dimanche 19 avril 2009

altorissima




Et la corolle extatique de l’oeil se fend, frôlant imaginaire le travail des pales d’un temps minéral, de statues muées en ronde de cailloux, lissées aux passages, incurvées, érodées, de milliers d’années, jouant encore le bal des pas perdus pour tous ceux qui sont passés sans les voir.
Il fait bleu comme la trace d’un agrume en coupe orbitale, fossile tournant, éclairant les yeux d’une frimousse de pierre et qui rappelle le souvenir d’un caillou dans la poche d’un enfant.
Le maître du ballet danse de l’univers sur lui-même, les âmes parties, les âmes à naître et celles restées à tout jamais prisonnières dans les embryons de la mer.
Alors s’entendent les cris de tous les oiseaux rappelés au vent et qui regardent d’en haut ce qu’ils ne seront jamais, de l’horreur et de la beauté mêlées, de la vie qui coule sur les galets de l’innocence.
Et les mots s’en prennent d’où ils viennent, à la fleur du ruisseau, à ce creux de sable où se retire la mer, pour ne laisser briller que l’espace d’une marée à l’ombre qui passe…les cailloux, oubliés de la lumière.

*illustration et texte d’après une photo de Jeanne

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