samedi 28 décembre 2013
jeudi 12 décembre 2013
Arrivée dans le désert
Inshitayatoo le dos cassé,
lourde du poids du passé qu’elle ne connaîtrait jamais, décida de s’arrêter à
la veille du sixième jour. Elle choisit un rocher bien plus gris, bien plus
sombre que les autres pour se laisser courir et s’assommer contre lui.
Elle déposa à son flanc
son sac si pesant, puis s’apprêta à sautiller (malgré tout) jusqu’au sommet du
petit raidillon qui lui faisait face quand…
-« Non non non… ne
fais pas ça ! »
Alors elle ne le fit pas
parce qu’en se retournant ce fut comme si toutes les pièces d’un puzzle magique
s’étaient assemblées en une fraction de seconde : il n’y avait rien et
puis il y avait tout. Des fragments de rouges et d’oranges, des bleus intenses
et lumineux et tout au centre comme le soleil radieux du matin du premier jour :
le début de sa vie.
Alaomista arriva juste à
temps pour prendre dans ses bras la belle évanouie, avant qu’elle ne tombât,
comme une étoile trop vite et trop fortement illuminée dans la fulgurance
destinée à rejoindre en une émotion donnée la poussière éternelle du désert...
Alaomista serra contre
elle la princesse en lambeaux, elle sentait son cœur et sa respiration qui se
cherchaient aveuglément dans le labyrinthe des songes.
Elle se mit à fredonner une
chanson qu’elle n’avait encore jamais écrite, une chanson parlant de l’amour
d’une jeune girafe sans nom qui pouvait lire au-delà des nuages et d’une
gazelle comme elle échappée d’un monde sauvage.
La nuit sans faire de
bruit avait peu à peu enveloppé la douce mélodie, les mots n’étaient plus qu’un
seul souffle calme, apaisant comme le crépitement d’un feu de bois à la fin de
l’hiver. Alaomista s’était endormie aussi.
samedi 30 novembre 2013
En attendant le retour d’Inshitayatoo…
La gristesse ?
C’est le trébuchement
d’une lettre pour apporter de la couleur à un sentiment ? Même si ce n’est
pas véritablement une couleur ? Même si c’est juste un mélange de noirs
dilué dans une goutte d’étincelle de lumière ? Même si c’est très linguistiquement culturel ?

Ca me fait sourire éperdument
tout mon questionnement sans savoir pourquoi.
Peut-être que c’est ça la « gristesse »… ?
dimanche 24 novembre 2013
Alaomista
Alaomista du haut de sa
colline observait depuis le début, les dix-neuf sentiers qui ne menaient nulle
part. Toutes les jeunes filles tournaient en rond, même les calibs, de mémoire
de calib, n’avaient encore jamais vu ça : aucune d’elles après quatre
jours n’avait franchi la frontière du slimyao.
Alaomista ne pouvait
s’empêcher de les comparer à des gazelles, c’était l’image qui lui était venu
spontanément et qui ne la quittait plus. Un mauvais souvenir de son enfance. Elle
se voyait comme maintenant assise sans broncher, les yeux dans un paysage lointain.
Le film (le fil de l’histoire) se déroulait avec cette terrible fatalité à
accepter en serrant les poings.
Elle sortit alors de son
sac un vieux carnet à spirale et avec son crayon y dessina une fière gazelle posant
sa patte avant-droite sur un lion allongé à l’ombre d’un manguier. Et puis
soulagée, rassérénée, ragaillardie, elle se mit à écrire une poésie.
la Lune était
tombée dans une flaque
elle l’avait
fait exprès
pensant que
le Soleil comprenant sa détresse
se montrerait
enfin amoureux d’elle
et la
sauverait...
mais ce
jour-là
le Soleil ne
sortit aucun de ses rayons
car sans la
Lune
il avait très
mal dormi
alors il
s’emmitoufla dans un énorme nuage gris...
Sa tristesse enfin
épuisée, Alaomista reprit son poste d’observation, les calibs passeraient
bientôt pour savoir « où » se ferait le croisement des chemins.
samedi 16 novembre 2013
« La princesse Inshitayatoo » ou « Quand le nuage de la peau de l’ours parle sous l’aurore iridescente d’un fuchsia et d’un poisson rouge »
Inshitayatoo parlait
toujours en silence et cela depuis le jour de sa naissance, comme si elle
s’excusait d’être née alors qu’agonisait la Princesse Totoyadminabila, la mère
de sa propre mère Hinchidiyaverdi.
Le jour de ses douze
années et une demie, comme on la pensait définitivement promise au retard du
temps, il fut décidé au conseil des parents de la placer comme
apprentie-prieuse dans le plus lointain des temples du royaume. Le voyage
devait prendre 148 jours aux journées, mais personne n’aurait pu l’affirmer car
le temple était « le temple dont on ne revenait jamais ».
Les jeunes filles triées
au fur et à mesure des ans… (les garçons
suivant une autre route qui pour les moins chanceux les conduisait au plus
lointain des forts du royaume)… cette année-là, n’étaient pas moins que 19,
issues de tous les milieux, et même exactement dix-neuf, ce qui pour un aussi
petit royaume faisait bon nombre quand même.
