Je regardais le ciel du haut de mes deux pieds quand
j’aperçus le nuage oublié par le vent. Alors ce fut toute ma vie, qui jusque-là
s’éternisait pétrie d’habitudes, qui me tomba à la figure. Il se mit à pleuvoir
en même temps toutes les saisons de mes années, et sur le long de mes bras les
gouttes de pluie ne s’émouvaient pas, sans aucun sentiment, en totale indifférence,
elles s’écrasaient puis glissaient au même rythme, avec la même force, comme
une horloge bien réglée, jusqu’à la surface de mes deux pieds.
Puis, je supposai qu’elles retournaient dans le nuage car
tout recommençait, comme ma vie, sans jamais recouvrir, ni encore moins engloutir
un seul de mes deux pieds. Je ne saurais te dire combien de temps cela dura. «Un
certain temps» comme disaient les employées du service de déroutage des grues
perdues. [ .;).]
Un jour, mes cheveux trempés effleurèrent mes orteils, instantanément
je ressentis dans mon corps l’aube fulgurante de la solution. Alors que sur ma
peau un éclair se chargeait «enfin», je pris mes deux pieds à mon cou pour m’enfuir
le plus loin possible de « Nestorie Apicola »…
(Oui maintenant je connais son nom, c’est la fille du
vent qui me l’a dit.)