondir et mordre à pleine dent la chair à venir. Dans ses yeux nul ne pouvait lire l’éclat amoureux, cachant ainsi le reflet de la belle qui était là face à elle auréolée de fumée caramel d’où s’échappaient les senteurs cuivrées de diablesse à dévorer…
Retrouvant ses esprits après une si longue nuit à s’assouvir, elle avait encore les traces du méfait accompli sur lesquelles d’un tour de langue elle pouvait goûter encore les fruits de son trésor...
Les photos sont ici

lundi 30 juillet 2007

vague

 


Vague vagabond d’âge
vague oppression
du temps qui passe
les lignes se touchent se suivent
de souvenirs
la vague tue tous les désirs
les rêves s’effacent
je n’ai plus rien à dire
pas même souffrir
Vague vague suppression
la fuite des sensations
c’est trop d’un coup
d’être submergée
un matin de lire son âge
comme dans un vieux journal
les doigts mouillés de l’air humide
donne-moi le temps
je vais pleurer
Les océans passés
vague d’y penser
les larmes vidées
vague à souffler
la tristesse blessée
vague divaguée
les ans ensorcelés
la vague a travaillé
le noir en fumée
donne-moi le temps
 je vais hurler