Inshitayatoo parlait
toujours en silence et cela depuis le jour de sa naissance, comme si elle
s’excusait d’être née alors qu’agonisait la Princesse Totoyadminabila, la mère
de sa propre mère Hinchidiyaverdi.
Le jour de ses douze
années et une demie, comme on la pensait définitivement promise au retard du
temps, il fut décidé au conseil des parents de la placer comme
apprentie-prieuse dans le plus lointain des temples du royaume. Le voyage
devait prendre 148 jours aux journées, mais personne n’aurait pu l’affirmer car
le temple était « le temple dont on ne revenait jamais ».
Les jeunes filles triées
au fur et à mesure des ans… (les garçons
suivant une autre route qui pour les moins chanceux les conduisait au plus
lointain des forts du royaume)… cette année-là, n’étaient pas moins que 19,
issues de tous les milieux, et même exactement dix-neuf, ce qui pour un aussi
petit royaume faisait bon nombre quand même.
Depuis l’annonce
officielle lue par sa mère Hinchidiyaverdi devant la grande baie vitrée du
salon s’ouvrant sur les hauteurs du port
fluvial d’Amakashiskoia, Inshitayatoo ne
faisait que contenir ses larmes pour les laisser partir à grands flots
lorsqu’elle était seule dans sa chambre. Elle se sentait comme l’alternateur du
barrage d’Invahsi qui ne finît par rompre que sous le poids d’un ouragan.
Inshitayatoo ne savait que parler en silence, elle ne
savait pas expliquer toutes ces choses avec des mots.
A chacune le slimyao (le garde des valeurs) remit une
carte, et un sac. Le sac était si léger qu’il ne fallut pas plus d’une journée
pour qu’Inshitayatoo comprenne qu’elle aurait à le remplir de douleurs pour se
vider de toutes ses peines.
Le premier jour, les pieds
meurtris de solitude, elle oublia d’abord sa mère, ce qui lui permit d’atteindre
le second jour.
Le second jour, elle
perdit ses chaussons de danseuse impériale devenus lambeaux sanguinolents, dans
un torrent de cailloux.
Le troisième jour, elle ne
savait plus son nom, quand un calib lui glissant une patate d’eau douce dans le
creux de la main, le lui demanda.
Le quatrième jour, elle n’avait
plus que la carte qu’elle ne savait pas lire et cet énorme poids sur le dos.
Le cinquième jour, elle
entendit des cris dans sa langue, alors elle se retourna…
C’est là que commença la véritable histoire d’Inshitayatoo.
J'ai hâte de connaître la véritable histoire de cette princesse ... Je t'embrasse.
RépondreSupprimerAriaga,
SupprimerJ’aimerais aussi beaucoup connaître la véritable histoire d’Inshitayatoo ; il y en a plusieurs mais laquelle est la vraie ?
Bises bleues Belle Ariaga.
Ce temple, elle en est la gardienne. Reliée depuis le début, et la fin, hors-temps. Mais d'ou viennent ces appels ?... Je suis pendue à ton clavier, je t'embrasse
RépondreSupprimerAmista,
SupprimerAvant d’arriver au clavier, avant d’arriver sous mes doigts, les mots doivent descendre de la nébuleuse, récupérer la peau de l’ours entre autres et tout ce qui flotte en orbite, mais c’est une collecte insouciante et des plus agréables… comme cueillir des fleurs pour en faire un bouquet…peut-être un bouquet pour offrir à la gardienne du temple ?
Je t’embrasse
Si on s'attache aux étages, on va avoir un problème de partage, c'est peut-être cela que la voix chantait derrière Inshitayatoo. Sororité, célérité, légèreté, liberté, belle Aslé. Je me joins à Ariaga pour te dire Ö combien j'aime tes textes. Sororité, célérité, légèreté, liberté.
SupprimerHum hum hum Amista…pour la célérité : je vais devoir affréter une diligence.
SupprimerJe retourne dans le nuage, je t'embrasse.
SupprimerSi tu pouvais descendre l'échelle en corde...Je t'embrasse too.
SupprimerSais tu que j'ai retrouvé trace de Reading is dangerous (Solipold Felewin).tu te souviens ? Il recommence à mettre des textes sur Palestrique. Je t'embrasse Princesse.
RépondreSupprimer...Palestrique ? Je ne me souviens plus. Mais j'aime toujours le lire en tous cas. Merci belle Ariaga. Je t'embrasse.
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