Depuis l’annonce
officielle lue par sa mère Hinchidiyaverdi devant la grande baie vitrée du
salon s’ouvrant sur les hauteurs du port
fluvial d’Amakashiskoia, Inshitayatoo ne
faisait que contenir ses larmes pour les laisser partir à grands flots
lorsqu’elle était seule dans sa chambre. Elle se sentait comme l’alternateur du
barrage d’Invahsi qui ne finît par rompre que sous le poids d’un ouragan.
Inshitayatoo ne savait que parler en silence, elle ne
savait pas expliquer toutes ces choses avec des mots.
A chacune le slimyao (le garde des valeurs) remit une
carte, et un sac. Le sac était si léger qu’il ne fallut pas plus d’une journée
pour qu’Inshitayatoo comprenne qu’elle aurait à le remplir de douleurs pour se
vider de toutes ses peines.
Le premier jour, les pieds
meurtris de solitude, elle oublia d’abord sa mère, ce qui lui permit d’atteindre
le second jour.
Le second jour, elle
perdit ses chaussons de danseuse impériale devenus lambeaux sanguinolents, dans
un torrent de cailloux.
Le troisième jour, elle ne
savait plus son nom, quand un calib lui glissant une patate d’eau douce dans le
creux de la main, le lui demanda.
Le quatrième jour, elle n’avait
plus que la carte qu’elle ne savait pas lire et cet énorme poids sur le dos.
Le cinquième jour, elle
entendit des cris dans sa langue, alors elle se retourna…
C’est là que commença la véritable histoire d’Inshitayatoo.
mercredi 6 novembre 2013
mercredi 30 octobre 2013
cîme tiers
Demain c’est cimetière et je suis soulagée d’écrire ce
nom au singulier, d’écrire cette journée au singulier aussi. Je sais que la
tombe de ma mère aura déjà été nettoyée par la personne inconnue, qu’il n’y
aura plus aucune feuille du chêne d’Amérique venue de l’ancienne forge…Mais c’est
vrai, j’avoue que quelque part j’aimerais bien tomber nez à nez avec elle, moi
avec ma petite pelle et elle avec sa brosse et son seau d’eau. Quand même cela
fait des années que ça dure et le mystère reste entier !
Ma petite pelle c’est pour les bruyères aux pieds des
arbres, enfin s’ils n’ont pas été coupés comme ceux que mon grand-père avait
plantés. Depuis qu’ils sont devenus grands, j’ai cette appréhension de ne plus les apercevoir
en sortant de la voiture. Je suis tellement fière d’avoir sauvé ces deux
arbrisseaux, je ne sais pas leur nom, ni d’ailleurs le nom de la personne qui avait déposé cette
composition florale et arbustive sur la tombe.
Demain c’est cimetière et je suis soulagée d’écrire ce nom au singulier,
d’écrire cette journée au singulier aussi. Même si mon grand-père est ailleurs,
c’est dans ce village que je le retrouve, et pour mon arrière-grand-mère je ne
pense pas que ça lui manquera, comme la fois où je me suis perdue dans toutes les
allées du grand cimetière de sa ville à la nuit tombée et que…finalement pour
ne pas repartir avec ma potée, je l’ai déposée sur la tombe de quelqu’un avec
le même nom de famille.
Demain c’est cimetière et je suis soulagée d’écrire ce
nom au singulier, d’écrire cette journée au singulier aussi. Demain je vais parler
aux arbres en regardant un peu partout dans le cimetière, en accrochant mes
yeux aux pierres blanches de l’église, et si jamais ils ne sont plus là, je
parlerai aux bruyères pour leur dire que tout bientôt elles auront deux grands
frères pour passer l’hiver. Ensuite j’allumerai une cigarette en grimpant vers le haut du cimetière, soulagée,
parce qu’après la tombe de ma mère (de ma grand-mère aussi), je vais suivre le circuit
que nous faisions ensemble, ce petit bébé sa cousine…cette centenaire sa grand-tante…et
puis à la tombe penchée de nos origines venues d’ailleurs, il y aura ce grand
vide de silence qui ne finira jamais de s’écrouler.
Alors qu’avec ma mère nous repartions vers
le bas, moi maintenant je continue tout droit vers le nouveau cimetière, il n’y
a vraiment aucune place pour les arbres, que des terrains à tombes bien calculés,
mais juste après il y a une prairie avec des ânes et la rivière…Je me demande si
la rivière sera encore là, c’est juste pour ça que demain j’irai au cimetière !!!
(et puis pour les arbres aussi ;))
samedi 26 octobre 2013
vendredi 4 octobre 2013
4-October+RW
Ce matin dans le ciel, une double circulation de nuages
sur deux étages, les plus hauts avançaient paisiblement, alors que ceux en
dessous se déplaçaient à une vitesse folle.
C’est le vent, un drôle de vent, un courant d’air qui m’a
fait lever les yeux au ciel.
J’aurais pu prendre des photos, mais dans mon coin de
mur, j’ai allumé la cigarette de la condamnée à devoir s’en passer, j’ai eu
chaud, j’ai eu froid, avec dans la bouche un futur proche café, avec dans les
yeux ces mots qui ont su dépasser toutes ces heures et qui ce soir arrivent
tous drôles, un peu effilochés, à recoudre usés d’une journée, mais ils sont là…
jeudi 26 septembre 2013
Essai de normalité (1)
Une journée de travail si bien préparée, trop bien, trop
bien organisée, trop loin pour certaines séquences dans le temps (même pas une
semaine et j’avais déjà oublié l’essentiel !). Ce n’est pas le tout que
tout soit bien sur le papier, comme si c’était fait, le tout dans la poche avec
cette impression rassurante d’avoir cogité des heures.
