dimanche 7 octobre 2007

mots de mercure


 

amertume
bitume
coutume
rouge et bleue
la grue
costume
parfume
présume
elle tourne
les yeux
rue princesse
rue royale
rue nationale
longueur du feu
coupée en deux
allume
rallume
clignote
orange
danger chantier
une porte
un escalier
un palier
un baiser
la fenêtre
rouge et bleue
la grue tourne les yeux
un chant amoureux
une chanson d’adieu
les mots se suivent
je passe devant
palais de l’Europe
parfum d’Asie
palais et langue morte
il pleut des bruits des sons
je me sens idiote
assise dans la cohorte
je prends l’air absent
j’écris
des mots
des mosaïques
je pense à elle
rouge et bleue
je tourne les yeux
je monte en moi
je suis dehors
dressée fragile
par-dessus les toits
les rues les avenues
la place de la république
mon regard oblique
je me tire
un long trait d’horizon
et je respire
frisson d’évasion
je suis la grue rouge et bleue
juste un œil planté au milieu
les bras tendus écartés
à frôler la courbe de ses pensées
et cette envie de m’écrouler
pour qu’elle cesse de me regarder
et qu’enfin elle puisse m’écouter
dans le fracas de mon fer désarticulé
au pied de la plus haute tour imaginée
je l’aime je l’aime je l’aime
dans tout ce qui n’est pas un poème
dans la vie dans la ville
dans l’usine estudiantine
dans la voie de l’histoire naturelle
sur la couleur de sa peau
dans les tracés des cercles d’eau
en courant les marches de son corps
quand elle me dit et tu dors encore
en s’explosant d’un rire sonore
des miettes des miettes et des miettes
des poussières de graines qui essaiment
de l’amour incertain partout en refrain
rouge et bleue
la grue
tourne
les yeux
rue princesse
rue royale
rue nationale
longueur du feu
coupée en deux
allume
rallume
clignote
orange
danger chantier
une porte
un escalier

et c’est la nuit tombée

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