jeudi 28 juillet 2016

Extrait de quelques moi(s)

Me voici enfin devant la page blanche, plus maintenant, presqu’une ligne…


Paisible amitié
De la mer et du sable
Sans aucune inimité
Qui ne soit constatable
Écrire serait donc inusable ?

Je marchais à pas perdus, sans ne rien compter d’autre que l’envie expresse d’arriver, surtout ne pas m’arrêter, m’asseoir sur un coin de trottoir, ne pas mettre fin à une si belle soirée, mais respirer par le nez pas trop fort, regarder devant, le loin qui s’approchait inexorablement, me faire confiance surtout.

Je roulais en rivière dans un monde devenu subitement inconnu, mais là non plus il ne fallait pas m’arrêter, ou en tout cas pas dans cette rue, ni dans celle-ci, ni dans ce chemin apocalyptique. Je ne voyais presque plus rien, le moteur avait embué toutes les vitres, il hoquetait, j’étais à deux pas de chez moi. Pourtant je n’ai pas viré de bord, j’ai consciencieusement remonté la vague pour m’arrimer au parking d’une maison en hauteur.

Je courais mon crayon sur la page, plus que paisible j’étais heureuse de mon bureau sur les genoux, il ne se passait rien pour m’empêcher de sourire, l’été était là de ses jours si longs que même la nuit il faisait clair sous les étoiles.
Mes pieds se déliaient sur le sable chaud et mon cœur ne s’exacerbait plus de cette eau devenue si gentille et qui portait les bateaux.

J’écrivais si bon
Que j’étais moi
Ce bout à vivre

Mis au bon bout…