Le résultat est pitoyable. J’arrive déjà fatiguée. Certes !
Je n’ai pas mauvaise conscience, car tout est prêt et tout devrait rouler comme
sur des roulettes, mais je suis absente. C’est vraiment ça ! ABSENTE comme
de me regarder faire la vie.
Je me dis que j’aurais mieux fait d’aller travailler dans
cette usine à (de) petits pois, depuis elle aurait fermé c’est vrai, elle m’aurait
obligée à devoir courir (attendre comme une moins que rien) après un quelconque salaire,
mon corps se serait passablement démantibulé et pire encore, je serais bien
plus vieille et usée que maintenant, mais dans ma tête, dans ma tête il n’y
aurait pas eu ce chevauchement.
samedi 14 septembre 2013
AB
J’ai retrouvé au fil du hasard qui relie les mots, celle
avec qui je jouais aux généraux, pas vraiment à la guerre, nous n’étions que
des hommes avec des cartes imaginaires. Notre bureau : une pièce loin de
nos petits frères. Les cigarettes de son père : d’énormes cigares dans nos
bouches. Si je m’en souviens encore : c’est que ce grand homme aux verres fumés
comme surgi d’un laboratoire de mathématiques appliquées, au visage tout
chiffonné et hérissé de poils, nous avait surprises…Mais dans notre jeu il n’y
avait ni briquet, ni allumettes, alors il a pris ce qu’il venait prendre,
refermant la porte derrière lui.
jeudi 12 septembre 2013
un jeudi 12 septembre
Il suffit de si peu de choses.
Comme de glisser une enveloppe dans une boîte un matin
très tôt, de l’entendre être seule en touchant le fond de sa prison de quelques
heures, avant qu’elle ne parte en voyage, sans trop savoir si elle arrivera à
destination, parce qu’il ne restait plus qu’un seul timbre au carnet.
Comme de répondre aux dames du matin « Oh non je ne
me suis pas vraiment reposée hier, tout ce qu’il faut préparer… » Je
venais juste de glisser l’enveloppe dans la boîte, je devais avoir certainement
un sourire posé quelque part sur mon visage pour qu’elles m’entendent si bien.
Alors le soir les dames du matin qui reviennent quand ma
journée est finie m’ont offert quelque chose qui n’a pas de prix : « Vous
n’aurez plus qu’à appuyer sur le bouton ! »
Il suffit de si peu de choses.
samedi 31 août 2013
Ce qu’il y a de bien avec les cheveux c’est qu’ils repoussent
Avec mon coiffeur, on essayait de se souvenir de la
dernière fois où ses ciseaux avaient croisé mon ondulante, frisotante, anarchisante…chevelure.
Moi je savais, j’avais en douce mémoire une photo d’hippocampe à hippocampe. Mais
comment le lui dire ? Alors nous sommes restés dans le flou du calendrier.
Il avait son bermuda tahitien et sa longue barbe blanche
des plages sans personne.
La prochaine fois,
je lui dirai : « C’était à la fin de l’été, je crois, hum… je me souviens
très bien, je pensais que vous étiez mort, et que j’allais laisser pousser mes
cheveux au moins jusqu’aux oreilles… »
jeudi 22 août 2013
Aparté en marge de l’histoire d’Inshitayatoo
On dirait des juges, mais des juges de maintenant (les
hommes derrière) pourtant ce n’est pas son procès à elle, on ne peut pas faire
un procès à quelqu’un qui se penche sur le passé. Finalement, je pense qu’elle
ne sait pas, ses mains ne savent pas, elles cherchent à l’aveugle, elles
cherchent une émotion, elle lit timidement, mais ce n’est pas d’elle les
griffes dans le bois… Pas encore…
Elle attend quelque chose, une vérité, un pardon. Elle le
provoque aussi le pardon avec son regard si droit. On dirait la guerre de ne
jamais pardonner. Et ses lèvres, et sa moue, je crois que je l’aime bien mais
quelque part j’ai peur.
jeudi 15 août 2013
Pour un sachet de pistaches
La princesse Inshitayatoo m’agace, je ne réussis pas à la
faire avancer dans son histoire, elle est juste
(simplement) comme moi : en vacances. La différence, c’est que moi
je suis bien en vacances, mais pas elle. Même si au départ elle prend la chose
comme tel(le), elle ne reviendra pas. Moi je le sais forcément, mais elle, elle
ne le sait pas encore…
(Je pense que dans son sac, il y aura des pistaches, des
pistaches magiques ou pas, parce qu’il faut bien qu’elle ait quelque chose sous
la dent pour se nourrir durant ces 148 jours)
(…je souris…)
mardi 6 août 2013
mardi 30 juillet 2013
I n i t i a l e b l e u e
J’écris une histoire et cela fait bien dix jours que je ne « m’y
remets » pas. En fait je sais que je n’aurais pas dû m’arrêter, mais je ne
peux pas faire que ça, même si ce sont les vacances. Alors en attendant le
prochain flash, et en espérant cette fois ne pas avoir perdu le début de mon
histoire, je dis « flash », je peux dire aussi « tomber
dans cet autre monde parallèle qui m’aspire », et c’est grisant, un peu
trop pour moi qui ne sais pas très bien poser mes limites…alors donc en
attendant, sans attendre vraiment, je vais vous confier un secret : c’est
l’histoire d’une princesse qui s’appelle Inshitayatoo.
