dimanche 14 septembre 2008

tous les chats ne sont pas gris





capture photographique de Jeanne


à mi passant
à mi rêvant
je suis le chat blanc
au mur enduit de Sienne fraîche
qui cerne la cour de mon domaine
amie passante
beauté d’intrigue
( je m’offre une parenthèse
au plaisir d’une rime)
passe vite ton chemin
avant de réveiller
l’argile au corps qui dort
et d’hérisser d’un courant électrique
la ligne courbe de mon échine
déjà mon oreille pointe
de l’oblique de mes yeux
je sens mon âme féline
prête à bondir rouge furie
tu ferais mieux de te méfier de mon sourire
comme des fausses statues endormies
le cliquetis brillant de tes anneaux au vent
m’attire aussi noir et blanc qu’une pie
et si le maçon créateur m’avait coulé ainsi ?
évade moi
à mi passant
à mi rêvant
à mi vivant
et tu verras
que je suis le chat blanc
parti de Toscane
par le midi de la France
puis revenu au nord de l’Egypte
sans déroger de la boussole
qui marque toujours le pôle
ah je t’intrigue
mais non
c’est toi qui fige mon mouvement
je pose pour réfléchir à ma future carnation
à moins de me frotter des heures au mur
pour être plus feu que la nature
j’hésite si tu restes plus longtemps
aux traces de couleurs
sur l’immaculé de mon pelage
quelques hiéroglyphes poussiéreux
ou traces guerrières en vagues
de querelles d’amoureux

…aux pieds des pyramides j’ai du boire beaucoup trop de lait

amie passante
passée vivante du temps
il y a tant de douceur dans ton regard
que je ne sais plus très bien
si je suis réellement ce chat
j’ai beau me battre intérieurement
créer les remous d’un combat invisible
il me faut admettre l’étincelle
qui de toi me fait quitter la stèle
le signe de tes yeux en présage

cette nuit je serai noir
tu seras blanche
le mur sera bleu
et les étoiles miauleront
pour couvrir tous nos mots d’amour

…je souris…et puis d’un cri à la lune nous baptiserons le chat blanc qui n’avait pas de nom

je t’aime



 

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