mercredi 12 septembre 2007

histoire de passion rouge 2

Je sais enfin pourquoi je n’arrive plus ni à lire ni à écrire…pourtant je le fais mais je sens bien que mon cœur est ailleurs. Je le fais pour tourner en rond, je le fais pour noyer le poisson. C’est affreux à dire cette expression parce que justement c’est à cause du petit poisson rouge que j’ai abandonné à son sort….que je me sens vide et creuse. Que je redonde de soupirs.
Je suis sans nouvelle. A-t-il rejoint sa belle ? Etait-ce une illusion ou pire un leurre, un piège, un filet, une épuisette…pour le ramener au bocal.
Il s’est jeté à l’eau et ce n’est la responsabilité de personne, son choix n’a pas été influencé mais lorsqu’il a pris sa décision, il a été soutenu et d’ailleurs quelqu’aurait été son choix, il l’aurait été… Et puis j’aurais faire pareil que je sois lui ou bien tulipe.
C’est l’histoire d’une suite aussi et puis d’une vie…à dérouler à deux.
 
Elle se réveilla allongée dans la frêle embarcation tanguant dans tous les sens, la voile blanche claquait sous une lumière aveuglante…
-« bonjour Toi. »
Il est vrai que le petit poisson rouge n’avait jamais eu de nom puisqu’il avait toujours été le seul et unique petit poisson rouge.
Une tache orange apparut se dessinant lentement jusqu’à atteindre la perfection du détail, lumineusement le petit poisson orange glissa une nageoire sous le dos du petit poisson rouge, le redressant.
-« je t’ai cherchée partout partout, murmura le petit poisson rouge, et c’est toi qui m’as trouvée. »
Elle lui conta sa vie de bocal et sa vie au royaume des tulipes.
Le petit poisson orange lui conta sa vie de bocal et sa vie dans un bateau de pêche… et les années entières à fabriquer le radeau de ses rêves.
Le petit poisson rouge avait des larmes plein les yeux parce que somme toute, elle n’avait pas été très malheureuse dans son champ de tulipes. Alors qu’elle y avait grandi et s’y était épanouie, le petit poisson orange à fond de cale, oublié de la lumière avait dépéri. Elle lisait toutes ces marques de souffrance sur les écailles du petit poisson orange…les morsures du temps.
Soudain il y eut un énorme remous, le bateau sautillait dans l’air, un gigantesque paquebot faisait route tout droit vers elles. Alors elles se serrèrent l’une contre l’autre et se mirent à chanter :
"Même pour deux secondes
Nous referons le monde   
Même pour deux secondes
Nous filerons ma blonde
Même pour deux secondes
Nous vivrons notre ronde
Même pour deux secondes
Je t’aimerai profonde
Même pour deux secondes…"
 
 
Le radeau s’envola dans les airs jusqu’à toucher le ciel et les étoiles en plein jour. Le rouge et l’orange se fondirent en poisson d’or et des milliers d’écailles illuminèrent la terre entière.
Sur un nuage, les deux amies se retrouvèrent ébahies l’une de l’autre, sans même savoir si elles étaient en vie, de faire face au corps d’une femme.
Elles se prirent alors la main et de sentir leurs doigts chacune s’unir à ceux de l’autre fit naître en elles les battements d’un cœur céleste… 

 

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