Et oui une princesse encore, mais comme enfant les histoires
de princesse ne m’attiraient vraiment pas, à cause du prince, mais pas que ça,
et que ça m’a manqué sûrement, alors je me les écris, et comme je suis quand
même devenue « un peu » adulte entre temps, je sais que je m’écris
aussi, et ça me fait doublement plaisir en pouvant m’abandonner (me dé-livrer)
comme ça.
samedi 20 juillet 2013
Parallel lines have a lot in common
C’était au bord de l’eau, l’eau n’existait pas encore,
c’était un doux souvenir, comme la caresse sur ma nuque du vent mêlé au soleil.
Je ne savais plus écrire, je ne pouvais plus écrire, j’étais devenue trop
ordonnée, mais il le fallait bien, car dans tout ce désordre qui ne me donnait
comme plaisir que l’encre à noircir mes fins de journée, j’étais nulle part avec
personne et encore moins avec moi-même.
C’était au bord d’un soir, je tenais le miroir entre mes
mains en cherchant mes yeux, mais je n’avais pas peur, je me souvenais les
avoir laissés se poser au bord de l’eau près d’une jeune femme allongée qui m’attendait.
Et passa dans le lointain le cortège d’un mariage, de
klaxons en sirènes, je me disais, ils ont certainement déjà un enfant, ont déjà
vécu plusieurs années ensemble, alors c’était beau comme une fête pour partager
leur bonheur.
Mais je m’éloignais en pensée du bord de l’eau, du bord
d’un soir, du lac qui enfin me fit comprendre la géométrie de ma vie, entre
heure cartésienne et poétique, entre Montaigne et La Boétie, entre Pythagore et
Freddy Mercury…entre la mer et mes raisons sur pilotis.
Il n’y avait pas d’eau mais ce n’était pas certain,
j’étais dans mon jardin, juste comme une goutte d’eau, et j’y étais bien.
mercredi 10 juillet 2013
paper back
Le temps était électrique jusque dans les circuits de mes
ailes d’hippocampe.
Mais j’étais bien, ce mini burn out m’avait permis une
nouvelle fois de comprendre…que décidément rien n’était acquis et que la brèche
serait toujours ouverte.
J’étais quand même à peu près bien parce que j’avais
décidé de ne me faire aucun reproche, et surtout de ne pas refaire les heures à
l’envers avec des tonnes, des bornes de « si » en guise de
virgules.
Tant pis.
Tant mieux.
J’étais dans cet état où je m’étais mise toute seule, et
j’allais m’en sortir, sans avoir honte, honte de ce moi qui s’enfuyait, qui se
fuyait (tu vois j’écris tout au passé mais je sais que cela se reproduira, c’est
ma pile à énergie qui veut ça, je ne sais pas, c’est moi c’est sûr).
Le temps était électrique, c’était l’excuse de l’orage
qui se préparait dans ce trop beau ciel bleu depuis trois jours, l’excuse que je
vous offrais afin que vous ne vous inquiét-âmes pas, tout juste comme il y
avait mille ans mon excuse adolescente d’être
dans la semaine du sang, et cela vous rassurait tellement qu’alors moi aussi j’attendais
que cela passât, (pas que ceci eut passé).
Le temps était électrique, je n’avais mal nulle part et d’ailleurs
c’était trop étrange mon ventre disparu du centre de la douleur.
Ce soir-là je voulais
juste ne pas perdre mes ailes d’hippocampe, le temps était si électrique que
mêmes mes chats se mettaient en boule pour me montrer le chemin du repos avant
demain, mon chien lui était plutôt comme
moi, « insecure », à aboyer des mots dans le désordre pour tenter de
remettre du sens.
Finalement il n’y eut pas d’orage.
Je fus allée me
coucher, enfin je crois…je te dirai demain !
mardi 9 juillet 2013
m e s s a g e
Bonjou r petit blog
Avec mon petit chef on s’est sans doute trop attachés alors on se quitte,
on se re-re-quitte, comme si nous étions décerébrés du coeur, devenus
insensibles. En soi c’est bien, comme ça nous sommes
véritablement devenus intouchables en société. Je veux dire que lui comme moi, nous avons intégré nos deux parties, sans devoir en
léser une, déjà c’est un exploit.
Ami-e-s lect(ri)eur(ce)(s), je ne sais pas
ce que vous comprendrez. Mais retenez une chose, il y a plus d’un(e) Aslé sur
Terre, j’en ai découvert-e un(e) sous l’apparence d’un jeune homme imbu de sa
personne, à l’arrogance maladive, derrière laquelle se cachait un tout petit
garçon comme moi, enfin comme moi, moi je suis une fille,
hein !?
