mardi 23 septembre 2008

A la couleur du cahier




nulle assombrie

les mots respirent
les syllabes claquent dans les rires
proches moments
les voix résonnent
la parole s’étend et puis déborde
les mains reprennent tout bas
les mots s’écrivent
un portable sonne
je mime mes poches
je ne dis rien
c’est juste le mien

dans cette grande pièce vide
un balai s’étonne
d’entendre les grains de poussière
entre les o les a qui se soulèvent
les é du micro-ondes mal dessiné
les je pourra montrer à ma mère ?
et le ma mère est en voyage

la lune est au milieu des images
madame tu es belle
ta voiture est belle
bel-le
je saute imaginaire à pieds joints dans le cerceau
deux



on a fait trois travail
?
!?
bien plus je crois
mais je ne dis rien
la grille se referme jusqu’à demain

un jour les fées se pencheront sur tous les berceaux
elles donneront une maman et un papa
qui n’ira jamais en prison
une maison aux enfants qui n’ont que l’école
pour dessiner un toit

parce que demain
du haut de mes six ans
j’ai tribunal
que j’ai rendez-vous avec ma psy
ou que je vais chez ma mère
et même si peu
que tout sera à refaire
de soir en soir
jusqu’au jour…ce jour
ce jour qui existe
je crois
sinon j’aurais laissé mon coeur au vestiaire
et regardé tourner ma montre à l’envers

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