jeudi 18 septembre 2008

…à la Lune




zone sas d’échanges
une voiture sur un parking
fermeture des yeux
réouverture sur l’autre je
le doublé gagnant
dans l’autre sens
madame passe avant moi
j’ouvre la portière

au première symptôme d’antinomie
toujours sourire à l’envers

des voix gonflées à l’hélium
m’assaillent de bisous
je fissure un peu de moi partout
on m’accroche aux doigts
une petite main qui pleure
si tu savais comme j’ai aussi envie de pleurer
mais ici je n’ai même plus peur des araignées

Elle est là nue dans le ciel
énorme boule de sable
mon regard balai d’essuie-larmes
se porte d’Elle
aux lèvres qui me parlent
oui il fait froid ce matin

deuxième seconde hors de la capsule
je désamorce la première adult attack
vingt-six torpilles qui dansent
n’a jamais troublé ma vigilance
je suis ici dans la trace
de ce qui soit disant n’existe pas
la faille est ailleurs
l’enfant le sait lui
que je suis Madame
sa maman pas encore
perdue au ciel d’hier
d’ailleurs
Elle est toujours là
la Lune
elle murmure des histoires
depuis le fond du couloir
des belles des vraies
des sans importance
et moi je pars un peu
mon moi tournoie jaune lumineux
mais ça ne se voit pas
ô juste un peu
si peu que je peux bien
sortir mes rires et mes sourires
pour panser tous les manques de bleu

…des milliers de secondes plus tard
qui font une journée…

zone sas d’échanges
une voiture sur un parking
fermeture des yeux
réouverture sur l’autre je
le doublé gagnant
dans l’autre sens
je passe avant madame
j’ouvre les vitres

l’air est tout chaud de souvenirs
je suis morte mais je vais écrire à la Lune
si encore demain
elle voulait de moi pour la voir
juste un éclair un croissant une miette
j’aime quand j’ai encore faim de rêves
des milliers de secondes à rougir les étoiles
mais à la nuit
quand toutes mes peluches seront endormies

...

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