Un bel été à vous où que vous soyez, même
si vous n’êtes pas chef (je souris)… !
mercredi 3 juillet 2013
dune
le plafond
résonnait plus bas que les roses
dans l’atelier des
mots
les machines à fil
piquaient l’étoffe
qui soufflait tout
le contraire
le silence régnait
d’un automne en plein été
l’astragale qui
était morte depuis si longtemps
s’allongeait dans
le rouge clair
tout droit tombé d’un
ciel d’avril
un lit à baldaquin
aux lignes barbelées
lui aussi naviguait
entre une mer dépolie
et les rires
hâbleurs des enfants qui ont peur
à l’intérieur de
moi il n’y avait aucune poésie
mon œil entier se
couvrait de peluches de Chine
roses et blanches
comme un dimanche d’hello quiti
le port autonome
était vide
vraiment
à croire que la vie
n’était qu’un carnaval
mardi 25 juin 2013
parenthèse(S)
Un bon petit soldat ! C’est ce que j’ai posté en
commentaire sous la photo d’un poussin, et à peine envoyé…
(en fait je ne
sais pas si mon message est passé et puis même si, comme toutes ces personnes
communiquent en anglais international, la langue universelle…je crois bien n’avoir
fait qu’écrire en chinois pour ceux qui liront… sauf que la chose amusante c’est
que le poussin s’est fait photographié en Chine)
(d’ailleurs « all you need is love » des Beatles,
a été créé et joué pour la première émission radio par satellite diffusée dans
le monde, dans l’esprit d’être simple et compris par tout le monde.. ça devait
être universel…)
(oui le matin sur France bleue quand tout le monde dort…et
moi aussi…sauf que je fais semblant d’être endormie en attendant que le café
passe…j’apprends des choses)
…J’ai pensé à une de mes élèves. Elle ressemble tellement
à ce poussin avec ses jambes en bâton et puis vraiment elle se bat pour sa mère
matrie et son père patrie, surtout pour sa mère matrie, parce que pour son père
patrie c’est tout de suite dans la poche dès qu’il revient : elle peut
jouer au foot. ( because avec her mama c’est un sport uniquement de garçon…)
Un bon petit soldat…c’est ce que j’aurais pu lui dire ce
matin, parce que c’est à la guerre qu’on apprend à se forger. Quand on a huit
ans et qu’on se retrouve en bataille avec des situations problèmes, des nombres
et des opérations, et qu’on veut tellement réussir et faire plaisir à sa maman
pour lui dire toute fière tous ses « A » et qu’elle réponde « c’est
bien ma chérie »…et
que ça ne suffise pas quand même pour l’enfant…parce que
moi ça me fait drôle à chaque fois que ce petit poussin me dit (dise) avec des larmes
dans les yeux, ma maman a dit : « c’est bien ma chérie »…et que
ça résonne « a juste dit »…
Un bon petit soldat. C’est ce que j’ai été aussi. Et (pour
celles et ceux qui suivent, je ne parle pas de la petite fille qui pleure tout
le temps, en fait c’est pour ceux qui ne suivent pas que je dis ça, les autres
vous aurez compris que c’est une autre petite fille… !!!)
samedi 15 juin 2013
Clichés pris du banc
Pourquoi vous êtes
contre Madame Bénabar ? J’ai adoré cette question étonnée posée à ma
collègue…
Et ses réponses,
hum…non…oui… c’est leur bonheur avant tout… non je ne suis pas contre sinon je
ne les verrai plus…
Ce n’est pas le
tout de parler en l’air de choses et d’autres, mais quand ça peut vous toucher,
vous affecter, c’est drôlement plus sincère même si ce n’est pas drôle du tout.
dimanche 9 juin 2013
Brèves prises de la cour
Nous regardions cet enfant creuser la terre, quand l’un d’entre
nous s’est exclamé (c’était aussi le premier souffle de vent) : «
il s’entraîne à creuser le tunnel pour quitter la prison. »
Sous le cagnard,
sur un banc,
un jour,
l’apologie d’un bambin.
Je regardais le calme, le silence au loin, cet enfant
surtout, encore le même, qui semblait pris par son activité, mais pas trop puisqu’il
s’était fait des émules.
Sous le soleil,
sur une place,
un jour
dans la cour
Les jeux ne sont jamais faits.
Personne ne regardait, il a sauté la barrière de l’école
primaire, quelqu’un a dit qu’il ne s’était pas enfui. Il avait donc au moins un
ami.
Derrière mes lunettes de soleil,
sur un banc,
dans la même cour
Je pleure
mais ça ne se voit pas.
dimanche 26 mai 2013
lundi 20 mai 2013
« ARRETEZ LE MONDE, je veux descendre »
Ca me fait penser à ce « Mourir pour vivre un
peu » que j’avais écrit sur le tableau vert avant je ne sais plus quel
cours de mon premier lycée. C’étaient les seuls murs pour moi. J’avais aussi écrit dans l’intérieur de mes
classeurs « Qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse ».
J’avais beaucoup écrit sur mes trousses, sur mes jeans, sur la buée des vitres,
un peu partout, sur des copies aussi…
« …qu’on est l’ivresse » C’est l’orthographe
instantanée qui me revient, celle de mes quinze ans, celle du temps d’Isabelle.
samedi 11 mai 2013
les voyelles
Hélice
en vol des étoiles
Il
pleut des couleurs folles
Passant
dans l’arc-en-ciel
Papillons
ardents
Oraison
des mots
C’est
la saison du temps
Aux phrases exaltantes
Merveille
des merveilles
Penser
dans tous les sens
Ecrire
sous l’aile d’une plume au vent…
mercredi 1 mai 2013
Entre leurs yeux passait un spectre bleu
Dans la galaxie, il y avait
une petite étoile chère à son coeur et qui n’aurait jamais de prix.
Lorsque pour la première fois
elle la vit, elle comprit que tous ses
mots pouvaient rester de silence, elle les savait déjà. Les sons de sa drôle de
voix n’émettrait aucune interférence.
