dimanche 28 mars 2010

des jours


il y a des jours où
je ne sais plus
où les temps se mélangent si fort
que j’aimerais déjà faire partie de la mort
il y a des jours où
je ne sais plus
où écrire sur ce grand vide
des jours où
la nuit je rêve d’autrefois
où ma tombe est mon lit cercueil de bois
où ma mère m’enterre pour mes seize ans
des nuits où
les avions redeviennent fous
il y a des jours où
je ne sais plus
à qui penser le matin en me réveillant
ce que peut bien vouloir dire le silence
des jours où
les oiseaux gazouillent au printemps
toujours les mêmes aux arbres différents
il y a des jours où
tout me manque
tous me manquent
où tu me manques
et c’est la boule de neige
qui dévale la pente du temps
il y a des jours je ne sais plus
quelle branche va m’arrêter
si j’ai vraiment existé
si des bras m’ont jamais consolée
si l’amour n’est qu’une histoire inventée
ou bien un manga écrit à l’encre des nuages
il y a des jours
où toute mon âme se dépeuple du vivant
il y a des jours où
je ne suis bonne qu’à être enfermée…
et puis il y a les jours
tous les autres jours aux feuilles qui s’envolent
au bleu du ciel qui m’emporte
les yeux  mouillés de l’émotion
des larmes de vie
de cette vie si belle si riche
si fragile aux ailes de papillon
les jours où les pâquerettes repoussent toujours
les jours avec la vue sur la mer de partout
les jours du sourire au premier jour
étincelles de tous les frissons romantiques
et les gargouillis internes de l’alchimie de l’amour
les jours dans la cage thoracique de mon coeur
où tu palpites de ton souffle le corps de notre sang
il y a ces jours et ces jours
et tous ces jours encore de nos je t’aime…

mardi 16 mars 2010

On enterre bien les arbres…


Un beau matin d’automne
A l’enterrement d’été
Un arbre vint à tomber
Mon bon seigneur libérez-nous
Vous qui tombez si bien
Nous sommes toutes les feuilles d’ici
Des rouges des jaunes des vertes des bleues…
Un beau matin d’automne
A l’enterrement d’une tombe
En épitaphe de ce qu’elles furent
Les feuilles s’envolèrent alors
Sauf celles croyant à l’ailleurs
Qui continuèrent d’attendre
L’escargot qui faisait semblant
De faire le tour de la Terre
Pour apprendre à compter
Tous les jours d’une année
Parce que les escargots
Ils embobinent bien leur silence aussi…
Heureusement un beau lendemain matin d’automne
Puisque parfois les beaux matins se suivent encore
De l’enterrement qu’on n’attendait pas
L’arbre venu là mourir et qui tombait si bien
Se décida à les prendre toutes
Même celles qui n’étaient pas les siennes…
Un arbre c’est si beau je trouve
Qui dit toujours je t’aime…

*photo capturée chez PHa®sME

dimanche 7 mars 2010

après l’hiver d’un soir


 


partir…j’aimerais partir
retourner chez moi loin d’ici
je ne sais pas où ni si ce sera long
il suffira de suivre les rayons du soleil
ceux qui m’appellent derrière la vitre
en chemin je mangerai tous les nuages
je serai si légère et moelleuse
que sur moi tu pourras t’endormir
dans ma voix il n’y aura plus que des berceuses
des chansons d’amour toutes simples
qui parlent de fontaine et de colombes
de ce voyage j’emplirai mes poches de trésors
et là-bas je les déposerai au pied de mon arbre
parce que je sais qu’il m’attend
qu’il a grandi en même temps que moi
qu’à chaque printemps il a fleuri
qu’il n’a jamais pleuré même durant le plus terrible des hivers
puisque j’allais venir
puisque je pars
en suivant des yeux les rayons du soleil
la route s’ouvre comme un pont d’or sur la mer
comment ai-je pu oublier le soleil 
vivre toute cette nuit sans même la lune mon amie
je retourne chez moi
dans mon pays d’amour qui m’abritera et que j’habite déjà
car me voilà partie au ciel heureux
partie du ciel bleu
je suis moi dans l’air que tu respires…

je t’aime

vendredi 5 mars 2010

Душа… (l’âme)



L’âme a une sourdine qui trépigne
habillée en rouge sang ou en fleur d’églantine
c’est toujours son tic tac qui s’exprime
l’âme sourit…aux couleurs du printemps
un réveil en ressort de minutes biologiques
un matin programmé sur un ciel bleu déchiré
à la barbe du calendrier elle part trois mois six ans
son cœur machiné de papiers du bonheur
elle sait l’heure toutes les heures d’impatience
elle les oubliera à chaque instant du printemps
dans la fin de l’hiver le temps de la faim en ébullition
l’âme a une sourdine qui trébuche instinctivement…
comme tous les siècles d’amour enfantant ses survivants
elle s’inverse au quart d’heure précédent la page du grand chambardement