jeudi 1 octobre 2009

…pour un euro

 


 

  
la rue sans les peupliers
la rue toute plate
toute neuve de pavés et de bitume
la rue large au trottoir avec vue
sur ce qui n’existe plus
un croisé orange à chaque angle
tout est propre
même les balais sont invisibles
un pas claudique d’une hanche
quelque chose de normal
un homme croise mon regard
des serviettes en cuir filent les jambes serrées
un couple de vieille richesse bronzée
semble être tombé d’une carte postale
la foule est ailleurs
dans le passé des rues bondées
qui remontaient jusqu’à la blanche
avec ma mère
avec mes copines
avec quelqu’un
avec moi toute seule
avec des souvenirs
c’est là à gauche
la perpendiculaire
finissant en marchands de frites et en glaces
rue de la gare
la gare
un bateau déguisé en phare
un bout de nulle part
la gare en béton devenu coups de crayon
la gare toujours pareille
toujours belle
blanche si basse et ronde
une femme allongée au bout de l’horizon
une première gare d’où l’on part
de là où on vient
…enfin
comme la gare
où il y a toujours des trains

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