On disait d’un regard, et
bien c’était vrai, comme deux mains qui se frôlaient et faisaient passer quelque
chose d’invisible. Invisible, indicible, même en écrivant elle s’emmêlait les
mots, la forme et le sens se superposaient, ce qui ne se voyait pas, ce qui ne
se disait pas.
Et voilà qu’elle s’allongeait
déjà dans le fil de son histoire, un peu comme si elle s’arrêtait sur toutes
les aires de repos de l’autoroute.
Le temps passait là dans son
écriture immobile et solitaire, toutes ses haltes d’existence pronominale,
chose et être, à se regarder, à se re-connaître et à se tenter de s’accorder
avec soi-même.
Elle avait mis son affreuse tête,
ses cheveux sans contrôle, elle avait mis son corps, l’apparence de son être,
le contraire du révélateur de l’encre invisible, comment dire mieux ? Elle
était à la fois celle qui n’avait jamais écrit, celle qui avait écrit, celle
qu’elle était avant et celle qu’elle était maintenant.
On disait d’un regard…on se
disait d’un regard.
Entre leurs yeux passait un
spectre bleu.
lundi 22 avril 2013
Cent mille kamasses et une femme
J’ai envie d’écrire une histoire, en fait j’en ai besoin,
alors voilà…je vais vous raconter quelqu’une que je ne connais pas, je vais vous
dire ces grands espaces d’ombre entre les lumières de sa vie qui m’éclairent
aujourd’hui et le tout commencement de ses premiers pas sur la terre.
Elle avait d’immenses yeux avec des milliers de pixels
lumineux et rieurs. Elle était une enfant au bord de la montagne qui chaque
dimanche dirigeait le bal des cygnes sur l’étang, les bras tendus, les mains
ouvertes. Je vous la décris avec mes mots toujours les mêmes, mais là vraiment
ça me semble beau, ça m’est si belle cette image, que cela m’enchante de ne
rien dire d’autre que mon regard qui se pose sur l’enfance de cette personne.
Bien sûr il y avait ses cheveux, mais l’hiver elle avait
un bonnet sur la tête, et l’été un foulard déguisé en casquette, car vous
l’aurez deviné, à cette époque le printemps et l’automne n’existaient seulement
que pour les grandes personnes.
Un jour, puisqu’il faut bien un jour pour commencer une
histoire, une mèche de ses cheveux au vent vint balayer la plage de son
adolescence, elle devint alors une couleur chaude et profonde, un rayon ardant
à destination de l’amour et de ses équinoxes consentants.
C’est une drôle d’histoire commencée il y a plusieurs
jours, une histoire sans fin et sans début que je ne pouvais pas publier (quel
grand mot quand même) mais en la relisant aujourd’hui se posent les couleurs
que je n’avais pas, alors je suis heureuse de délivrer ces mots, ils ont au
moins un sens pour moi et toi tu les comprendras…
…et ce qui suit n’a rien à voir, mais vraiment rien à
voir, enfin si quand même, même beaucoup. Je souris, je te souris
jeudi 18 avril 2013
A l'ami
A l’ami qui hier tambourinait en signes sur la vitre de
la porte de la cuisine, à celui qui sait que l’on ne sonne plus à la porte
d’entrée pour ne pas réveiller la mort, ou troubler l’attente infinie de celle
qui s’apprête à partir. A toi, toujours le même, qui passe par les jardins, les
mains d’une salade, d’un bouquet de fleurs, de quelques kilos de pommes de
terre, ou même sans rien que ta belle humeur un peu partie, un peu vieillie, un
peu quittée de toute cette vie. Alors tu viens, tu sais qu’ici, il y a les
secrets, les libertés à retrouver, si loin de la ville, si loin de nos passés…
.Et tout redevient.
Pour toi, comme
pour moi, rien qu’en parlant de pas grand-chose.
Ma mère n’est plus morte.
Je vais à la montagne, de tout mon poids sur le marche
pieds de ton tracteur et de sa couleur qui n’existe plus… je tremble encore de
la peur de tomber et de tes rires qui se moquent de ma frousse citadine.
Je suis…J’étais, comme le chien qui reconnaît le bruit de
la voiture de son maître, le son de la laisse que l’on abandonne si sonore sur
le carrelage tout juste wassingué.
Avec ma mère, nous sourions de t’entendre passer, de
t’attendre repasser, de ta voix si haut perchée, un oiseau, un pinson, quelque
chose d’unique, quelqu’un d’unique puisque nous te partagions, ma mère et moi
sans rien nous dire…
Pour ces instants si fragiles, si rares où ma mère était
ma mère, et moi enfin sa fille, une fille avec un sourire…Je peux dire ces
souvenirs, je peux écrire dans cette
cuisine, dans sa cuisine et garder la porte ouverte à tous ceux qui passent.
A toi toujours, qui n’as le téléphone que depuis que j’ai
internet…quatre ans dis-moi ? ou trois ? Toi et ta double femme qui voudrait
t’enfermer dans sa maison…ta maison ? A toi, je souris, je peux, toi qui te
moques si gentiment de moi parce que le soir j’ai encore mes devoirs à faire.
Monsieur l’Africain.
