mercredi 28 avril 2010

Au nom de la cloche (épisode 2)


La cloche sonnait mais je restais là assise, les yeux au ciel, il n’y avait plus que le vent pour faire tinter Carmélina à la porte du quai des brumes amères. Quelle idée de donner des noms propres à chaque objet ! Ensuite on se retrouve avec des dictionnaires posthumes à tenter de retraduire les choses les plus simples pour ceux qui n’étaient pas là lors de l’encodage des mots de tous les jours.
J’avais les yeux au ciel car lorsque tout est si laid qui vous entoure, le bleu ne peut plus venir que de là.
L’amour me manquait, c’était terrible, tous les mots d’amour me manquaient qui n’avaient plus aucune bouche. Je chuchotais ma chérie je t’aime…et je soupirais comme pour vérifier la tension de tous mes frissons. Mais non. J’avais toujours ces traverses au fond de la gorge.
Carmélina reprenait sa mélopée. Je la trouvais assez désespérée, c’était étrange, le vent d’habitude n’avait pas ce caractère si particulièrement, si expressément féminin.

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