jeudi 18 avril 2013

A l'ami


A l’ami qui hier tambourinait en signes sur la vitre de la porte de la cuisine, à celui qui sait que l’on ne sonne plus à la porte d’entrée pour ne pas réveiller la mort, ou troubler l’attente infinie de celle qui s’apprête à partir. A toi, toujours le même, qui passe par les jardins, les mains d’une salade, d’un bouquet de fleurs, de quelques kilos de pommes de terre, ou même sans rien que ta belle humeur un peu partie, un peu vieillie, un peu quittée de toute cette vie. Alors tu viens, tu sais qu’ici, il y a les secrets, les libertés à retrouver, si loin de la ville, si loin de nos passés…  
.Et tout redevient. 
 Pour toi, comme pour moi, rien qu’en parlant de pas grand-chose. 
Ma mère n’est plus morte. 
Je vais à la montagne, de tout mon poids sur le marche pieds de ton tracteur et de sa couleur qui n’existe plus… je tremble encore de la peur de tomber et de tes rires qui se moquent de ma frousse citadine. 
Je suis…J’étais, comme le chien qui reconnaît le bruit de la voiture de son maître, le son de la laisse que l’on abandonne si sonore sur le carrelage tout juste wassingué. 
Avec ma mère, nous sourions de t’entendre passer, de t’attendre repasser, de ta voix si haut perchée, un oiseau, un pinson, quelque chose d’unique, quelqu’un d’unique puisque nous te partagions, ma mère et moi sans rien nous dire… 
Pour ces instants si fragiles, si rares où ma mère était ma mère, et moi enfin sa fille, une fille avec un sourire…Je peux dire ces souvenirs, je  peux écrire dans cette cuisine, dans sa cuisine et garder la porte ouverte à tous ceux qui passent. 
A toi toujours, qui n’as le téléphone que depuis que j’ai internet…quatre ans dis-moi ? ou trois ? Toi et ta double femme qui voudrait t’enfermer dans sa maison…ta maison ? A toi, je souris, je peux, toi qui te moques si gentiment de moi parce que le soir j’ai encore mes devoirs à faire. 
Monsieur l’Africain. 
Un jour, si je peux de nouveau aller loin, j’irai dans ton Sénégal réveiller les souvenirs de ta jeunesse…comme toi, avec  foison et discrétion …

 

4 commentaires:

  1. Wow! (...si je peux me permettre)

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  2. Il y a un tournant dans ta manière de raconter, j'aime beaucoup mais, tu le sais, j'ai toujours dit que tu es un écrivain (et poète).Je t'embrasse Princesse.

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