jeudi 6 mars 2008

à l'aube

sculpture
une rupture
de blessures, de doublure, de marbrures
une torture
de griffures, de zébrures, de criblures
une rainure
de ciselure, d’éraflure, d’effilure
une couture
de tubulure, de cambrure, de plissure
une coulure
d’écriture, d’usure, de soudure
une aventure
de brûlure, de raclures, de morsures

les mots raclent, les mots arrachent, les mots détachent.

Dans l’embrasure d’une ouverture, je préfigure la désulfure, j’endure les doigts d’écorchures, mon oeil en fourchure qui destructure les cannelures, les bosselures, les faufilures, les éraillures, les écaillures, les émaillures, les soufflures, les dentelures…jusqu’à ce que l’enclosure de la feuillure me libère pour une nouvelle texture.

Alors :

l’œuvre est close et repose dans un corps, dans un geste, dans un mouvement, dans une trace, dans une danse, dans un poème, dans un amour… dans une musique.

Elle se balance,

ouverture
fermeture
ouverture
fermeture
ouverture
fermeture
ouverture
fermeture
ouverture
fermeture
ouverture
fermeture

Elle s’en balance,
de figure en figure
de mot en mot
de structure en structure
de vie en vie.
Elle vit sa vie
d’arbre en arbre
de liane en liane,
et elle bourgeonne
printemps
ivre de feuilles
à peine écloses,
de nervures fraîches et nobles
d’un soleil à la grandir
et d’un été à la brûler
pour tout recommencer…

…une rupture, une torture, une rainure, une couture, une coulure, une aventure…qui dure, qui dure…le temps,

le temps
des mots qui attachent,
des mots qui se lient,
des mots d’une Apache
qui se livre à la vie.
le temps d’aimer
pour toujours
le temps
de deux
à se dire
le temps
à deux
de se dire

le temps
d’un tatouage à caresser
le temps
de mots doux et sages
à inventer
le temps
de ne plus avoir peur
le temps
qui va plus loin que le bonheur
le temps
qui n’en finit pas
le temps
des millions de bras

le temps de l’amour

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