Un jour, si je peux de nouveau aller loin, j’irai dans
ton Sénégal réveiller les souvenirs de ta jeunesse…comme toi, avec foison et discrétion …
dimanche 7 avril 2013
faire part du printemps
faire part du printemps
laisser sur la mousse pendant
que nous
nos habits d’hippocampe sans
qu’ils ne se soucient
les laisser s’écrire du visage de notre amour
se découdre sur les lignes nous
devenons la rivière
qui nous unissent une eau simple et belle
les laisser se faire des fils une eau bonne au bonheur
à se tisser entre eux un torrent sur la plaine
une nouvelle manière d’aimer murmurant à la pluie basse
la chance de notre existence
vendredi 5 avril 2013
flash
Elle s’est élancée pour
traverser, déboulant depuis l’arrière du bus arrêté.
Deux filles qui s'embrassent.
A cet endroit.
Le même.
Le même endroit des années
plus tard, dans l’autre sens, mais quand même je me glace toujours de prudence,
je roule au pas comme dans ces cimetières brumeux ouverts la veille de la nuit
de la toussaint.
Le même endroit.
Le même endroit.
Les deux arrêts de bus qui
sont face à face dans cette terrible rue étroite, où la chaussée défoncée se
fait border par deux trottoirs mordus en vagues cailloux d’asphalte, où mon œil
couleur de grise devient aveugle de ce qu’il voit.
mercredi 20 mars 2013
ConsternationS
J’avais mis mes lunettes, celles avec qui je dois orienter
tout mon corps (dans l’axe calculé au meilleur du pire) vers ma destination.
Les vieilles Polonaises
parlent toujours un excellent français, elles n’ont jamais adopté le patois, c’est
une fierté tout à leur honneur. C’est toujours pour ça que j’ai l’impression qu’elles
ont un accent alors qu’elles n’en n’ont pas.
Tout en tentant de feindre une marche horizontale et droite sans
obstacle (une marche normale quoi !) avec force de concentration pour
ignorer le signal de mes yeux. J’en
oubliai mes pieds, mes simples pieds non appareillés et juste chaussés du
dernier cri de mon confort.
Le gros de la troupe était alors assez loin marchant devant
deux par deux (à certains endroits c’était un par un tant le trottoir à
certaines places était étroit)… marchant à un rythme soutenu par l’appel de la
récréation qui avait déjà commencé. Et vraiment c’est la chose à ne pas louper
quand tu es écolier, si tu veux avoir le temps d’aller aux toilettes, de
prendre ton goûter, de jouer au basket, de jouer au foot, de retourner aux
toilettes, d’avoir soif, de retourner dans la cour, de rejouer au basket ou au
foot, ou les deux en même temps, d’enlever ton manteau parce que tu as chaud,
de le remettre parce que la maîtresse l’a dit, de sauter à la corde, de faire
un épervier, d’aller te poser sur un banc, celui des grands ou des petits de
ceux qui dessinent même sous la pluie, de courir, de crier…et d’à nouveau
enlever ton manteau juste avant que ne sonne le retour où il faut se remettre
deux par deux parce que c’est la récré qui est finie (enfin presque parce qu’il
y a encore les couloirs qui tournent à l’envi !...)
[cette note risque d’être
assez longue car j’ai oublié sur le bureau de l’école tout ce que j’avais à y faire
pour demain]
Et voilà mon pied gauche entrant en résistance, ne voulant
pas se décoller du sol, tout mon corps parti en avant, allait me faire choir, je
battais des bras, je voyais déjà mon nez s’éclater au sol, quand enfin ma
chaussure se déchira, permettant à toute ma jambe de venir rétablir l’équilibre
d’un très long pas en avant (enfin je crois…)
Consternation : Devais-je réellement regretter
la perte de la paire de mes chaussures préférées devenues à jamais dépareillées ?
Puis je fis très vite le deuil de ces dernières, après tout
j’avais échappé au pire, m’étaler de tout mon long face contre terre, et
laisser mes apprenti-e-s se mettre à hurler : maîtresse maîtresse en
imitant la sirène des pompiers…
Me retournant alors, je vis dressée au milieu du trottoir
une barre pointue toute rouillée, j’achevais alors ma dernière chaussure valide
pour la rabattre à l’horizontal, en essayant de me souvenir si tous mes vaccins
étaient à jour, car n’ayant même pas eu peur, nul de mes organes ne fut
tétanisé(s) par l’absence d’un doute.
Ce fut alors qu’une grand-mère intriguée de la longue
station de mes ouailles devant sa maison, fit son apparition sur le pas de sa
porte au volet à moitié levé. Mon dieu et si cela fut elle à ma place ! Je
lui signalai alors l’endroit de tous les dangers situé à, à peine trois mètres
de là. D’abord elle crut à une mise en demeure de réparer. Sa première réaction
me consterna, puis enfin elle comprit que je n’avais pas envie qu’elle s’écrasa
un jour, un matin ou un soir, seule et sans passant ni voisin.
« Mais je
suis vieille, j’ai quatre-vingts-ans, je n’ai plus vingt ans, je ne vais plus
me promener … »
Les vieilles Polonaises
parlent toujours un excellent français, elles n’ont jamais adopté le patois, c’est
une fierté tout à leur honneur. C’est toujours pour ça que j’ai l’impression qu’elles
ont un accent alors qu’elles n’en n’ont pas.
Et moi qui pensais qu’elle en avait au moins cent parce que
depuis vingt ans de bons et loyaux bonjours, elle se ressemble à elle-même
comme au premier jour de mon premier cours dans ma première classe dans ce
village…
Sur son pull beige des traces de plusieurs repas.
