vendredi 10 octobre 2008

jour & nuit ®


Lettre à N. (deuxième version)

« j’ai débarrassé les poussières de mon âme
pigmenté mes yeux d’un ciel plus bleu
ouvert en grand portes et fenêtres
et puis soufflé tout le vieil air
qu’emprisonnait ma gaine d’oxygène

j’ai fait le ménage dans mes idées
jeté toutes celles que j’avais déjà eues
je me suis sauvée d’avoir la tête vide
pour m’emplir de ce qui n’avait jamais existé
et j’ai bien fait car j’ai atteint la liberté

j’ai pris le crayon que j’ai créé
couvert ma peau de mes signes inventés
je me suis lue seule à me comprendre
vivante de mon monde étrange
le mien inviolable de mes sensations

j’ai laissé la torture à l’encre et au papier
la torture jaillie de ne pas pouvoir écrire
comme ce qui se lit pour être compris
avec des mots combinés sur mesure
j’ai écrit pour moi qui me ressemble

j’ai écouté ce qui poussait en moi
tout ce que mes sens me guidaient
de vivre sans en souffrir
et puis d’aimer chaque jour me voir vieillir

je n’ai plus cherché à comprendre
à me comprendre à expliquer
j’ai cessé d’attendre après le passé
j’ai débarrassé les poussières de mon âme
et j’ai brûlé l’échelle qui mène à nulle part

j’ai fait le grand si grand ménage
qui coupe les attaches au monde vivant
qui resserre ce que je suis
libre d’être liée à moi
et libre de respirer l’air que je respire

j’embrasse mais plus les ombres
j’aime tout court
ceux qui m’entourent
la lumière qui m’attire
et les lèvres chassées de l’éternel
car j’écrirai toujours
du moment que je respire »
                                      Mary Des Brumes

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