dimanche 24 novembre 2013

Alaomista

Alaomista du haut de sa colline observait depuis le début, les dix-neuf sentiers qui ne menaient nulle part. Toutes les jeunes filles tournaient en rond, même les calibs, de mémoire de calib, n’avaient encore jamais vu ça : aucune d’elles après quatre jours n’avait franchi la frontière du slimyao.
Alaomista ne pouvait s’empêcher de les comparer à des gazelles, c’était l’image qui lui était venu spontanément et qui ne la quittait plus. Un mauvais souvenir de son enfance. Elle se voyait comme maintenant assise sans broncher, les yeux dans un paysage lointain. Le film (le fil de l’histoire) se déroulait avec cette terrible fatalité à accepter en serrant les poings.
Elle sortit alors de son sac un vieux carnet à spirale et avec son crayon y dessina une fière gazelle posant sa patte avant-droite sur un lion allongé à l’ombre d’un manguier. Et puis soulagée, rassérénée, ragaillardie, elle se mit à écrire une poésie. 
la Lune était tombée dans une flaque
elle l’avait fait exprès
pensant que le Soleil comprenant sa détresse
se montrerait enfin amoureux d’elle
et la sauverait...
mais ce jour-là
le Soleil ne sortit aucun de ses rayons
car sans la Lune
il avait très mal dormi
alors il s’emmitoufla dans un énorme nuage gris... 

Sa tristesse enfin épuisée, Alaomista reprit son poste d’observation, les calibs passeraient bientôt pour savoir « où » se ferait le croisement des chemins.

4 commentaires:

  1. Une belle imagination et j'ai beaucoup aimé la poésie. Il faut encore et encore écrire ma Princesse.

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    1. Pour la poésie, la Lune s’est noyée, le Soleil s’est emmuré, alors que cela aurait été si simple de se parler, même si la Lune avait parlé en lune, et le Soleil en soleil…
      Je t’embrasse Belle Ariaga.

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  2. Pour la corde, les noeuds me bloquent. Pour la lune, le reflet me parle. Pour le soleil, c'est sa chaleur qui m'appelle. Pour le nuage, la gristesse me déplait. Pour la colline, l'horizon me saoule. Pour Alaomista, je l'ai lu Aloah, des fleurs plein les cheveux. Sourire, c'est reparti pour un tour de bonne humeur, de joie, et de cercles infinis...

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    1. Je replonge à souhait dans mes souliers fleuris avec des ailes sur les côtés pour m’envoler, et dans la montée vers le ciel j’écris mon billet de choses à ne pas oublier… de dire :
      -pour la corde qui bloque, la laisser tomber avec ses poids de noeuds qui emporteront toute la gristesse des yeux.
      -pour la mystérieuse Alaomista au reflet de lune, lui faire des tresses d’étoiles filantes.
      -pour !?!!...
      Trop tard pour la liste. Je suis déjà happée et mise en orbite-spécial-spirale pour un tour ineffable d’aloha nulu … S.Y.S….Je souris et je t’embrasse Amista des cercles infinis…

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