La différence est là ou peut-être pas, peut-être que c’est
juste mes lunettes progressistes qui font ressortir les détails que je ne
voyais pas. Moi aussi je vieillis.
La récréation en était à sa deuxième entame, je racontai ma
nouvelle mésaventure (il y a eu aussi celle de la plaque d’égout, mais à vous
chers lecteurs, je vous épargne tous les cadavres engloutis par l’imaginaire
des têtes brunes et blondes dont j’ai l’heureuse charge, ainsi que le suivi
hebdomadaire de la décomposition du hérisson sis près du local à poubelles de
la bibliothèque, ainsi que l’histoire toujours renouvelée de la maison
abandonnée devenue la maison de la
sorcière)… je racontai donc ma nouvelle mésaventure à ma première collègue
croisée, en bien plus court qu’ici.
« T’as vu ma chaussure ! »
THE REAL SUMMARY POUR PERSONNES PRESSEES ET DEVINETTE POUR L’ÊTRE
AIMEE
* (J’accompagnais en queue de peloton une petite fille qui
aime bien se ranger avec la maîtresse…et puis nous avons couru pour devancer le
passage pour piétons. C’est elle qui a résumé l’évènement, avec ces simples
mots, aux autres élèves étonnés par le ton de ma voix :
«En
fait, Madame a trébuché. »)
**(Tout en n’étant
vraiment pas trop moches, pas trop chères et confortables, mes chaussures étaient
l’alliance rêvée depuis des années d’une méphisto et d’une zallendo coordonnées
à la profondeur de mes yeux couleur de la Meuse une nuit d’été).
***( Qu’il danse entre les lignes petite musique de notre
corps)
dimanche 10 mars 2013
Le show de l’hiver, c’est l’été qui s’invite déguisé en printemps.
Ce matin nu loin de tes bras j’ai aimé ça, j’ai aimé aussi lire entre tes
mots et mes cheveux mouillés que mon corps était toujours là.
Il neige au-delà de nos âmes et les hippocampes qui s’aiment sont aussi
belles singulières qu’au féminin pluriel…Je souris. Je souris bien plus que je
n’écris, je souris, je souris absente du souci qu’un jour tu m’oublies.
mardi 26 février 2013
La femme de l'Atlantide
Mes deux jambes se lient en virgule sous le clavier de mon
écran, mes yeux te lisant. La femme que je suis laisse emporter son corps et
ses désirs sous la caresse de tes mots, je suis la sirène-hippocampe, celle qui
n’existe qu’avec et pour toi, celle que j’aime être, belle d’aimer celle qui
entend mes baisers si loin de mes lèvres, toi. Toi, qui dessines à la pointe de
ta langue comme le pinceau d’une artiste, la fougue retenue, l’invitation aux
gestes à devenir nous jusqu’au débordement de la passion qui nous aspire l’une
à l’autre…la prière à nous mêler vapeur dans un lit d’eau ou de neige glissant
amoureusement vers la tombe de l’hiver.
Dans une froide baignoire, dans une flaque de boue, dans la
nuit thermale d’un bain à remous, sur le lac qui court tout autour ou dans la
chaleur d’un igloo, n’importe où je te prendrai mon amour jusqu’au moelleux de
la sève de tes eaux.
jeudi 21 février 2013
Le chaud de l'hiver...
J’aime comme tu as renversé le titre.
Je me demande ce qui est le plus facile, le plus probable, le
plus courant.C’est une balance, un contre poids, un garde-fou qui nous
empêche de sombrer dans une saison, en une saison. Alors oui tu es mon chaud de
l’hiver, mon froid de l’été, ce qui me rend vivante, qui me croque l’orteil,
qui me caresse le ventre, qui me garde les sens en éveil. C’est un peu d’automne
ou de printemps qui me prend quand la glace se fond pour transformer l’unisson
d’une saison, quand l’air torride qui ne me fait être que deux saisons
tranchées devient quelque chose de doux à traverser.
![]() |
d’après une capture d’image de FCLE |
Je ne sais pas. C’est une drôle de note. Les mots ont du mal
à me retrouver. Ce pourrait-il qu’ils m’aient prise en grippe ?
dimanche 27 janvier 2013
Accord et moi...ce sourire !
Il pleut. Le bruit des gouttes de pluie sur les vitres a
quelque chose de rassurant, une danse en cadence qui sonne la fin toute blanche
d’un grand silence.
Derrière le verre réapparait le vert mais pas celui de l’hiver
rouge en sapin, car les mots effacés d’hier ne me reviennent pas amers, même si
j’ai le regret de ne toujours pas savoir garder en leur demeure sous terre la
tristesse des souvenirs passés.
Ainsi fond la neige, et les canons des chasseurs qui
retentissent, m’emplissent le cœur gros pour tous les Jeannot(s) afin qu’ils
déguerpissent…
J’écris ici de bas en haut, surtout pour toi, surtout pour
moi, surtout pour elles et quelques eux, surtout pour le je du féminin
plurielle, sur tout aussi, mais certainement pas pour juger d’où je suis le peu
que je puisse entrevoir de qui que ce soit, d’ailleurs les noms propres s’accordent-ils
en nombre même s’ils n’ont pas de genre ?![]() |
the end of tokyo ;) |
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