mercredi 14 mai 2008

Conte à rebours


 

le soleil m’éclabousse
la peau de pointes rousses
entre mes cheveux poussent
les fils de la blondeur des champs

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

tous les oiseaux gazouillent
sous l’air d’un faux été qui grouille
les mares sèches sont sans grenouille
du soleil il n’y a déjà plus d’étang

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

les rues deviendront bientôt désertes
derrière les fenêtres entrouvertes
les rideaux tirés crieront à l’alerte
ne plus bouger trop accablant

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

les enfants pleurent la peau brûlée
des vapeurs des usines polluées
des gouttes pleuvent à la récré
mais tout le monde est content

et ce n’est que le printemps
drôle de saison drôle de temps

si le ciel s’obscurcit enfin
d’un nuage poussé par l’air marin
il ne sera que pour demain
pour les pas sur les pavés luisants

ce n’était qu’un faux printemps
drôle de saison drôle de temps

je ne te parlerai pas de l’été
d’ici là le printemps l’aura grillé
l’hiver par dessus l’automne aura sauté
les saisons auront terminé d’être un an

dis-moi c’est quoi le printemps
drôle de question drôle de temps


le soleil m’éclabousse
la peau de pointes rousses
entre mes cheveux poussent
les fils de la blondeur des champs

maman c’est quoi le printemps
une drôle de saison mon enfant

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