mercredi 31 octobre 2007

La porte sans porte





Première porteLes murs ont des silences
Auxquels personne ne pense
Ils s’assourdissent sous ton passage
Et tu ne lis plus que les messages
De cet ailleurs dont ils te parlent
D’un vieux pays mort sous les balles

Deuxième porteMa maison c’est la tienne
Même fille de tendre hyène
Tu vois aussi toute ma prudence
A vivre ce beau pays de France

Troisième porteEt si mon nom débaptisé
En mouton de panurge ressuscité
Pouvait sourire de l’éclat bleuté
Alors je le ferais sans reculer

Quatrième porteJe n’aime pas la trilogie
Juste l’agneau dans la bergerie
Qui bêle sous l’appel de la patrie
Tu sais celle qui est ta mère pour la vie

Cinquième porteJe me bats comme je peux
Perdue entre tous ces dieux
D’une main tendue à celle qui m’arrête
J’ai le gosier sec de l’arête
Celle qui m’étrangle à la frontière
De devenir la sœur de tous mes frères

Sixième porteC’étaient au départ quelques photosEt voilà que j’entends déjà le pas des mots
Qui tracent les chemins de ma mémoire
Avec comme une immense gerbe noire
A vomir durant des heures les images
De l’horreur toujours d’un nouvel âge

Septième porteMais tant qu’il y aura des grues au ciel
Des abeilles pour fabriquer le miel
De la rosée aux feuilles d’automne
Des enfants qui crient et qui s’étonnent
De la sueur à partager des combats à mener
Des mains unies éprises d’une même volonté

Je crois que la porte sans porte
Ne sera pas prête de se refermer

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