dimanche 9 janvier 2011

Mum.

Puisqu’il sera trop tard
que les sirènes m’emporteront
sur le quai d’une gare
comme un fantôme abandonné
aux tristes lueurs du passé
qu’à peine le temps de dire mon nom
je serai déjà poussière dans un wagon

Puisque ma tête sera bonne
Pour la téléportation
et que sur le sol résonneront
les derniers tambours de Joshua
comme autant de fois
pour tous les jours
où ma mère mourra
avant la pâque d’un printemps

Puisqu’il sera dit dans tous les livres
que je partirai glorieuse d’abnégation
que tous les bourreaux sur leurs tombes
porteront le nom de salaud
et que tous les hypocrites
retourneront la veste du pouvoir
pour se racheter une âme
au pays des mutants où ils seront maudits

Puisque ma mère est morte
une fois seulement
et que l’amour jamais ne s’éteindra
que je n’aurai jamais les stigmates
conspués de l’anarchie qui gronde
au son des voix d’une illusion

je partirai fière et sans un mot
ma carte d’adhérent
au cœur de nulle part

Puisqu’il faut des mots
en voilà
des rouges des verts des bleus
des jaunes comme une pomme
d’une solitude d’exclusion
d’un conte pour braves gens
du temps des loups
pour croquer l’opinion
de je ne sais plus finalement
tellement ça vient du bruit
d’une porte dérobée
entre deux murs sans se parler

Puisque sans tout cela
j’irai fleurir la tombe
de ma mère
juste d’une prière
parce que ma mère
c’est tout le passé qui est en moi
et que de trop souffrir
ça me tue parfois
si fort de ne plus jamais revenir
alors j’ai le souvenir
de devoir être forte et belle
pour les années à venir
que peut-être
je lui dirai comme je lui dis
c’est dur mais j’y arrive
maman
tu peux être fière de moi

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