samedi 12 mai 2007

Lettre à une photo


La première fois que tes yeux m’apparurent, ce fut ce regard clair, la peau fragile et blonde de la porcelaine, la douce partie de ma mère. Le plissement sourieur de l’être souffert de l’intérieur. Elle ressemblait à une personne qui vit encore, d’autant plus à l’aube de la mort, les traits tirés perdus des rondeurs maternelles. Elle était belle et elle lui ressemblait si fort.
Elle chantait aussi, mais jamais elles ne l’entendirent toutes celles du dernier service au chevet de « l’actrice ».
Chère photo, quel plaisir de te savoir là entourée de ces mots, trouvée dans ce monde virtuel, elle n’en est que plus réelle, elle est, bien plus que parmi les fleurs au cimetière. C’est le premier beau regard porté ailleurs que dans mes souvenirs. J’aurais voulu écrire le prénom que tu portes comme un sourire mais les secrets ne s’offrent pas à dire…

Je t’embrasse du bout des doigts

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